Le montant des différents préjudices a été fixé cet après midi par le tribunal d'Aix-en-Provence, source RTL, 16h00.
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En 2009, l'avion de la compagnie aérienne s'abîmait au large des Comores. La justice doit fixer jeudi le montant des indemnisations qui seront versées aux proches des victimes.
L'avion comptait 153 personnes à son bord. Seule Bahia Bakari, alors âgée de 13 ans, avait survécu. Avec elle, environ 800 proches des victimes réclament aujourd'hui justice. Jeudi, le tribunal de grande instance d'Aix-en-Provence doit fixer le montant des indemnisations que la compagnie aérienne Yemenia devra verser aux proches des victimes du crash de 2009. Parti de Sanaa au Yémen, l'Airbus A310 de la compagnie transportait de nombreux voyageurs français en correspondance d'un vol arrivé de Paris via Marseille. L'appareil s'est abîmé en mer au large des Comores. Selon une expertise judiciaire, les pilotes auraient perdu le contrôle de l'avion. Bahia Bakari a survécu dérivant durant onze heures accroché à un débris de carlingue.
Le crash a suscité une véritable bataille judiciaire. Yemenia a d'abord été mise en examen en novembre 2013 devant le tribunal de grande instance de Bobigny. Dans cette première affaire, jugée en décembre, les familles de trois victimes ont obtenu le versement 1,2 million d'euros par la compagnie. Les familles de 101 des victimes ont, elles, été entendues à Aix-en-Provence en septembre.
Elles exigent une indemnité totale plus de 70 millions d'euros. «Une indemnisation juste, équitable, marquée du sceau de la réparation intégrale», estiment leurs avocats. Ces derniers déplorent avoir été contraints de saisir la justice, l'indemnisation des victimes de catastrophes aériennes s'opérant habituellement par transaction. Ils dénoncent une «résistance abusive» de Yemenia.
«Un traitement différent des victimes»
Pour sa défense, la compagnie conteste l'indemnisation de certains postes de préjudice tel l'angoisse des passagers. Elle soutient que les personnes sont mortes instantanément alors que Bahia, l'unique rescapée, assure avoir entendu des appels au secours. Estimant qu'il n'existe pas de préjudice particulier en cas de crash aérien, Yemenia demande au tribunal de réduire sensiblement les prétentions financières des ayants droit, notamment au bénéfice de parents éloignés «qui ne démontrent pas un lien spécifique d'affection».
Les associations de victimes mettent pour leur part l'accent sur la structure familiale comorienne élargie, certaines familles ayant été «décimées».
«Ce serait un signal fort adressé aux autres compagnies», estime Saïd Ahamada, président de l'association SOS Voyages aux Comores. Il dresse également une comparaison avec le crash du vol AF447 survenu un mois plus tôt entre Rio et Paris. Saïd Ahamada pointe «un traitement différent des victimes». «Est-ce parce que ces Français étaient d'origine comorienne?», questionne-t-il.
Me Gérard Montigny, qui représente les familles, estime que «cette décision sera satisfaisante si le tribunal apprécie cette catastrophe qui affecte des gens modestes au niveau de ce qu'on a rencontré avec des passagers de lignes plus nobles. Leurs dommages ne valent pas moins que pour des passagers qui reviennent des États-Unis ou du Brésil.»
(Avec AFP)