aixois54

a écrit:
@ MACS
Citation:
Crash de la Caravelle Nice-Ajaccio: Un juge demande la levée du secret-défense
La levée du secret défense devrait permettre de clore définitivement ce dossier (au moins cela peut être espéré ....).
Le juge " fait son travail " eu égard à la plainte des familles d'il y a quelques années : il instruit et a donc demandé une levée du secret défense en acte de procédure.
Extrait ce Var Matin
CARAVELLE AJACCIO-NICE: CES ÉLÉMENTS QUI ACCRÉDITENT LA THÈSE D'UN MISSILE, PLUS DE 50 ANS APRÈS LE CRASH
Par Benoit Guglielmi (
bguglielmi@nicematin.fr)
Le 05/07 à 18h18 ● MàJ 05/07 à 18h19
Cinquante-et-un ans de zones d'ombre. Cinquante-et-un ans de témoignages contradictoires. Cinquante-et-un ans de mensonges? Cinquante-et-un ans, c'est sûr, d'un deuil inachevé...
C'est un rebondissement, et peut-être le début de l'épilogue tant attendu par les familles des victimes... Le juge d'instruction niçois Alain Chemama, qui les a reçues ce vendredi matin, leur aurait affirmé que la thèse du missile devait "être prise au sérieux" car elle est "plausible et solide", selon des propos rapportés par l'avocat Paul Sollacaro.
>> RELIRE. Caravelle Ajaccio-Nice: la thèse du missile "doit être prise très au sérieux" selon le juge d’instruction
Plus de 50 ans après le crash de la caravelle d'Air France reliant Ajaccio à Nice, le 11 septembre 1968, au large d'Antibes, au cours duquel les 95 occupants avaient perdu la vie, la thèse officielle semble peu à peu perdre du crédit.
Officiellement, le crash "avait pour cause un incendie dont l’origine n’a pu être déterminée." C'est le BEA qui l'affirmait, dans un rapport rendu quatre ans après les faits.
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses repoussait alors la thèse du missile: "Une collision aurait, selon toute vraisemblance, causé des dommages majeurs à la structure de l’avion et celui-ci ne serait pas resté contrôlable pendant une durée que nous savons largement supérieure à trois minutes."
Une version qui n'a jamais convaincu les familles des victimes qui, réunies en association, soutiennent la thèse d'un tir de missile accidentel de l'armée.
>> LIRE AUSSI. Le message du pape aux familles des victimes de la caravelle Ajaccio-Nice
Au fil des décennies, les témoignages et éléments troublants se sont accumulés en ce sens.
Si bien que le doyen des juges d'instruction niçois, Alain Chemama, a fini par demander l'an passé à l'État la levée du secret-défense. Saisi par les familles, Emmanuel Macron avait même estimé "qu'aucun obstacle ne devra être opposé à l'établissement de la vérité."
Quels sont ces éléments qui étayent l'hypothèse d'un missile? On les résume.
UNE BANDE-SON CONFISQUÉE
Le témoignage d’Alain Frasquet, preneur de son à l’ORTF, a suscité longtemps après l’ouverture d’une enquête pour "soustraction, dissimulation, destruction de preuves et recel."
Le 11 septembre 1968, de retour d’un tournage au centre de détection et de contrôle du Mont-Agel, ce témoin aurait vu des personnes se revendiquant des renseignements généraux s’inviter dans les locaux de FR3 à La Brague, à Antibes, et saisir la bande-son du reportage.
Bande-son sur laquelle on pouvait notamment entendre: "M…, on l’a perdu!"
UN RAPPORT PASSÉ SOUS SILENCE
En mai 2011, Michel Laty livre un témoignage-choc sur TF1. Ancien secrétaire militaire à la préfecture maritime de Toulon, il affirme avoir tapé un rapport secret évoquant des exercices militaires le jour du crash.
Selon lui, la caravelle aurait été victime d'une "erreur de tir." Michel Laty n’a jamais pu être entendu par la justice: un cancer l’a emporté en décembre 2011.
>> CHRONOLOGIE. L'affaire du crash de la caravelle Ajaccio-Nice résumée en 7 dates
LES MENSONGES D'UN MINISTRE?
"Les champs de tir de la région étaient fermés le jour de l’accident. Je suis donc en mesure de vous assurer qu’un missile français n’a pu être à l’origine de cette catastrophe", écrit Michel Debré, alors ministre de la Défense, dans un courrier daté de septembre 1969.
Faux, affirment les familles de victimes, archives à l’appui: les tirs militaires avaient été annoncés deux jours plus tôt dans le journal Le Provençal.
UN CARNET DE BORD DÉCHIRÉ
Lors de son enquête en 2011, TF1 a pu consulter le carnet de bord de la frégate lance-missiles Le Suffren, qui croisait en Méditerranée le jour de la tragédie. La page du 11 septembre 1968 était déchirée.
UN TÉMOIN VISUEL PRÉCIS
Le jour du crash, le Cannois Étienne Bonnet pêchait à Antibes quand il a vu, à ses dires, "une lueur bleue" rentrer dans le réacteur arrière gauche de l’appareil. Ce témoin est décédé en 2015.
DES TÉMOIGNAGES QUI S'ACCUMULENT
Au fil des décennies, d'autres témoignages sont venus s'amasser dans le dossier.
Comme celui de Noël Chauvanet, ancien stagiaire à la section "radars pour missiles" chez Thomson, et qui rapporte une confidence anodine d'un technicien: "La première fois qu’un missile de ce type a fonctionné, la caravelle Ajaccio-Nice a été descendue."
Ou bien le récit de Bernard Famchon. Cet homme qui réside en Vendée faisait, en 1970, son service militaire dans la Marne. Il était serveur au foyer. "Un jour, un type s’est effondré, en larmes, au comptoir. Il a dit avoir tué 100 personnes, que l’armée l’obligeait au silence. Il ne supportait plus ce fardeau."
À plusieurs centaines de kilomètres de là, Jean Machon affirme d'autres éléments troublants. Ce Rouennais raconte un épisode de son service militaire, effectué en 1969 à l’armée de l’Air. "J’étais de permanence quand m’est parvenu un document que je n’aurais jamais dû recevoir. Il y était écrit, noir sur blanc, que la caravelle avait été descendue par un missile. Plus tard, en discutant avec un réserviste de l’Armée, j’ai appris que tout le monde le savait. Il connaissait même le numéro de série du missile!"
Pierre Loffredi affirme lui aussi avoir entendu parler du crash de la caravelle pendant son service militaire. Ce Tropézien raconte avoir appris, de la bouche d’un expert, que "la chute de la caravelle était due à un missile. Il y a eu un bug dans le programme. En fait, ils ont perdu de vue le missile et n’ont pas eu le réflexe de le détruire en vol, se disant qu’il retomberait dans l’eau de toute façon…"