Twin Otter a écrit:
Les Tupolev TU-95, maintes fois décrits, abordés et détaillés dans le forum, ces superbes bombardiers de facture soviétique à hélices contrarotatives sont entrés en service de l'Armée Rouge en 1956.
Aujourd'hui, après plus de 50 ans d'exploitation intensive et active de cette flotte (presque) infatigable, le gouvernement de la Fédération de Russie à décidé d'engager un plan de modernisation de sa flotte de TU-95 en 2013, afin de pouvoir les utiliser encore jusqu'en... 2025.
Machine tout simplement extraordinaire, bien en avance sur son temps malgré les apparences et la modes des réacteurs simple flux des années 50.
Le rendement était tout simplement imbattable et encore très loin d'être obsolète actuellement.
Ecore construit, plus de 35 ans après son premier vol en 1951, le Tupolev Tu 95 témoigne de sa capacité d'adaptation grâce à l'équipe allemande "rafflée" à la fin de la guerre par les Soviétiques et dirigée par l'Autrichien Ferdinand Brandner, concepteur du moteur.
Ce turbopropulseur, entraîne des hélices contra-rotatives de 5,6 m de diamètre à un régime de 750 t/mn, et leur fournit une puissance de 11185 kW (soit 15207 ch) qu'il maintient jusqu'à 8000 m (dont il reste 66 % de puissance à 11000 m).
Le TU 95 croise à 850 km/h (soit 236 m/s) avec des hélices autour desquelles la gent journalistique n'est pas restée béate comme elle a pu l'être (par ignorance ou par mode) devant cette nouvelle mouture d'hélice que sont les prop-fans.
Il est vrai qu'à l'époque, l'hélice n'était rien moins que le signe évident d'une incapacité à rester dans la course, quelque de rétrograde et encore ancré dans les esprits.
Pourtant le rendement propulsif de cette motorisation est spectaculaire, en effet, si l'on admet un rendement hélice de 90 % (conservatif pour l'hélice contra-rotative), on a:
Un rendement propulsif de = 0,988 soit 98,8%, ceci à comparer aux 59 % des réacteurs simple-flux dans les mêmes conditions de vol tel que sur l'octoréacteur B-52.
Il est clair qu'avec un tel rendement propulsif, les Tupolev Bear à moteurs Kuznetsov NK-12, surpassent nettement leurs concurrents subsoniques à réactions, surtout à basse altitude, car il est encore une autre caractéristique qui différencie l'hélice du réacteur, c'est que la distance franchissable diminue avec la baisse d'altitude pour un réacteur, alors qu'elle est indépendante de l'altitude pour une hélice.