MetMarine - Publié le 03/01/2017 par Vincent Groizeleau
L’aéronavale britannique vient de perdre l’un de ses héros avec le décès du lieutenant commandeur John « Jock » Moffat, qui s’est éteint en décembre à l’âge de 91 ans. Cet ancien pilote de Swordfish est celui qui lança le 26 mai 1941 la torpille qui scella le destin du cuirassé allemand Bismarck. Un coup au but inespéré qui détruisit l’appareil à gouverner du fleuron de la Kriegsmarine et permit à la Home Fleet de le rattraper et de le couler.
L’évènement eut à l’époque un retentissement considérable et constitua un véritable remontant pour le Royaume-Uni, après une série de cuisants revers militaires et les ravages des bombardements de la Luftwaffe pendant la bataille d’Angleterre. Et bien sûr, la destruction du Bismarck permit à la Royal Navy de venger la perte du Hood, envoyé par le fond quelques jours plus tôt par le bâtiment allemand......
.....Une deuxième vague pour une ultime chance
De retour sur le porte-avion Ark Royal, les pilotes n’ont pas le temps de s’appesantir sur ce regrettable évènement. Il ne reste que quelques heures de jour, de quoi lancer une nouvelle pontée contre le Bismarck. Mais ce sera probablement la dernière chance de l’arrêter et permettre aux cuirassés britanniques de le rattraper. La situation en combustible sera d’ailleurs bientôt critique pour les bâtiments de ligne de Tovey, dont une partie a déjà été obligée de faire demi-tour pour se ravitailler.
Ré-équipés de torpilles à détonateurs classiques au contact, les appareils décollent de l’Ark Royal peu après 19 heures ce 26 mai 1941. Parmi eux, le Swordfish L9726 de John Moffat, alors âgé de 21 ans. En plus du pilote, il y a à bord de l’avion son observateur, le sous-lieutenant Dusty, ainsi qu’un télégraphiste et mitrailleur, Albert Hayman. La météo est exécrable, avec un vent violent (force 9), d’épais nuages et une pluie battante. Des conditions épouvantables pour les aviateurs, mais qui vont aussi les aider à surprendre les marins allemands.
Le coup inespéré de John Moffat.
Les Swordfish sortent des nuages au dernier moment et foncent vers la mer puis le cuirassé en s’approchant au ras les flots, qu’ils survolent à une quinzaine de mètres seulement. Le vent qui balaye la forte houle arrose les avions, auxquels est opposé un véritable déluge de feu. Les 50 pièces antiaériennes du Bismarck criblent le ciel autour des biplans mais les pilotes, au mépris de tout danger, poursuivent leur progression pour se placer au mieux et lancer, avant de redresser au dernier moment devant le mastodonte allemand. Comme ce fut le cas pour le Victorious, l’attaque est héroïque. Une première torpille touche son but à bâbord, mais l’explosion est amortie par le blindage, limitant les dégâts. Une seule autre torpille touchera le Bismarck, celle John Moffat. Une frappe inespérée. Le cuirassé vire de bord pour l’éviter et il s’en faut de très peu qu’elle frôle la poupe sans la toucher. Ce ne sera pas le cas. En avance de quelques petites secondes sur la manœuvre, elle frappe le talon d’Achille du Bismarck. L’un des deux gouvernails est bloqué et partiellement détruit, l’hélice centrale comme le second gouvernail étant également probablement touchés.
L'article complet ici :
https://www.meretmarine.com/fr/content/ ... u-bismarckLa livrée de l'appareil de Moffat:
https://youtu.be/YLZg8DoT_5Q