Accident de Moorea: le pilote n'a pas été victime de malaise
L'autopsie du corps de Michel Santurenne \"ne met pas en évidence un malaise du pilote\" qui était aux commandes du Twin Otter d'Air Moorea qui s'est abimé jeudi en mer, a appris l'AFP samedi à Tahiti, de sources proches de l'enquète.
L'enquète va \"être approfondie\" a annoncé le secrétaire d'Etat à l'Outre Mer, Christian Estrosi, qui effectue une visite de 24 heures en Polynésie pour participer \"au deuil des Polynésiens\". Cela va se traduire au niveau de l'autopsie par la recherche de \"marqueurs d'infarctus\" et au niveau de l'enquête par \"un renforcement\" des moyens.
Les gendarmes estiment que les nombreux témoignages sont \"contradictoires\" surtout entre ceux qui ont assisté à l'accident depuis l'aéroport et ceux qui l'ont vécu pratiquement sur place comme les pêcheurs. Pour beaucoup en effet, un malaise du pilote âgé de 53 ans aurait pu expliquer l'incompréhensible plongée de l'avion vers la mer alors qu'il était en pleine phase ascensionnelle.
Ce renforcement de l'enquète signifie également qu'il va falloir d'abord repérer l'épave, puis\" aller voir\" sur place l'état du cockpit et la position des commandes, à -800 mètres grâce à des caméras montées sur des engins télécommandés. On pourra également récupérer l'enregistreur de vol qui, s'il n'a pas été détruit à l'impact, émet un signal pendant un mois.
Enfin les autorités souhaitent que la partie intacte de l'avion c'est-à -dire le fuselage arrière, soit récupéré car, estime-t-on, c'est là que se trouvent les corps des 4 dernières victimes. Sur 20 personnes à bord (19 passagers et le pilote), 16 corps ont été repêchés et quatre personnes étaient toujours portées disparues.
Arrivé samedi à Tahiti, Christian Estrosi a exprimé au président de la Polynésie Française et à ses ministres venus l'accueillir \"sa peine et sa profonde compassion pour les victimes\" de ce drame injuste \"qui endeuille à travers la Polynésie, la France entière\". Après une rencontre avec les familles à la chapelle ardente dressée à Papeete, le secrétaire d'Etat devait embarquer sur un bateau de la Marine pour se rendre sur les lieux du crash, c'est à dire traverser les sept kilomètres du chenal qui sépare Tahiti de son île-soeur Moorea.
Sur place, à moins d'un mille du récif avec 800 mètres de profondeur sous son bateau, entouré de toutes les embarcations qui poursuivent encore les recherches, Christian Estrosi souhaite se recueillir et jeter dans l'eau \"les couronnes de fleurs de l'adieu\". La journée devait ensuite être consacrée à la rencontre avec tous les responsables des équipes de recherches, civiles ou militaires, qui ont déjà entamé la deuxième phase de ces recherches, un long travail de quadrillage de la zone grâce à un sonar.
\"Nous devons tout faire pour repérer l'épave\" a déclaré le président de la Polynésie, Gaston Tong Sang\". La décision d'augmenter les moyens pour permettre de remonter le fuselage arrière de l'avion encore intact devrait être prise très vite \"pour profiter des bonnes conditions atmosphériques.\" L'épave gît entre -730 et -800 mètres sur la pente du vieux volcan qui est le socle de l'île de Moorea. En Polynésie, on sait qu'à ce niveau et à proximité de la barrière du récif, les courants sous marins peuvent être violents et que l'épave risque fort d'être \"très éloignée\" du point de chute.
rtl.be
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