22 février 1987 : L’Airbus A-320 effectue son premier vol.La famille Airbus A-320 regroupe quatre avions de ligne moyen-courriers conçus et fabriqués par Airbus. L’appareil de base, l'A-320, a donné son nom à la famille et a été suivi de deux versions raccourcies, l'A-318 et l'A-319 et d'une version rallongée, l'A-321. Même cockpit, même cellule, même aile, même avionique.
Depuis le vol du premier A-320 en 1987, plus de 7.900 appareils ont été commandés et plus de 5.000 sont en service, faisant de cet avion le deuxième appareil commercial le plus vendu au monde, derrière le Boeing 737.
Glidepath m'a grillé au poteau et, de surcroît, son A320 est le bon premier, le mien est un 320 de démonstration. Les nouveautés les plus marquantes sont :
Les commandes de vol électriques (Fly-By-Wire) numériques, qui permettent de contrôler la stabilité, présentes pour la première fois sur un avion de ligne civil.
Une planche de bord tout écran (Glass cockpit), plutôt que les versions hybrides que l'on trouve sur les A-310, Boeing 757 ou Boeing 767. Les seuls instruments analogiques sont le RMI et l'indicateur de pression des freins.
Le concept ECAM (Electronic Centralized Aircraft Monitoring) qui équipera tous les avions Airbus suivants. Ce système affiche aux pilotes, grâce à deux écrans placés au centre de la planche de bord, des informations synthétiques et pertinentes sur l'état des principaux systèmes de l'avion, tels que les moteurs, les circuits hydrauliques ou les commandes de vol. Cet équipement est une des raisons pour lesquelles l'avion ne nécessite que deux pilotes, ce qui ne s’est pas fait sans grincements de dents, notamment chez Air Inter.
Sur les dernières versions de la famille A-320, les écrans à tube cathodique ont été remplacés par des écrans LCD qui sont plus légers et qui chauffent moins que les précédents.
Ce fut le premier avion de ligne à utiliser les commandes de vol électro-hydrauliques (ou encore Fly-By-Wire en Anglais) numériques reliées à un calculateur gérant la stabilité de façon active. C'est le concept CAG : Contrôle Actif Généralisé.
De plus, les matériaux composites ont été utilisés non seulement sur la voilure, mais aussi pour la structure principale de l'avion, ce qui ne s'était vu jusque-là que sur des avions supersoniques.
Ces progrès notables ont permis un allègement de la structure, un gain en performances (finesse, manœuvrabilité), une amélioration globale de la sécurité à bord et du confort des passagers.
Ce fut aussi le premier appareil civil équipé d'un minimanche latéral et d'une planche de bord tout écran.
C'est également l'un des premiers avions de ligne pouvant être piloté à deux pilotes, ce qui a permis de baisser les coûts des compagnies de manière substantielle en faisant l'économie du mécanicien navigant, chargé auparavant de gérer et de surveiller les systèmes de l'avion.
Une autre innovation majeure fut le concept de communité (communality en anglais), source d'économies très importantes pour les compagnies aériennes :
Au niveau de la famille A-320 : la gestion des pilotes, la maintenance et les pièces de rechange peuvent être standardisées au niveau de la famille entière.
Au niveau de toute la gamme des avions Airbus : « Tous les appareils Airbus de nouvelle génération partagent la même conception de cockpit, de commandes de vol électriques, ainsi que de caractéristiques de pilotage. Les pilotes peuvent se retrouver aux commandes de n’importe quel avion de la famille Airbus avec un minimum de formation supplémentaire (étape appelée « conversion »). Le succès de l'A320 permit de véritablement lancer la société Airbus, qui n'était pas parvenue jusqu'alors à obtenir une part de marché significative.
Contrairement aux Boeing 737, les appareils de la série A-320 ont un fuselage cylindrique. Le diamètre fut choisi soigneusement, non seulement pour permettre de transporter des ULD (Unit Load Device) au format LD3-45 (AKH) en soute, mais aussi pour le confort de la cabine. Ainsi plusieurs compagnies aériennes choisirent la plus grande taille de sièges proposés par Airbus.
Le poste de chargement manuel des bagages fut également supprimé. Grâce aux conteneurs LD3 qui contiennent les bagages passagers, seulement 30 ou 35 minutes de temps de rotation sont nécessaires. Pour exemple, l'A-320 peut accueillir 7 conteneurs LD3 (10 pour l'A-321 et 4 pour l'A-319). Notons toutefois que l'A-318, trop petit pour recevoir des conteneurs, est le seul de la série à devoir être chargé manuellement.
La production de l'A-320 est la plus élevée de tous les appareils commerciaux.
En réponse à une demande toujours croissante, Airbus a augmenté quasi continuellement le rythme de production de 30 appareils par mois à la fin 2006, à 32 début 2007, 34 en mars 2008, 38 à la mi-2009, en réduisant ce nombre à 34 à la fin 2009. Après avoir constaté l'amélioration de la situation économique, le constructeur annonça en mai 2011 que sa cadence de production passera à 42 appareils par mois au premier trimestre 2012.
On retiendra quatre accidents d'Airbus A320 qui ont marqué les mémoires :
- 26 juin 1988 : le vol 296 d'Air France s'écrase lors d'un vol de démonstration à Habsheim. L'appareil effectuait un survol de l'aérodrome à basse altitude et faible vitesse mais n'a pu remettre les gaz et s'est écrasé dans les arbres situés en bout de piste, faisant trois victimes.
- 20 janvier 1992 : le vol 148 d'Air Inter s'écrase près du Mont Sainte-Odile alors qu’il s’apprêtait à atterrir sur l'aéroport de Strasbourg-Entzheim. 87 personnes sur les 96 à bord sont mortes. Cet accident a remis en cause l’avionique et l’ergonomie de toute la gamme des A-320.
- 27 novembre 2008 : lors d'un vol d'acceptation, un A-320 d'Air New Zealand, approchant de l'aéroport de Perpignan-Rivesaltes, décrochage et chute en mer à 8 km de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales).
- 15 janvier 2009 : peu après son décollage de l'aéroport international de La Guardia à New York (États-Unis), le vol 1549 de la compagnie US Airways percute un vol de bernaches et amerrit sur le fleuve Hudson, ne faisant aucune victime. Plusieurs oiseaux auraient été happés par les réacteurs. Ce dernier accident, qui a valeur d’exemple, met en relief le très grand sang-froid du CDB et de tout le personnel de bord qui ont su gérer l’évacuation des passagers dans une circonstance qui aurait pu être dramatique.