Cette année, l’Armée de l’air célèbre le 75ème anniversaire du retour du groupe de chasse « Normandie-Niémen », symbole de la coopération franco-russe pendant la Seconde Guerre mondiale.
Deux jours seulement après avoir célébré les 80 ans de l’appel du 18 juin 1940, l’Armée de l’air fête un autre anniversaire. En effet, ce samedi 20 juin 2020 marque les 75 ans du retour du groupe de chasse « Normandie-Niémen » sur le sol français. En juin 1945, l’escadrille se pose sur le tarmac du Bourget, à proximité de Paris, après avoir réalisé des missions de combat en URSS pendant près de trois ans.
C’est en 1942 que le groupe de chasse « Normandie », des Forces Françaises Libres, voit le jour. Le général de Gaulle souhaitait que les militaires français soient déployés sur tous les fronts de la guerre. C’est pourquoi ce dernier décide d'envoyer un régiment de chasse sur le front russe, aux côtés des forces de Staline. L’escadrille, alors appelée groupe de chasse numéro 3 (GC3) prend le nom de « Normandie » le 1er septembre 1942, après validation du général Valin.
Un total de 62 volontaires, ayant le goût de l’action et n’ayant pas peur de l’exil, entament un long périple en avion, en camion et en train passant par Bagdad, Bassora puis Téhéran. C’est ainsi que 14 pilotes aguerris par les opérations de France, de Grande-Bretagne et de Libye plus des mécaniciens et des personnels administratifs arrivent le 29 novembre 1942 au centre d’entraînement de la chasse soviétique d’Ivanovo à 250 km au nord-est de Moscou. Les pilotes français décident alors de combattre la Luftwaffe (l’armée de l’air allemande) à bord d’avions de chasse soviétiques, Yakovlev Yak 1. Ces derniers sont alors rattachés, en mars 1943, à une division aérienne soviétique, dirigée par le général Zakharov.
Les mission accomplies par l’escadrille sont de trois ordres : la chasse, l’escorte de bombardiers soviétiques et l’attaque d’objectifs ennemis au sol. En 1944, le groupe de chasse « Normandie » participe à la grande offensive d’été de l’Armée Rouge. Le 21 juillet 1944, l’escadrille prend le nom de « Normandie-Niémen », suite à la publication d’un communiqué officiel par le maréchal Joseph Staline. Le régiment est alors affectueusement surnommé « Neu-Neu ». Le régiment se dote d’un insigne comprenant les éléments symboliques suivants : les deux léopards d’or sur fond rouge sont ceux de la province française « Normandie », l’éclair blanc reprend celui qui est porté sur les chasseurs Yak dont est doté le régiment au sein des forces soviétiques, le nom « Niémen ».
Au total, le « Normandie-Niemen » comptabilise 5240 missions, 273 victoires officielles revendiquées plus 37 probables et 47 avions endommagés. Sur les 97 pilotes ayant participé aux campagnes russes, 42 ont trouvé la mort où ont disparu, sept ont été blessés et quatre prisonniers.
Après avoir reçu le titre de « Héros de l’Union Soviétique » par Staline, les pilotes et mécaniciens retournent en France le 20 juin 1945. Ils atterrissent triomphalement le 20 juin 1945 sur les pistes du Bourget. Le drapeau du « Neu-Neu » est alors remis, aux Invalides par le ministre de l’Air Charles Tillon, au commandant de l’unité, le lieutenant-colonel Louis Delfino. La Croix de chevalier de la Légion d’Honneur et la Croix de guerre 1939-1945 sont alors accrochées sur l’emblème.
De 1949 à 1951, le « Normandie-Niémen » réalisera des missions d’appui aérien en Indochine. En 1962, il assure des missions de maintien de l’ordre en Algérie. Dès 1966, les Aviateur du « Neu-Neu » rejoignent la base aérienne de Reims. Ils y sont transformés sur Mirage F1-C en 1973. Le 3 juillet 2009, le groupe de chasse est officiellement mis en sommeil. Une partie des avions et des pilotes, ainsi que le drapeau du régiment, rejoignent la base aérienne 112 « commandant Marin la Meslée »
Après près de trois ans d’absence, le régiment de chasse 2/30 « Normandie-Niémen » se réveille en juin 2012. Aujourd’hui basé sur la BA 118 de Mont-de-Marsan, l’escadron évolue sur Rafale.