Je l'avais loupée cette information...
Un nouveau «parc à carburant» pour l'aéroport du Findel
Pour le double du prix initial: l'aéroport luxembourgeois va se doter de nouvelles installations de ravitaillement.
La Chambre des députés s'était penchée sur la question en juillet; les travaux devraient commencer dès la mi-2024: l'aéroport de Luxembourg sera doté d'une nouvelle infrastructure de réservoirs. «La procédure d'appel d'offres est en cours», indique Lux-Airport, le gestionnaire du Findel.
Au départ, le coût du projet avait été estimé à 35 millions d'euros. Désormais, le financement prévu s'élève à environ 86 millions d'euros. Le projet de loi adopté le 21 juillet dernier évoque «l'explosion des prix des matières premières et de l'énergie» comme raison de la nette augmentation des coûts.
Les installations de citernes existantes datent des années 1970 et «arrivent progressivement en fin de vie technique», comme l'indique le projet de loi.
Outre la modernisation, les capacités de stockage doivent également être considérablement augmentées, notamment suite à la fuite de l'oléoduc, l'année dernière. À l'époque, 30.000 litres de kérosène s'étaient échappés de la conduite de carburant de l'OTAN qui approvisionne l'aéroport de Luxembourg, à proximité du pont d'Echternach.
Le dépôt de carburant sera agrandi
Si la conduite n'avait pu être réparée aussi rapidement qu'elle l'a été à l'époque, les avions auraient dû rester au sol au bout d'une semaine. Les avions à destination auraient dû être dirigés vers d'autres aéroports. Ou alors, des camions chargés de kérosène auraient dû approvisionner le Findel chaque jour.
Aujourd'hui, l'aéroport de Luxembourg dispose d'un dépôt de carburant composé de quatre réservoirs en surface d'une capacité totale de 8.000 mètres cubes de carburant pour les avions à réaction («JET A-1») et d'un réservoir d'une capacité d'environ 60 mètres cubes de kérosène pour les avions à hélice et les hélicoptères («AVGAS 100LL»).
Cela suffit pour un ravitaillement de quelques jours. Il est prévu d'augmenter cette capacité de près de quatre fois: 30.000 mètres cubes. Cela permettrait d'atteindre une autonomie d'environ un mois. Près de 400.000 mètres cubes de kérosène sont ainsi ravitaillés chaque année à l'aéroport de Luxembourg. L'augmentation de la capacité de stockage et la répartition sur six réservoirs permettra non seulement de mieux faire face à d'éventuelles perturbations ou pannes des conduites d'approvisionnement souterraines, mais aussi de stocker à l'avenir - outre le kérosène traditionnel - différents types de carburants, dont ceux issus de la production d'énergie renouvelable.
L'heure tourne
Les travaux sur la nouvelle infrastructure de réservoirs doivent commencer très rapidement. En effet, l'Inspection du travail et des mines ainsi que l'Administration de l'environnement n'ont accordé une prolongation de l'autorisation d'exploitation des installations existantes que jusqu'au 31 mars 2024. Une autre prolongation a été demandée. Le projet de loi stipule donc que la mise en œuvre rapide de ce projet est «d'une urgence absolue».
Comme il ressort de documents du ministère de l'Environnement, les réservoirs existants doivent disparaître, et à leur place, un dépôt de carburant de six réservoirs d'une capacité de 5.000 mètres cubes chacun sera construit; une base de réception, une station de service pour le chargement des camions-citernes de ravitaillement, des colonnes de ravitaillement sur l'esplanade du terminal de fret seront ajoutées. De nouvelles conduites de ravitaillement, directement nécessaires à la réception et à la livraison du carburant, doivent également être installées. Dans une première phase, quatre pompes sont prévues, la phase 2 prévoit une extension à dix pompes au total, quatre stations pour le ravitaillement des camions-citernes Luxfuel et une station-service diesel pour les camions-citernes.
La nouvelle «Fuel Facility» occupera deux surfaces distinctes: une zone «Landside» au nord-est, reliée à la route publique, et une zone «Airside». La route d'accès à hauteur de l'échangeur Cargo-Center devrait coûter 8,6 millions d'euros et être financée par le fonds routier. Pour le reste, c'est principalement le ministère de la Mobilité et des Travaux publics qui paiera. Les cinq millions d'euros pour les installations de pompage couvertes, y compris la centrale de mélange pour l'approvisionnement en carburant militaire F34, sont payés par la direction de la défense du ministère des Affaires étrangères et européennes et comptabilisés sous «effort de défense».
L'emplacement du nouveau dépôt de carburant étant modifié, il est également nécessaire de prolonger la ligne du CEPS. Ces travaux seront pris en charge par l'État, avec le soutien technique et opérationnel de la Belgian Pipeline Organisation (BPO). Le nouveau parc à carburant du Findel devrait être achevé dans la seconde moitié de 2025.
Cargolux fait déjà le plein de carburant durable à partir du pipeline de l'OTAN
Depuis janvier, le carburant aviation biosourcé (SAF) peut être transporté par le pipeline de l'OTAN comme le kérosène traditionnel. En juin 2023, Cargolux a été la première compagnie aérienne à faire le plein de SAF à l'aéroport de Luxembourg.
D'autres aéroports civils européens ont également commencé à utiliser le SAF au cours des derniers mois. En avril 2023, le Parlement européen et le Conseil européen se sont mis d'accord sur l'introduction de pourcentages minimaux de carburants d'aviation durables (SAF). À partir de 2025, au moins deux pour cent du carburant consommé devra être du SAF. Cette proportion devrait passer à au moins 70 pour cent d'ici 2050.
L'aéroport de Luxembourg est un «aéroport OTAN» qui serait utilisé par des avions militaires en cas de conflit et qui est donc relié au système d'oléoducs de l'OTAN CEPS: il se compose d'un réseau d'oléoducs de 5.279 kilomètres de long qui relie 36 dépôts d'une capacité de stockage nette d'environ un million de mètres cubes, trois stations de chargement ferroviaires et 16 stations de chargement de camions ; il est également relié à onze raffineries et six points d'entrée maritimes (mer du Nord, océan Atlantique et mer Méditerranée). MeM