Germanwings : les pilotes s'opposent aux nouvelles règles de sécuritéLes pilotes de la Lufthansa ne veulent pas des nouvelles règles de sécurité et ils le font savoir. Dans un document détaillé posté sur le site du syndicat des pilotes aérien de la compagnie allemande, Cockpit, ils protestent contre la présence obligatoire d'un deuxième membre d'équipage dans la cabine et les dépistages de drogue et d'alcool.
Des règles de sécurité pourtant préconisées par l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) suite au crash de l'A320 sciemment provoqué par le copilote Andreas Lubitz, en mars dernier. L'accident avait provoqué la mort de 150 personnes et soulevé un débat sur les règles de sécurité à bord d'un avion de ligne.
Pour un suivi psychologique renforcé....
Le syndicat Cockpit, qui représente les pilotes de l'ensemble des filiales du groupe : Lufthansa, Germanwings, Swiss et Austrian Airlines soutient la plupart des recommandations en faveur d'un meilleur suivi psychologique des pilotes. «La mise en place d'un réseau de soutien aux pilotes (en difficulté) particulièrement, est une évolution positive. Il n'y a qu'ainsi que l'on peut s'assurer que les concernés ne veuillent plus se cacher, mais cherchent plutôt de l'aide en temps voulu» a fait savoir Markus Wahl, porte-parole du syndicat.
...mais contre la présence des deux pilotes et les dépistages inopinés
En revanche, Cockpit s'oppose à la présence à tout instant d'un deuxième membre d'équipage. Déjà appliquée à titre volontaire par de nombreuses compagnies européennes depuis le drame, le syndicat estime qu'elle comporte plus des «risques qui pèsent plus lourds que les gains de sécurité présumés.» La mesure ne permettrait pas d'empêcher un acte prémédité comme celui d'Andreas Lubitz ou de prévenir une complicité entre un pilote et son copilote. La présence d'un deuxième membre d'équipage rend également l'ouverture de la porte blindée de la cabine plus prévisible en vol, et les compagnies aériennes n'ont malgré leurs promesses pas augmenté le nombre de stewards et hôtesses de l'air, nécessaires pour cette mesure, argue Cockpit.
Le syndicat dénonce aussi les dépistages inopinés de drogues et d'alcool qui met les pilotes «en doute a priori». Aucun lien n'a été établi entre la consommation d'alcool ou de stupéfiants et le crash de la Germanwings. Le syndicat insiste enfin sur la préservation du secret médical, alors que l'AESA envisage la création d'un «référentiel de données», permettant de partager les informations médicales des pilotes au niveau européen.
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