Co-mmu-ni-quer !

Appelons-les Jack et Pat.

Il y a bien longtemps, sur un petit terrain de l'Est de l'Hexagone, une équipe de warriors s'entraine pour le championnat de France biplace de voltige.

La compète est dans une semaine, et les enchainement se mettent en place petit à petit.
Pour les plus avancés, on commence à descendre.

En voltige aérienne, on commence par apprendre à réaliser des figures, avec évidemment de l'eau sous la quille.
Mais ce qui différencie les grands garçons et les grandes filles, ce sont les enchainements (ou "programmes", ou "routines").
Un peu la même différence qu'en voiture tourner un virage, vs enchainer des tours rapides sur un circuit.

Plus rien à voir. Il faut gérer l'énergie, la vitesse, l'altitude, le placement dans le cadre, tout en réalisant les figures dans le bon ordre, dans le bon sens, etc.
Au début, rien n'est en place, il y a des erreurs, des oublis (on en reparlera ;-), et le stress dégrade la réalisation de chaque figure (Avis aux cacous qui pensent pouvoir faire comme il faut dans les moments difficiles...)

Petit à petit avec les entrainements et beaucoup de corrections radio, la chorégraphie se met en place, et on peut se permettre de resserrer le cadre d'évolutions - le fameux kilomètre cube - et de commencer à évoluer plus bas (le plancher est ici à 650 ft...) tout en restant en sécurité.

Nos deux héros et leurs potes s'entrainent dur.
Jack fait son vol lors du dernier créneau de la matinée (le planning est minuté), puis c'est la pause déjeuner pour les pilotes et les riverains.
Très important, de respecter les riverains.
Repas, plein de l'avion, prévol soignée et ça repart au premier créneau de l'après-midi.

Pat tourne son programme sous l'oeil de de tous les pilotes rassemblés autout de moi et ma radio. On apprend beaucoup des erreurs des autres et des corrections vues du sol.
Tout à coup, il vole tout droit. Et ça en voltige, ça n'est jamais bon signe : problème technique ou malaise.
"Qu'est-ce qui t'arrive ?"
"Vibrations.."
"Tout réduit, et la main sur l'étouffoir !"

En effet si c'est un problème de moteur ou d'hélice, quand un morceau part, ça peut vibrer tellement que la main ne peut atteindre la manette pour couper le moteur. Et que parfois le moteur part avec...

C'est alors que Jack : "Ah oui c'est vrai, j'avais eu une petite vibration..."

Je le tue du regard "Et t'as rien dit ?!?!!"

Pat se pose en encadrement, et on se jette sur l'avion : deux tirants d'hélice partiellement desserrés, l'hélice a battu sur son flasque, elle doit partir en révision et on a eu du bol...

La maintenance n'y est pour rien, mais hélice bois/composite, changements MTO + efforts gyroscopiques et.

Je me fais violence pour faire calmement percevoir à Jack que quand tu as un souci sur un avion, tu préviens...

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MCR boy
"En théorie, il n'y a pas de différence entre la théorie et la pratique..."

Ouha... C'est glaçant...

j'espère que le forumeur qui m'a tenu tête sur la vérification de serrage d'hélice et son démontage annuel en me disant que c'est n'importe quoi et j'y connais rien,
(ce qui est d'ailleurs prévu dans les vérifes à présenter au contrôleur)
va penser à vérifier la sienne qu'il n'a pas démontée depuis 20 ans selon lui
merci pour ce témoignage, souvent ça fini beaucoup plus mal

Moi, j’ai une question existentielle : le coin des "quaterbacks".
Je n’ai pas une culture infinie et "quaterback" évoque pour moi le baiseubaule. Quel est le lien aéronautique que j’ignore ?

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Le quaterback, c'est plutôt le football américain. Il existe une expression tazunienne qui est : Monday quaterbacks. Les quaterback du lundi. Ce sont ceux qui refont le match du dimanche à coup de kavaika et ylauraifallu.

Peut-être était-ce qu'à voulu dire l'auteur du sujet. Mais il va certainement nous le dire lui-même.

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« La plupart des gens n’écoutent pas dans l’intention de comprendre, ils écoutent dans l’intention de répondre. »
Stephen Covey

Merci moltes, c'est tout à fait ça.
Sans vraiment le dire tout en le disant quand-même, c'est un peu ma manière de stigmatiser les jugements genre "à moi ça ne serait pas arrivé", parfois de la part de personnes qui vu leur expérience, devraient avoir plus de jugeotte ;-)

Plutôt que faire trop ouvertement la morale, je partage ici quelques petits évènements qui m'ont appris des choses.

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MCR boy
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Merci pour les réponses, je me sentirai moins bête. :)

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Merci à toi pour ta question, qui me semble tout à fait judicieuse.

