Avec ou sans pilote : le beau discours de Marc Rochet!
Chronique de Michel Polacco pour Aeromorning.com
Les 9 et 10 décembre derniers à Paris, l’Académie de l’Air et de l’Espace et l’Académie de Marine ont organisé au siège de la DGAC un colloque intitulé : « Vers des aéronefs et des navires sans équipages ».
Voici un sujet récurrent depuis quelques années, et même plus, qui est défendu pour des raisons multiples. D’une part, depuis bien longtemps les équipages se réduisent. Où sont les « Marconistes » ou les « Radios », les « Navigateurs », les « Mécaniciens navigants », etc. Leurs métiers ont été fusionnés puis ont progressivement disparu, chassés par les progrès technologiques. Mais on touche à l’os. Faut-il réduire le nombre des « pilotes », ou même les supprimer pour confier leurs tâches à des automates, voire certaines tâches à des opérateurs agissant à distance ? Le navire et l’avion, l’hélicoptère, vont-ils devenir des drones ou des robots ? La sécurité sera-t-elle assurée, dégradée ou meilleure comme le promettent certains prophètes, parfois éclairés. L’économie sera-t-elle flagrante, comme l’assurent certains gestionnaires jugés précurseurs ?
Beau sujet donc : sécurité, économie, qu’en pensent les dirigeants d’entreprises, constructeurs de véhicules, opérateurs, voire les passagers ou les riverains des espaces empruntés par ces mobiles. J’ai relevé de ce colloque une analyse très complète et pertinente de nos participants que je souhaite partager, car elle illustre avec réalisme, ce qui est le plus souvent traité dans la fantasmagorie. (Voir plus bas le lien pour écouter et voir cette table ronde en entier).
Marc Rochet, patron d’Air Caraïbes et de French Bee, qui exploitent 15 gros porteurs A330 et A350 est clair : Nous ne sommes pas demandeurs d’une suppression ni d’une réduction du nombre de membres d’équipage techniques à un seul ou zéro pilote. Notre seule réflexion porte sur la complexification des réglementations. Les couches qui s’ajoutent sur des textes vieux de 70 ans. Les équipages qui parfois sont réticents à s’adapter aux nouveautés.
On ne peut ignorer les évolutions. Sinon effectivement la profession, par souci de simplification regardera la réduction des membres d’équipages comme une issue. Gérer des Comandants de Bord (CDB), des Officiers Pilotes (OPL), et en plus, maintenant des OPG, officiers pilotes « place Gauche » (pour les longs vols, et au-dessus de 7000 mètres d’altitude) est un poids pénalisant. Pour lui, sur les longs courriers, deux pilotes à bord seront suffisants sur les avions modernes vers 2026. L’A350 est quasiment prêt pour cette exploitation. Un pilote agissant plus un en repos ou réserve. Pour les court-courriers, le mono-pilote sera sans doute introduit dans les 10 ans à venir.
Avec des avions qui devront être spécifiquement adaptés et certifiés. L’avion sans pilote à bord demeure une interrogation pour dans trois ou quatre décennies. Minimum. Et en tout cas, précise ce très grand professionnel du transport aérien, ce n’est pas dans un souci d’économie sur les emplois que ce sujet est traité par son entreprise.....
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