28 janvier 1986 - Anniversaire, l’accident de la navette Challenger
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Le 28 janvier 1986 la navette spatiale américaine Challenger explose peu après son décollage de Cap Canaveral en Floride provoquant la mort des sept astronautes embarqués. L'événement est retransmis en direct.
Le 28 janvier 1986 la navette Challenger est lancée du pas de tir du centre spatial Kennedy en Floride. À bord sept astronautes, cinq hommes et deux femmes.
L'évènement est diffusé en direct sur CNN. Avec un intérêt médiatique tout particulier: pour la première fois une astronaute non professionnelle fait partie de l'équipage. Professeur d'histoire au collège et mère de deux enfants, Christa McAuliffe a été sélectionnée parmi 1.000 enseignants. Elle doit donner deux cours depuis l'espace, diffusés dans les écoles américaines. Avec elle, la conquête de l'espace devient accessible aux civils.
L'apocalypse en mondovision
Soixante-treize secondes après le décollage à 14.000 mètres d'altitude c'est la tragédie. La navette s'enflamme avant de se désintégrer, sous les yeux des millions de téléspectateurs et de la foule venue assister au lancement. Le traumatisme est immense: pour la première fois l'Amérique perd des hommes dans l'espace. En mémoire des victimes leur nom sera donné à sept astéroïdes. L'enquête déterminera que l'accident est dû à la perte d'étanchéité d'un joint de l'un des propulseurs.
L'information est relayée très rapidement dans le reste du monde. Il est 17h38 heure française lorsque se produit le drame. Dès 17h48 la chaîne RTL fait un flash spécial en montrant les images de l'explosion. À 18h Canal Plus annonce la nouvelle. Tout comme la BBC 1 en Angleterre. À 18h02 les spectateurs d'Antenne2 découvrent la navette en feu.
À Cap Canaveral, l'émotion est vive. «Tous les assistants sont muets, immobiles, figés par la stupeur. Et puis des cris, des pleurs ont monté de la foule; des gens se sont mis à courir dans tous les sens» raconte le journaliste Pierre Gallerey.
Challenger anéanti en mondovision
Une formidable boule de feu embrasant le ciel, une pluie de débris enflammés arrosant l'Océan, d'énormes nuages de fumée blanche dessinant dans l'espace des formes étranges aux allures de bêtes monstrueuses... Une minute et demie après son lancement du pas de tir de cap Canaveral la navette spatiale Challenger a explosé le 28 janvier 1986 à 11h38 (17h38 heure de Paris) pour une raison encore inconnue. Sept astronautes, dont deux femmes, étaient à bord. Des millions d'Américains ont assisté devant leur poste de télévision à la désintégration de Challenger, dont le décollage était retransmis en direct. Spectacle hallucinant, quasi irréel, images silencieuses d'une tragédie qui s'est jouée en quelques secondes et qui semblait s'éterniser sur l'écran, film muet repassé à de multiples reprises comme un interminable cauchemar. L'ensemble de 2 000 tonnes que composent la navette et son énorme réservoir muni de deux fusées annexes s'élève lentement dans le ciel de Floride, commence à incurver sa course... et puis, d'un seul coup, alors que la navette se trouvait à une centaine de kilomètres d'altitude et que ses moteurs fonctionnaient à pleine puissance, trente secondes avant le largage des deux fusées d'appoint, la formidable explosion, l'inimaginable catastrophe transformant en une gigantesque torche les 1 700 tonnes de carburant et de poudre assurant la propulsion.
Comme lors des précédents tirs, une foule nombreuse s'était rendue à cap Canaveral pour assister au décollage de Challenger pour une mission de six jours et trente-quatre minutes, dont l'un des principaux objectifs était l'observation de la comète de Halley. Parmi cette foule, des milliers d'écoliers américains venus saluer le premier vol dans l'espace d'une enseignante, Christa McAuliffe, trente-sept ans, qui devait faire deux exposés en direct sur les conditions de vie à bord d'une navette spatiale. Les parents de Christa, son mari, Steve, et leurs deux enfants, Scott et Caroline, se trouvaient également sur la base de lancement ainsi que deux autres membres de la famille.
Cris et pleurs
Lorsque le drame s'est joué au-dessus de l'Atlantique, tous les assistants sont restés muets, immobiles, figés par la stupeur. Et puis des cris, des pleurs ont monté de la foule; des gens se sont mis à courir dans tous les sens. «Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai une chose pareille, c'est affreux, ils sont tous morts», disait en sanglotant un jeune écolier. On vit un point noir se détacher sur le ciel, un parachute s'ouvrir et descendre vers la mer. Sans doute celui d'une des deux fusées auxiliaires qui sont toujours récupérées.
Une armada de navires et d'hélicoptères se précipitaient aussitôt sur les lieux de la catastrophe où continuaient de pleuvoir les débris enflammés. Les recherches se poursuivaient pendant plusieurs heures -sans aucun espoir de repêcher d'éventuels survivants. Une dizaine de minutes après la tragédie, un haut responsable de la N.A.S.A. confirmait à la Chambre des représentants que tous les passagers de la navette avaient péri dans l'explosion.
Source : Le Figaro 29-01-1986 by Laroche