jazzamat a écrit:
Par ailleurs, l'absence d'un second pilote, même pour un vol très court (mois de 10 min), m'a toujours paru une idée assez peu rassurante. PAs étonnant que la santé du pilote ait été mise en cause en premier lieu en attendant d'autres éléments.
A ce sujet du pilote unique, un intéressant message glané sur un forum aviation
Citation:
Tout dépend de l'équipement de bord prévu pour un ou deux pilotes sur les twins originaux (normes anglo saxonnes !). Les twins des régions Océan Indien ont un poste prévu pour 2 pilotes dont les "fonctions" sont ainsi séparées : le CdB ou le pilote ne peuvent avoir accès à certains contrôles dont la responsabilité est laissée à l'autre !
Pour l'accident de Polynésie, je pencherai par expérience pour uen panne de ce que l'on nomme système "beta back up" ! Ceci induit une panne de détection ou de commande de retour automatique de pales lors d'évolution plein petit pas pleine puissance en zone de possible turbulences. Ce système contrôle donc les pales afin qu'elles ne viennent pas en pas négatif avec un micro switch activé par une came et des bielettes qui repoussent automatiquement l'hélice en pas positif ...
J'ai personnellement eu la panne (cassure de languette de détection !) sur un DHC 6 300 en vol de nuit au décollage de Gillot dans un temps pré cyclonique avec retour pour la nuit à Réunion (tour de piste à vue sur un moteur !). Les "experts" de DHC et de Pratt sont venus voir comment on avait pu s'en "sortir" sans se crasher... mais on a simplement et très
vite appliqué la "procédure" lorsque la lampe warning beta s'est allumée sur la console moteur: coupure moteur standard !
Notre panne n'était pas sur la partie trop dangereuse (panne du circuit de détection de mode Beta: switches collés par les intempéries !) aussi comme ce fut le cas pour d'autres ! Le problème était connu et le pilote expert commis par DHC (livreur et expérimentateur !) était un survivant d'une de ces pannes (mais brulé sur la moitié du visage au moins !). Il était aussi pilote sur le Dash 7 lorsque DHC était venu le présenter dans la zone Océan Indien !
Lorsque le système est en panne, on peut donc avoir un moteur en pleine puissance mais dont les pales partent en mode "reverse" donc provoquant une poussée inverse sur un des moteurs ! Cet effet est violent et cause donc un piqué ... mortel puisque par principe en phase de décollage et proche du sol ou autres surfaces ! Le fait qu'un des moteurs pousse fort et l'autre veut faire l'inverse provoque un changement de cap (effet de lacet important !) et une mise en piqué avec un éventuel décrochage (faible vitesse en montée et forte charge aident alors le coup de frein de l'hélice en cause !).
Ce genre de problème sera dur à prouver s'il est la cause du crash ! Il faudrait trouver le cone d'hélice et le moteur en cause, analyser les positions des pales au moment de l'impact ...
Ayant fait plus de 5000 h de twin, je ne connais pas d'autres raisons physiques ou défaillances pouvant provoquer un tel accident hors la perte du pilote (s'il est seul !) pour cause de malaise ou autres accidents vasculaires (acrqiuaque ou cérébral !) rapides et brutaux ! Dans ce temps de vol, je n'ai eu ce problème qu'une seule fois, en turbulences fortes (Réunion est comme Mooréa: départ sur une cote puis sur la mer mais des
vents plus violents et instables ce jour là d'alerte cyclone !), fortes pluies ... mais nos avions étaient parfaitement entretenus !
Dommage ... le twin est un bon avion ...