Les responsables d'une nouvelle enquête polonaise sur le crash de Smolensk ont affirmé jeudi que des preuves avaient été «manipulées» lors de la première enquête sur cette catastrophe qui a coûté la vie en 2010 en Russie au président polonais Lech Kaczynski et à 95 autres personnes. «Certaines données ont été manipulées», a dit lors d'une conférence de presse Waclaw Berczynski, chef de la commission d'enquête créée par le ministre de la Défense Antoni Macierewicz, partisan de la thèse d'un attentat russe, remise sur le tapis depuis le retour en octobre 2015 des conservateurs au pouvoir.
Les enregistrements des boîtes noires concernant les derniers instants avant la catastrophe «ont été coupés», de 3 secondes sur un enregistreur, de 5 secondes sur l'autre, a déclaré un des membres de la commission, Kazimierz Nowaczyk.
Série d'éléments
Les membres de la commission ont présenté une série d'éléments qui montrent, selon eux, que la première enquête, présidée, côté polonais, par le ministre de l'Intérieur de l'époque Jerzy Miller, avait été biaisée.
Ils ont fait entendre un enregistrement de Jerzy Miller donnant instruction de faire coïncider le rapport polonais avec le rapport russe, afin, dit-il, d'éviter que l'opinion ne pense «que l'on cache quelque chose» et «d'empêcher la création de mythes».
Toujours selon eux, les boîtes noires révèlent un dysfonctionnement d'un moteur et des altimètres deux secondes avant que l'ordinateur de bord ne cesse de fonctionner «à l'altitude de 15 mètres».
Faiblesses de la première enquête
Un fragment d'aile «brûlé et couvert de suie» a été retrouvé sur la trajectoire de l'appareil à 60 mètres du bouleau censé avoir provoqué la chute de l'appareil, et un autre à 30 mètres.
Les enquêteurs se sont abstenus d'interpréter ces éléments, mais ceux-ci laissent supposer, selon eux, que le crash n'était pas dû à la rencontre avec la terre, mais à une autre cause.
Présent lors de la conférence de presse, Frank Taylor, expert britannique ayant enquêté sur l'attentat de Lockerbie, a relevé des faiblesses de la première enquête. Selon des photos satellitaires, a-t-il dit, des fragments de l'épave avaient été déplacés après la catastrophe. (afp/nxp)
(Créé: 15.09.2016, 16h49)
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