Bjr les ami(e)s !
La différence entre la température du point de rosée (dew-point) et la température réelle au sol permet de connaitre avec une relative précision la hauteur des nuages au-dessus d'un aérodrome. Il suffit d'appliquer l'une des deux règles suivantes de décroissance de température : 2°C par 1 000 Ft 6,5°C par 1 000 m
D'autre part, compte tenu de ce qui précède, il m'apparait judicieux de rappeler les quelques notions ci-dessous.
L'humidité réelle est le poids d'eau que contient réellement une masse d'air sous forme d'humidité en grammes par kilo d'air sec. L'humidité absolue est le poids maximal d'eau que peut contenir une masse d'air sous forme d'humidité en grammes par kilo d'air sec. Le rapport entre le poids réel d'eau et le poids absolu d'eau que pourrait contenir une masse d'air s'appelle l'humidité relative. Elle s'exprime en pourcentage.
Exemple 1 : Si Humidité réelle = 0,75 g Si Humidité absolue = 1,00 g Humidité relative = 0,75 / 1,00 = 0,75 = 75 %
Exemple 2 : Si Humidité réelle = 0,80 g Si Humidité absolue = 0,90 g Humidité relative = 0,80 / 0,90 = 0,888888 = 88 %
Dans le 1er exemple, le point de rosé serait atteint pour 0,75 g / 0,75 g = 1 = 100 % d'humidité relative.
Dans le 2e exemple, le point de rosée serait atteint pour 0,90 g / 0,90 g = 1 = 100 % d'humidité relative.
Pour une humidité réelle donnée, donc considérée comme constante, un abaissement de température à pression constante a pour conséquence une augmentation de l'humidité relative. Dans ces conditions on atteint plus rapidement la saturation de vapeur d'eau, qui correspond à 100 % d'humidité relative.
D'où la définition : le point de rosée, ou dew point, est la température à laquelle il faut abaisser une masse d'air à pression constante pour obtenir 100 % d'humidité relative.
Mais attention : Si les humidités réelles et absolues restent en températures positives, la saturation de vapeur d'eau se fait bien (reste) sous forme liquide (on passe de l'état gazeux à celui de l'état liquide). S'il y a condensation, des microgouttelettes en suspension composeront les nébulosités de brume, brouillard, (pouvant donner éventuellement de la rosée) ou les nébulosités de nuages (pouvant donner éventuellement de la pluie). Si les humidités réelles et absolues passent en températures nulle ou négatives, la saturation de vapeur d'eau se fait alors sous forme solide (on passe de l'état gazeux à celui de l'état solide). S'il y a condensation, des microcristaux en suspension composeront les nébulosités de brume, brouillard, (pouvant donner éventuellement du givre) ou les nébulosités de nuages (pouvant donner éventuellement du grésil ou de la grêle).
Les conditions nécessaires et suffisantes pour qu'il y ait condensation sont : 100 % d'humidité relative ET micro particules en suspension ou/et "ionisation" de l'air.
L'ionisation de l'air peut être tout simplement due aux frottements des molécules d'air entre-elles (masse d'air turbulente).
Les conditions nécessaires et suffisantes pour qu'il y ait givrage sont : 100 % d'humidité relative ET température nulle ou négative.
A noter que le givrage est fort entre -2°C et -10°C. Au-dessous de -15°C, les conditions de réalisation du givrage n'existent plus. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de glace puisque celle-ci aura pu être formée avant de descendre au-dessous de -15°C.
D'où l'intérêt de disposer d'un thermomètre carburateur sur les avions légers afin de constater une éventuelle diminution vers zéro degrés Celsius de la température carburateur. Compte tenu de l'imprécision de ces thermomètres carburateur, il convient d'actionner le réchauffage carburateur dès que l'on passe au-dessous de +2°C. Un thermomètre carburateur permet d'utiliser un réchauffeur carburateur (le "réchauffage carburateur") de manière proportionnelle, l'action maximale étant enclenchée pour -2°C et moins. Pour les températures basses extrêmes, attention à ne pas faire remonter la température carburateur dans la plage des -15°C à +2°C. Il faut donc rester au-dessous de -15°C ou au-dessus de +2°C.
Sans thermomètre carburateur, on utilise le réchauffeur carburateur (le "réchauffage carburateur") en tout ou rien, systématiquement dans telle ou telle phase du vol. Parfois au pifomètre.
On peut traverser la France en conditions givrantes carburateur (et non pas cellule avion) durant plusieurs heures avec un aéronef équipé d'un thermomètre carburateur permettant d'utiliser judicieusement le réchauffeur carburateur (le "réchauffage carburateur").
Voili, voila, voilou...
_________________ Au-dessus des nuages, il fait toujours beau !
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