Désolé, j'arrive très tard sur ce topic, pour ne rien raconter de vraiment nouveau. J'avais entre quinze et vingt ans, mon père était commandant d'aérodrome à Bangui, également pilote des corps techniques du SGACC ( actuelle DGAC ) J'ai connu plus jeune la TAI et UAT à Douala, avant qu'elle ne fusionnent pour former UTA. Si ma mémoire est bonne, l'une était la propriété d'un armateur de Bordeaux, les "Chargeurs Réunis", devenue Groupe Seydoux par la suite, et l'autre d'un autre armateur de Marseille cette fois, "Fabre et Freyssinet". C'étaient d'ailleurs les deux armateurs qui se partageaient les lignes bateaux à partir des colonies françaises ; il était logique qu'ils s'aventurassent (merci, de rien, j'en suis très fier...) sur les lignes avions ! Au départ nos lignes africaines étaient desservies en DC 4, puis DC 6, et donc directement de Bangui. UTA exploita plus tard des DC8 sur les lignes d'Afrique Equatoriale Française, mais ne se posait pas à Bangui, la piste de l'ancien aéroport étant sans doute trop courte ( c'était avant Bangui M'Poko ). On rejoignait Fort Lamy ( N'Jaména désormais ) grâce à un DC4 (?) et on transbordait. J'ai pris un jour cette machine avec une dizaine de copains et copines le lendemain des résultats du bac, vous imaginez aisément le cirque qu'on a mis. Le personnel de bord riait avec nous, et nous comblait de petites attentions, à la mesure des boissons embarquées. C'était encore l'époque où s'endimanchait pour prendre l'avion, parce que c'était une fête ! Quelques années auparavant, c'était une autre histoire: la DGAC rapatriait en début juillet les enfants des personnels de "l'aviation", comme on disait, pour les vacances. D'où un vol spécial d'un avion de la DGAC, bourré ras la g... de mômes. C'était en DC3 ! Le vol: Brazzaville, Bangui, Fort Lamy, Nyamey, Ouargla, Alger, Marseille, Paris. Deux jours avec une nuit à Nyamey. J'ai vu un jour un CDB copain de mon père sortir furibard du cockpit pour nous faire asseoir, on jouait à chat, les hôtesses ne savaient plus comment faire. "Ca suffit les mômes, à vos places, je ne tiens plus le l'avion ! " C'était faux, bien sûr, mais ça nous a calmé. Pour en revenir à UTA le service était super, le personnel sympa, et le catering de très bon niveau. Champagne en classe éco ! Plus tard est arrivé "Air Afrique", alias "Air Peut-Etre" et ses pilotes yougoslaves, qui avait, sans le faire exprès les même prestations que Ryanair, ou à peu près, mais en les faisant payer plein pot. Mais c'est une autre histoire. Navré d'arriver très tard sur le sujet. En résumé très bon souvenir d'UTA, surtout comparé à ce qui attendait ensuite! Devenu moi-même pilote de ligne sur une Légacy européenne, j'ai pu mesurer à quel point, sans gonios sérieux, sans Ils, quelquefois sans radio, en nav à vue, nos anciens étaient des cadors !
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