Je vouvoie par respect les personnes que je côtoie pour la première fois,
En autant qu’elles soient plus âgées que moi ; Telle est la loi ;
Que ce soit sous mon toit ou ailleurs car je ne suis pas Roi.
Par contre villageois, je ne suis pas un bourgeois, ni un homme de croix;
Je suis moi, celui que tu entrevoies et pointes du doigt
Je suis ton égal et non ton amiral, tutoie moi sans effroi
La hiérarchie est composée d’un amalgame de titres banals que je festoie
Le supérieur échelonné se donne avec joie un droit étroit
Celui d’exiger le « vous » comme ornement, mais je ne suis pas une noix
Donc, ne me faites pas sentir aussi petit qu’un pois car j’ai le choix
De te vouvoyer ou de vous tutoyer car je ne suis nullement un rabat-joie.
Il y a des emplois qui demandent prosternation et caractère de soie
Or, dans le but d’éviter de représailles, je me déploie comme une oie
Dans mon désarroi devant une consigne qui m’apitoie et me déçoit.
Il faut, parait-il, avoir peur de celui qui aboie car il renvoie celui qui ne vouvoie
Sur les gradins d’un vice-roi, frustré, amer, bossu et ulcéré chaque fois
Que son ego dingo et sournois se sent estropié par un « Tu » qui ne vouvoie.
L’anglais tutoie son président et son chien par un "You", sans émoi
Car telles est la structure de sa langue. Est-il considéré hors-la-loi ?
Non ! Et pourquoi donc ce "Tu" considéré comme informel se perçoit
Comme une agression d’atteinte à la prétention chez le québécois,
Le français, l’italien, l’espagnol,... ? Maudit orgueil discursif méprisant et maladroit !
Source:http://www.reflecritiques.com/2011/07/je-vous-tutoie.html
Bon vols et longue vie a notre passion