Crash aérien : la première victime de l’air. Hormis notre excellent camarade Icare qui, désobéissant à son papa Dédale, a voulu s’approcher trop près du Soleil, la mythologie est remplie de personnages sortis de l’imaginaire qui ont voulu imiter le vol des oiseaux. Albert Dürer, Gérôme Bosch, Goya et bien d’autres nous ont laissé des quantités de dessins traitant ce sujet.
Nous connaissons tous les travaux de Léonard de Vinci dans sa tentative de reconstituer le vol des oiseaux à l’aide de mécanismes compliqués et voués à l’échec.
Peut-être que la religion a sa part dans la somme des erreurs commises. Voulant se libérer de la pesanteur, nos audacieux ancêtres, élevés dans la scolastique, ont pris pour modèles les anges qui descendent du Ciel. Ils ont voulu se déplacer dans les trois dimensions avant de chercher à planer, ce qui les conduisait à l’échec.
Faisant des recherches pour dénicher les précurseurs de l’ami Clément Ader, j’ai retrouvé un ouvrage écrit par Jacques Thyraud,
Histoire des hommes volants. Cet auteur attribue le premier accident mortel à un Arabe, en 880. Je cite :
« Abdas Abou Kacem, médecin, inventeur du métronome, avait confectionné des ailes avec des plumes d’aigle. Il s’élança d’une colline proche de Cordoue et, après avoir plané un court instant, il s’écrasa au sol. Un mur de l’aéroport du Caire est décoré d’une fresque le représentant ».
Plus loin, je cite encore :
« En 1161, Georges de Trébizonde trouva la mort au cours d’une tentative de vol faite à Byzance devant l’empereur Emmanuel Commène et le sultan Kilidch Aslam II. Il était vêtu d’une robe fort large dont les pans retroussés retenus tendus avec de l’osier devaient lui servir de voile pour retenir le vent… »
Alors, Abdas Abou Kacem ou Georges de Trébizonde ?