Paris (France) - Après maintenant 6 jours de recherches vaines et infructueuses du Boeing 777 de
Malaysia Airlines qui a disparu des écrans radar dans la nuit du 8 au 9 mars avec 239 personnes à bord et que 14 pays, 45 navires, 15 satellites recherchent sur une surface équivalente à celle du Portugal et ce, de chaque côté de la péninsule malaise, il serait peut-être temps de commencer à se poser la question de savoir si nous voulons, à l'ère du numérique où chacun peut-être positionné sur la surface du globe avec son seul smartphone, encore continuer à rechercher un avion perdu à l'aide de la technologie des années 80 et perdre ainsi temps, argent et vies humaines alors qu'il serait si facile d'obliger les constructeurs aéronautiques à prévoir dès la conception de leurs avions des systèmes de géolocalisation performants et de mettre en place au sol des relais mondiaux de transmissions des informations ainsi récupérées et qui seraient instantanément exploitables.
Il ne faut guère de temps pour réussir à trouver l'épave d'un avion écrasé sur terre, même dans les zones les plus désertiques ou escarpées et cette rapidité a permis de sauver de nombreuses vies humaines de passagers blessés qui n'auraient pas supporté de devoir agoniser encore plusieurs heures, ou plusieurs jours, à attendre des secours qui n'auraient su où les chercher. Mais dès qu'il s'agit d'étendues océaniques où la carcasse d'un avion ne flottera que quelques heures, rien n'est prévu pour accélérer ces recherches et surtout, les rendre efficaces. Nous avons encore tous en mémoire l'accident de la compagnie aérienne Yéménia où la petite Bahia Bakari avait survécu, treize heures accrochée à un débris et qui avait pu être sauvée car la position du crash avait été connue très rapidement car se situant non loin des côtes de l'île de Moroni aux Comores. Qu'attend-t-on pour généraliser un système de positionnement en temps réel des appareils de transport commerciaux, dès lors qu'ils survolent des zones océaniques, afin de recevoir en permanence leurs données géographiques et ainsi, en cas d'accident ou de disparition, faire que la zone de recherches soit circonscrite à quelques kilomètres carré ? Et que personne ne vienne dire que la technologie ne le permet pas à une époque où même les verres de contact deviennent communicants. Doit-on attendre que Google, Apple ou encore Facebook viennent proposer leurs solutions ?
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Toi aussi, mets un euro dans l'appareil et cherche l'avion de Malaysia»
En 2009, dans le rapport intermédiaire numéro 2 émis par le BEA français, suite à l'accident de l'Airbus A330 d'Air France qui avait disparu en Atlantique et pour lequel il avait fallu deux années de recherche et plusieurs dizaines de millions d'euros avant d'en retrouver la trace, le BEA, l'équivalent français du NTSB américain, l'organisme du Ministère du Transport français chargé des enquêtes sur les accidents d'avion, avait émis quelques recommandations, totalement passées inaperçues et qui sont aujourd'hui tristement de retour dans l'actualité. Le BEA recommandait à l'AESA et à l'OACI «d’étudier la possibilité d’imposer pour les avions effectuant du transport public de passagers la transmission régulière de paramètres de base (par exemple : position, altitude, vitesse, cap).» Où en est-on aujourd'hui, cinq ans après ? Nulle part. Les fabricants de smartphones mettent en place une application d'échanges mondial de messages en moins de trois mois, les organismes chargés de la sécurité de l'aviation civile dans le monde entier n'ont pas encore atteint le bas de la page 73 d'un rapport qui en comptent 106 après cinq années. Pendant ce temps-là , 14 pays vont dépenser plusieurs dizaines de millions de dollars pour rechercher un appareil qui aurait pu être localisé en 15 minutes si nos politiques et les instances de l'aviation civile internationale avaient montré plus d'intérêt pour la vie humaine. Encore combien d'années avant qu'ils ne se réveillent ? Les autorités européennes sont toujours promptes à sortir un texte de 8.000 pages lorsqu'il s'agit de légiférer sur le calibrage des pommes de terre au sein de la communauté mais hormis une liste noire de l'aviation qui s'apparente de plus en plus à un inventaire à la Prévert, qu'en est-il de véritables décisions qui pourraient représenter une véritable avancée dans la recherche et le sauvetage après des disparitions pures et simples comme dans le cas de l'avion de Malaysia Airlines ?