Pour étoffer un peu les discussions du lendemain matin par des gens qui la plupart du temps ne se sont jamais trouvés dans des situations similaires (et c'est tant mieux ;-).
Je livre ici quelques anecdotes de mes débuts, où la sécurité a été engagée, et où il fallait donc "faire quelque chose".
Premier cas : Mon chef pilote me demande de faire un tour avec un nouveau membre qui avait eu un deuxième cycle de voltige "ailleurs". Petite révision de premier cycle, avec ce pilote, dont les souvenirs semblaient un peu lointains. A la fin, je lui demande de faire un tour et demi de vrille ventre, c'est facile en Cap, on a le temps de voir venir le secteur et tout. Départ un peu déclenché, mais bon, et je compte les demi-tours à haute voix : un demi, un, sortie ! L'oeil fixe droit devant, mon gars ne bouge pas. Droit dans ses baskets. "On sort de vrille", je redis de ma voix la plus musicale, "pied contraire". Deux tours et demis. Il ne bouge pas. D'un ton entrainant : "Allez, on sort", en ponctuant d'une pichenette sur le manche. Trois tours. Grand coup de coude dans le flanc. "ON SORT !!!!". Là le pilote se réveille, met son pied contre, et on sort à trois tours presque et demis.
Second cas : En stage extérieur, on part en fin de journée avec un pote pilote un peu voltigeur qui voulait essayer des vrilles de plusieurs tours. Encore tout jeune et bien naïf, je décide de quitter la verticale pour faire plaisir aux riverains, et on va faire nos vrilles au-dessus d'un bois voisin. Après tout, les vrilles en Cap, ce n'est pas de la voltige... On monte, check voltige, et mon copain déjà dégrossi, lance sa vrille prévue à 3 tours. Et je compte.
A deux tours, tiens, l'hélice devient tout à coup visible...et cale. Le bout de bois. Bon que je me dis, on sort et je mets un coup de démarreur. Un peu mécontent d'être au-dessus d'un bois, mais bon...
"On sort". Il ne bouge pas. "Rhoo, lui aussi, bon je reprends les commandes...." que je me dis. Mais...c'est qu'elles sont en béton. Le bougre est tétanisé, et il est costaud. Trois et demi, je lutte encore un peu, mais bon j'ai compris. Poignet gauche dans la main droite, prise d'élan, et monstre coup en visant le foie, assorti du kiaï "ON SORT !!". Surpris, mon adversaire relâche un peu sa prise. J'ai déjà sauté sur le manche, et gniiiiii j'arrive a décoller les commandes des butées. On a fait 5 tours. Pendant la ressource, j'avance mon doigt vers le démarreur - pas facile sous facteur de charge, essayez - et relance le moteur. Mon pote est maintenant bien réveillé, et nous ramène tranquillement vers le terrain.
Moralité, je ne vais plus vriller loin du local...
Moralité 2 : des pilotes, même avec une certaine expérience peuvent se figer dans des situations stressantes pour eux.
Edit : et oui, je reconnais avoir frappé 2 pilotes. Mais c'était il y a longtemps....;-)
_________________ Amicalement, MCR boy "En théorie, il n'y a pas de différence entre la théorie et la pratique..."
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