[quote="tibo m
"
Je suis tout à fait d'accord avec vous et content de voir qu'on est sur la même longueur d'onde ;-)
Je suis certain qu'il y a un conflit d'intérêt quelque part, avec les labos c'est certain mais également même bien au-dessus entre l'OMS et la Chine ou autres Etats.
Il y a de tels enjeux économiques derrière que cela à forcément du jouer quelque part!
A quel niveau, à quelle échelle, dans quelles proportions?
J'espère qu'on le découvrira vite! Suis un peu naïf je sais.....[/quote]
Les USA financent beaucoup l'OMS mais la Chine aussi et celle-ci aurait bien aimé faire une OPA sur la direction des opérations.
Je me souviens avoir écrit quelque chose à ce sujet sur ce topic, faudrait que je retrouve ça fait bien un mois.
Le business de la santé brasse des milliards et des milliards, je pense que c'est le top 3 avec l'agro-alimentaire et l'armement.
Ce qu'il faut comprendre c'est que ces conflits d'intérêt sont complexes, c'est pas juste "j'ai un médicament à vendre donc je truque mon étude". Comme je le disais, il y a les start-up et petites firmes de biopharma qui espèrent décrocher LA molécule qu'ils vont vendre aux grandes firmes contre des droits sur brevets, avec derrière l'idée que ça va faire exploser leur valeur boursière. Il y a les grands labos qui vivent à la fois de ça et d'un capitalisme plus "20e siècle" : l'industrie et la recherche et développement. Sanofi a sans doute intérêt à vendre son plaquénil en très grande quantité mais si ses labos trouvent la molécule miracle ils ne vont pas cracher dessus.
Je renvoie par exemple à l'histoire du séroplex pour voir un peu à quoi ça peut ressembler.
Concernant les conflits d'intérêts avec les médecins, on est pas ou plus (ou pas forcément) dans les histoires de voyages payés aux Maldives contre un bon résultat d'étude. Les médecins sont pris en otages par le système du financement de la recherche car mordre la main de celui qui le nourrit peut à terme poser problème et des recherches d'intérêt général sont abandonnées faute d'intérêt du privé (je parle là du secteur public le secteur privé ne cherche que ce qui semble rapporter donc le vaccin pour un coronavirus oui, un vaccin contre la gastro non).
D'autre part les études cliniques et la façon dont on les organise notamment dans la déclaration des effets indésirables poussent à minimiser ces derniers notamment si les études sont faites dans des pays où les médecins sont pauvres (par exemple, schématiquement à une époque en Europe de l'Est on devait déclarer un effet indésirable via toute une série de formulaires très longs et contraignants à remplir, sinon le patient sortait de l'étude, en fait en pratique l'effet secondaire faisait sortir le patient de l'étude et seuls les patients arrivant en fin d'étude permettait rémunération, sans parler du choix desdits patients correspondant rarement aux cas problématiques, donc cela poussait à minimiser les effets secondaires pour ne pas avoir travaillé pour rien et ne pas être payé).
C'est un exemple parmi d'autres qui permet de se rendre compte à quel point ce milieu a refermé ses griffes sur le monde de la santé.
Sans sombrer dans la paranoïa, il faut être clair : à partir du moment où une étude clinique voit un labo y prendre part surtout par de la fourniture de matos, de médocs, de je ne sais quoi, le soupçon sera toujours présent d'autant plus si les médecins ont déjà des "conflits d'intérêt" avec ces labos (par exemple membres du conseil scientifique du labo, consultant, représentant scientifique pour tel ou tel symposium).
Giléad espère que l'essai discovery validera la pertinence du remedésivir pour le covid 19 même si plusieurs études chinoises auraient l'air (je ne les ai pas lues seulement entendu parler mais avec quelle neutralité on m'en a parlé ?) de ne pas être franchement emballées.
D'autant que c'est un replacement d'un médicament très récent, expérimental et inutile dans sa première visée (Ebola).
C'est un peu le coup de la ritaline : on découvre ce truc, on sait pas trop quoi en faire, donc comment le refourguer ? Dans un cas en "inventant" une entité clinique de bric et de broc, à savoir le TDA/H ou hyperactivité qui est une syndromisation de signes cliniques renvoyant selon les gens à des réalités différentes ne nécessitant pas la même approche (la pédopsychiatrie se rapproche déjà plus de mon domaine professionnel). Le remédésivir pourrait être la même chose sauf qu'on a pas besoin d'inventer une maladie, celle ci existe, on a plus qu'à espérer que ça marche, et tant que dure l'essai (vous notez que rien n'en filtre, surtout ne pas donner de résultat intermédiaire) ça fait monter la cote en bourse et les actionnaires sont ravis, ils vont tous revendre trois jours avant la tombée des résultats et les gogos seront plumés.
Le Pr. Caumes disait l'autre jour sur LCI que par contre ils avaient des résultats prometteurs (et ce type ne semble pas se mouiller sans billes) avec le tocilizumab, un médicament contre la polyarthrite rhumatoïde testé également en Italie qui aurait de bons effets contre l'emballement immunitaire de pas mal de patients en réanimation (mais tous n'y sont pas pour cette raison). Les Italiens l'utilisent beaucoup mais on en entend plus parler depuis deux semaines donc quid ?