Le Parisien a écrit:
[...]L'évidence s'impose : la source du mal n'est pas dans ses yeux, mais dans sa tête. « Nous avions déjà parlé de psychologues, mais il est vrai que l'approche de la psychologie des profondeurs souvent utilisée [...] me fait me sentir mal à l'aise et incompris. Bien entendu, on peut trouver [...] des déclencheurs qui doivent être travaillés, mais il me faudrait d'urgence de l'aide pour pouvoir dormir. [...] Si je n'avais pas ce problème aux yeux, tout irait bien. Il n'y a, en principe, aucune raison que j'aie ce problème maintenant », insiste Lubitz dans ce mail du 10 mars. Dès réception, son psychiatre traitant tranche : « Diagnostic : soupçons de psychose menaçante. »
Des examens médicaux peu alarmistes
Une médecin généraliste confirme les 10 et le 12 mars les conclusions de son confrère. « Suspicion de psychose. Complexe de troubles psychosomatiques », souligne-t-elle, avant de rédiger un arrêt maladie du 12 au 30 mars. « Ressasse, à l'évidence. [...] Agitation, tension, nervosité », note encore le psy traitant d'Andreas Lubitz le 16 mars. Ignorant que c'est inutile, il délivre à son tour un arrêt de travail jusqu'au 29 mars, et prescrit un somnifère puissant, tout en précisant dans la fiche patient établie ce jour-là : « Pas de délires, pas d'hallucinations, pas de tendance suicidaire. »
Le 23, veille de son ultime vol, Lubitz apparaît apaisé aux yeux de sa compagne. « Quand je suis rentrée, nous nous sommes dit bonsoir et nous sommes allés faire les courses pour la semaine, a-t-elle témoigné. Une fois de retour, nous avons tout rangé, puis nous avons dîné. Ensuite, nous avons regardé la télé. » Le dernier examen médical du jeune homme, le 20 mars, a laissé entrevoir des progrès. « A pu dormir un peu mieux », relève son psychiatre. Le docteur invite son patient à se confier sur sa vie privée pour y déceler une éventuelle source de ses nouveaux démons.
Le résumé de la conversation, consigné par le médecin dans le dossier médical du copilote, constitue le dernier témoignage indirect de l'état d'esprit de Lubitz avant la décision fatale : « Rapport avec les parents, OK. Amis, OK. Job de ses rêves. Aime sa femme par-dessus tout. » Quatre jours plus tard, Andreas Lubitz précipite l'A 320 D-AIPX dans les Alpes, emportant avec lui 149 vies.[...]
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