Des bulletins de vote largués par avion dans trois îlesAFP
PAPEETE, le 27 avril 2017. Les bulletins de vote du second tour de la présidentielle seront largués par avion le 4 mai sur trois îles du fenua, trop isolées pour être desservies à temps par la mer, a indiqué jeudi le ministère de la Défense.
Les trois îles – Rapa, Tematangi et Hereheretue – "ne disposent pas d'aéroport et les liaisons maritimes sont trop rares" pour assurer une livraison à temps du matériel électoral, a expliqué jeudi le capitaine de frégate Lionel Delort lors du point de presse hebdomadaire de la Défense à Paris.
Le 4 mai, un Falcon 200 Gardian de la Marine nationale décollera donc de Tahiti, chargé de bulletins de vote à l'attention de quelque 500 électeurs, pour une mission de six à sept heures.
Il effectuera un premier largage à Rapa (Australes), à 1.200 km au sud de Tahiti, soit deux heures de vol, avant de faire escale à Moruroa pour refaire le plein de carburant.
"A Rapa, une île avec énormément de relief et des plafonds météo parfois assez bas (200 mètres), on a des vols un peu compliqués à faire. Il y a une seule passe possible (..) et une plongée à l'intérieur de la baie pour pouvoir effectuer le largage", a relevé Lionel Delort.
L'avion poursuivra ensuite sa mission aux Tuamotu vers Tematangi (commune de Tureia), à 1.000 km au sud-est de Tahiti, puis Hereheretue (commune de Hao), deux atolls d'environ 60 habitants chacun, afin de distribuer à temps les précieux bulletins.
Au premier tour de la présidentielle, il avait pu effectuer sa tournée de largage plus en amont, le 14 avril.
A cette occasion le Gardian de la Marine nationale avait été mis à contribution pour faire un largage de médicaments sur Rapa. La veille, l’infirmière de l’île avait alerté l’hôpital du Taaone au sujet d’un patient septuagénaire atteint d’une infection abdominale et dont le traitement ne pouvait être mené à bien faute d’antibiotique en quantité suffisante. Une opération de livraison avait été mise sur pied au dernier moment pour profiter de l’opération de largage. L’antibiotique injectable a pu être livré à temps. Le patient est aujourd’hui guéri. Sans cette opportunité, une évasan aurait été nécessaire, pour un coût de 12 millions Fcfp.
En temps normal, les Falcon 200 Gardian sont utilisés en Polynésie française pour les opérations de surveillance maritime, la lutte contre les trafics illicites ainsi que la recherche et le sauvetage.