« Il y a 40 ans, nous avons fait l’erreur de penser que les automatismes et les procédures allaient résoudre tous les problèmes »
En recevant la Grande médaille de l’Aéro-club de France, Jean Pinet, le pilote d’essais qui fit franchir le mur du son pour la première fois à Concorde (1er octobre 1969), a délivré un discours sur l’évolution du métier de pilote de l’aviation de transport d’une incroyable lucidité.
12.02.2019 par GIL ROY
« Nous sommes quelques-uns à nous inquiéter de l’évolution du métier de pilote de l’aviation de transport », a déclaré Jean Pinet, en ouverture de son discours de remerciement, prenant à contrepied les membres de l’ACF venus pour rendre hommage au pilote d’essais qui fit franchir le mur du son à Concorde pour la première fois. C’était le 1er octobre 1969. Ils étaient là pour un voyage nostalgique dans le passé avec l’un des derniers acteurs de la fabuleuse aventure de Concorde. Ils se réjouissaient à l’avance d’entendre des anecdotes inédites. Installés dans une écoute admirative, ils ne s’attendaient pas à ce que ce grand témoin qui fête cette année ses 90 ans, ne leur adresse, une mise en garde sur le devenir du métier de pilote de ligne. Et cette évolution ne lui plait pas.
« A vrai dire, je crains d’en porter une part de responsabilité car j’ai été l’un des premiers ingénieurs de formation de base à devenir pilote d’essais, en 1958. », a-t-il admit devant l’aréopage de professionnels de l’aéronautique réuni dans les salon de l’Aéro-club de France. « Aujourd’hui, le parcours est classique, mes jeunes camarades sont de hauts techniciens-aviateurs, motivés, car les essais en vol offrent toujours des situations où l’on a besoin d’habiletés physiques et mentales, où l’on reste aviateur. Mais qu’en sera-t-il pour la toujours croissante population de l’aviation de transport ».
Bien plus ici:
https://www.aerobuzz.fr/transport-aerie ... problemes/