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Avec une hélice à base bois, c'est au minimum à chaque changement de saison quel que soit le manuel de maintenance.
Ajoutons les efforts lors d'une utilisation voltige intensive.
Personnellement je "sonne" chaque pale d'un coup de paume, pour détecter un éventuel début de desserrage, en plus de vérifier l'absence de jeu en bout de pale.

Pour une hélice métallique, c'est un peu différent.

Concernant les forumeurs, faut pas oublier qu'un forum d'aviation c'est un bar d'aérodrome avec des milliers de consommateurs accoudés.
Et l'on sait que parfois la hauteur des débats ne dépasse pas celle des tabourets de comptoir, quels que soient les galons... ;-)
On apprend vite à laisser dire.

Tiens, ça me rappelle une petite anecdote... Bientôt^^?

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et ouai.......

@MCR boy : A la lueur de tes récits, je me demandais si tu avais participé à des meetings aériens il y 15 à 20 ans. Si c’était le cas, on a dû s’y croiser. Je n’étais jamais bien loin de Régis et Pascale A., Catherine C., Albert H., Nicolas I. pour ne parler que de ceux-là...
Note : ma seule expérience avec la voltige (hormis d’avoir côtoyé les sus-nommés), c’est d’avoir eu mon 1er cycle avec Nicolas I.

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Caramba !
On s'est peut-être croisés en effet, mais il se peut que mes souvenirs soient antérieurs à ton époque.
Félicitations pour ton premier cycle, son signataire est dans le haut de mon classement personnel ;-)

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Il y a une discussion en cours sur un autre fil, sur la galère des pilotes "sortis de rien" qui doivent faire des heures.
Ca me réveille des souvenirs.

Au siècle dernier, nous voilà une trentaine de candidats à la qualif d'instructeur, là-bas au SFACT pas loin des montagnes.
A l'époque mon chef pilote m'avait dit "tu vas là-bas, tu fais ce qu'on te dit et surtout tu fermes ta gu..le !"

On vient de tous les horizons, on a bossé des théoriques, passé divers certifs etc.
Il y a un gars du CEV, des pilotes largueurs, un colon de l'Armée de l'Air, et on a bien rigolé, on vous racontera ;-)

Et un gars du midi qui nous raconte "sa" galère pour monter ses heures.
Je ne sais pas si son histoire est vraie, mais je l'ai réellement entendue de sa bouche, ainsi que notre petit groupe d'auditeurs ébahis.

Donc pour faire des heures notre pilote est allé aux US, où c'est beaucoup moins cher qu'en France.
Après diverses péripéties, il s'est retrouvé à faire des vols de "bodies".

Nous : c'est quoi les vols de bodies ?

Il s'agit de rapatrier le plus illégalement du monde, des personnes décédées aux US, pour les enterrer sur la terre de leurs ancêtres, au Sud du Rio Grande.

Les yeux commencent à nous sortir de la tête.

Oubliez cercueil plombé, body bag (le ziiip ! des films policiers), non imaginez : blouson, casquette, Rayban.

J'ai l'estomac qui se noue, je m'assieds sur la murette près de la salle de jeu.

Donc notre ami, pour ses vols de bodies, embarque son pax à côté de lui dans un Cessna, dûment sanglé et blousonné les mains croisées sur les cuisses, et vole la bouzine mortuaire !

J'imagine la conversation en vol...

Sauf que lors d'un de ces vols, pour je ne sais quel problème de paperasse, l'autorisation de rouler tarde.

Les longues minutes passent sur le parking surchauffé de ce terrain du Sud des US, la sueur goutte au front, le goudron ramollit, et candidat au Grand Départ commence à s'abandonner sur son malheureux pilote...

Je n'en peux plus, mais il me semble que ce garçon n'a pas volé les heures sur son carnet de vol...

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MCR boy
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Tss, tss…
Ca me rappelle un machabé indonésien qui n'arrêtait pas de me zieuter au travers du plexiglass transparent de son cercueil plastique mou - une sorte de housse - durant tout le vol de convoyage au-dessus de l'Océan (soit-disant) Pacifique, tandis que sa mère se lamentait à voix tonitruante en me tirant l'avant bras de temps en temps de la manette des gaz de mon Cessna 185.
Là-haut, il n'y avait que nous.
Et le Bon Dieu pour nous accompagner… et nous aider à franchir la barrière de Cunimbs de service !

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Au-dessus des nuages, il fait toujours beau !

Dans la même veine (désolé de polluer le sujet initial de MCR boy) : un pote en Guyane montait ses heures en faisant du transport en monomoteur. Il transportait de tout à la demande : personnes, matériel, fruits, légumes, etc
Un jour, on lui a remis une petite caisse à acheminer à la ville voisine.
En finale, on lui demande à la radio :
- Tu as la bière avec toi ?
Il croit à une plaisanterie et répond :
- Non ! Mais vous allez me l’offrir !
En fait, il transportait un nouveau-né décédé, sans le savoir.

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