Une petite histoire drôle ....
Dioncounda Traoré en partance pour le Qatar : les dessous du blocage de l’avion présidentiel
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, l’avion présidentiel, à bord duquel se trouvaient le président Dionncounda Traoré et les officiels maliens devant l’accompagner à Doha, a été bloqué durant de longues minutes sur le tarmac de l’aéroport de Sénou.
Les dessous scabreux de cette sombre affaire révèlent de graves connexions douteuses à Sénou.
Dimanche, 21 octobre. 14 heures 30 minutes environs. A l’intérieur de l’avion qui doit embarquer le président Dioncounda Traoré, en partance pour le Qatar, et la délégation qui l’accompagne, l’ambiance est surchauffée. Le président par intérim et les officiels, qui sont avec lui pour cette visite officielle à Doha, dont le ministre des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, ont dû attendre de longues minutes dans l’avion, gênés, et même très gênés, de savoir qui les bloque. En fait, ça fait plus d’une heure d’horloge que le président Dioncounda Traoré et sa délégation ont pris place dans l’avion, après avoir connu, dans le salon d’honneur de l’aéroport de Sénou, un autre moment d’attente, injustifiée en raison du caractère solennel et protocolaire de cette visite officielle pour l’extérieur du président intérim, la première du genre qu’il effectue depuis son retour de Paris après près de deux mois de convalescence.
Pour ce premier contretemps, on l’a expliqué par le fait que les pilotes de l’avion, logés quelque part dans un hôtel de la ville, n’avaient été suffisamment prévenus pour prendre des dispositions idoines les menant utilement à temps à l’aéroport international de Sénou. Mais dès qu’ils y parviennent (avec quel moyen ?), le président Dioncounda, qui attendait là depuis 12 heures 30 minutes, a donc embarqué, avec les membres de sa délégation, pour le décollage prévu à 13 heures 30 minutes tapantes, heure locale.
Peine perdue, car la délégation présidentielle n’était pas encore au bout de sa peine. Commence alors pour elle une longue et interminable attente qui finit par angoisser tout le monde. Qu’est-ce qui bloque le convoi présidentiel ? Où est passé le ministre de transport qui visiblement a joué au abonné absent dans ce triste sort réservé à la délégation présidentielle ?
A l’intérieur de l’avion, on est loin d’imaginer le scénario catastrophe qui attend le président par intérim. Des minutes passent et se succèdent sans que l’équipage ne bénéficie du feu vert de la part de la tour de contrôle qui, elle, est également dans la logique de blocage de l’avion présidentiel sur le tarmac de l’aéroport international de Sénou.
Excédé par la tournure cauchemardesque de cette situation, pour le moins inconfortable pour le président Traoré, sa suite officielle et les membres de l’équipage, le ministre des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, tout furieux qu’il est, sort en catastrophe de l’avion, en espérant dénouer la crise. Il tombe sur une situation aussi insolite que condamnable : l’avion est bloqué par un jeune homme, se réclamant d’une société ayant été contactée par l’équipage qatari, par internet, dans le but de faciliter ce voyage à Bamako. C’est ce dernier qui a brandi une facture d’environ 2600 dollars à liquider par l’équipage avant d’autoriser le décollage de l’avion présidentiel. En fait, il semble que les 2000 dollars aient été épongés. Restent maintenant les six cents dollars, objets de la polémique qui restent, en tout cas, l’ardoise non réglée pour laquelle l’avion présidentiel n’est toujours pas autorisé à décoller.
Le ministre Tiéman, à peine, arrive à contenir ses nerfs. Il est d’autant plus en colère qu’il sait que ce sont bien les officiels qataris, pour le confort du voyage présidentiel, qui ont affrété cet avion à bord duquel Dioncounda Traoré doit embarquer à Doha, pour une visite de travail avec l’émir Cheick Hamad Bin Khalifa Al Thani de Qatar. « Que devient finalement le Mali » ; « Qu’est-ce qui nous arrive », s’interrogent les officiels Maliens, présents à l’aéroport, qui n’hésitent plus à exprimer leur indignation face à la situation. Même si le jeune homme en question a été débarqué par les agents de la Sécurité d’État, pour raison d’enquêtes, nous dira-t-on, le mal est déjà fait et le coup dur porté à l’image de respectabilité des institutions du pays imparable.
Y a-t-il des complicités affinées à Sénou et ailleurs dans le dispositif sécuritaire aérien pour qu’on en arrive à de telles extrémités ? Certaines sources n’en doutent même pas et insistent, pour cela, sur la nécessité d’approfondir les enquêtes entamées par la Sécurité d’État dans le seul but de démasquer les fauteurs de trouble, n’hésitant plus à braver les institutions du pays pour de sordides intérêts partisans. Pauvre de nous ! Maliactu.net
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