La réouverture du hangar d’Écausseville conditionnée aux futurs travaux.
Le hangar d'Écausseville (Manche) est un lieu très prisé pour le tourisme de mémoire. Mais les bénévoles qui s'en occupent attendent plus de soutien des collectivités.
https://actu.fr/normandie/ecausseville_ ... TT5aDWjLRwPublié le 21 Jan 20 à 7:40
Les membres de l’association des Amis du Hangar d’Écausseville se sont retrouvés le 11 janvier à la salle des fêtes de Montebourg pour leur assemblée générale. Le président Eric Guillemeau a rappelé combien cette année a été riche en animations au hangar à dirigeables d’Écausseville, notamment en raison des festivités autour du 75e anniversaire du Débarquement : plusieurs vétérans se sont rendus au hangar, il a été organisé le concours Miss 44, le parachutage et une cérémonie à la nouvelle stèle avec la présence de l’armée américaine, et de nombreuses visites ont eu lieu en présence d’enfants et petits-enfants de vétérans.
Cette année a été très riche avec toutes les manifestations qui se sont déroulées durant l’année, notamment pour le 75e anniversaire du Débarquement. Merci aux bénévoles qui permettent au hangar d’être là . »
Sur l’année, le hangar a eu 10 000 visiteurs payants et 21 000 visiteurs non payants.
Les travaux se font attendre
Malheureusement pour l’association comme pour les visiteurs, la saison s’est terminée plus tôt que prévu, et sur un petit couac : le site a en effet dû fermer onze jours plus tôt que prévu, suite à un contrôle de la médecine du travail « qui nous a demandé le dossier technique d’amiante, que nous n’avons pas pu fournir. Cela est remonté à l’inspection du travail. Nous avons fait les démarches pour avoir ce rapport mais à ce jour, nous n’avons toujours pas ce dossier. »
Si nous n’avons pas le contrôle, nous ne pourrons pas ouvrir. Il faut savoir qu’aujourd’hui, c’est 302 000 euros que nous faisons économiser à la communauté d’agglomération du Cotentin avec le travail de tous les bénévoles. »
Pour la sécurité et pour permettre des visites de tout le hangar, un filet de sécurité a été posé, et l’Agglo du Cotentin a adressé un courrier à l’association, précisant que des travaux seront faits sur le hangar « mais pas sur le musée ». Des travaux et contrôles que l’association et la commune attendent avec impatience.
André Groult, le maire d’Écausseville, pointe du doigt également l’attitude de l’agglomération du Cotentin :
Si la CAC ne fait pas les travaux nécessaires à l’ouverture du hangar, l’association n’a qu’à se retirer et se mettre en sommeil. Toutes les collectivités sont favorables au maintien du hangar, mais sont réticentes pour en assurer la maintenance. »
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La seconde vie du hangar à dirigeables d’Écausseville
Jean-Pierre David, fondateur et président de l’association Aérosculpture | 03.06.2019
https://www.3af.fr/article/culture/la-s ... aussevilleHISTOIRE
Construit à partir de 1917 pour abriter des dirigeables destinés à la lutte anti-sous-marine, cet impressionnant vaisseau de béton aux dimensions vertigineuses : 150 mètres de long, 40 mètres de large et 31 mètres de hauteur est un témoignage unique de l’architecture militaire du début du XXe siècle.
L’originalité du Hangar d’Écausseville pour l’époque vient du fait qu’il est entièrement en béton. Il a été conçu par Henry Lossier et construit par les Etablissements Fourré et Rhodes entre le 12 novembre 1917 et 18 août 1919. Des constructions similaires sont entreprises à Brest, Rochefort et Orly. Mais, sitôt achevé, le développement fulgurant de l’aviation le rend obsolète tout comme pour les mêmes raisons le chef d’oeuvre d’art déco en béton de la gare transatlantique de Cherbourg. Aujourd’hui, il est le seul au monde par sa taille et son mode de construction tout en béton.
Le hangar va servir de base de l’aéronavale puis d’entrepôt pour dirigeables de 1919 à 1930 pour la Marine Nationale. En 1944, il devient une base logistique pour les alliés de 1944 à 1945, après les violents combats du 9 juin 1944. L’ensemble des autres hangars en France sont détruits et celui d’Écausseville reste le seul témoignage de cette architecture pour le développement des aéronefs plus légers que l’air et est classé Monument historique en 2003.
AUJOURD’HUI
Depuis 2009, chaque été, l’association Aérosculpture® expérimente le principe d’un Aérium sur ce site de 5 hectares. À l’intérieur du hangar, entre les éléments de la structure fer et béton, un couloir de 150 m de long, 24 m de large et 28 m de haut permet le vol de plusieurs Aéroplumes.
Qu’est-ce qu’un Aéroplume ?
L’Aéroplume fait ses premiers vols en 1998. Depuis, l’association Aérosculpture a permis à plusieurs milliers de personnes de vivre l’expérience de s’envoler en battant des ailes.
L’association a gonflé ses ballons partout où cela était possible, au fond d’une immense caverne sur l’île de Bornéo, Malaisie (Ushuaïa Nature, pilote Nicolas Hulot), au prestigieux Grand Palais à Paris (Fête des Transports et de la Mobilité durables, 4-6 novembre 2005, organisée par Gérard Feldzer) et jusque dans la nef sacrée d’une cathédrale (ouverture de Mons 2015 Capitale européenne de la Culture).
L’association partage le site avec un petit musée sur la guerre et l’aérostation, qui propose aussi la visite du hangar.
Et si l’avenir du dirigeable passait par le développement du plus petit d’entre eux ?
L’Aéroplume permet à toute personne et par tous les temps de s’initier au vol en ballon dirigeable et d’en comprendre les fondamentaux.
L’Aéroplume est le ballon dirigeable qui a le meilleur coefficient de rendement en terme de volume déplacé pour une personne transportée : seulement 100 m3 pour une personne de 70 kg. Un blimp (ballon souple dirigeable) actuel de 5 000 m3 transporte 6 à 8 passagers, soit environ 600 m3 par personne.
Si l’on peut qualifier l’Aéroplume de sport, faisant appel en effet à la force musculaire pour se déplacer dans les airs, voler est surtout une expérience sensorielle et philosophique : échapper à la pesanteur et se laisser flotter dans l’air, prendre un cap, changer d’altitude et revenir atterrir à son point de départ relève plus d’un art délicat où l’intégration psychique du volume en déplacement et de son inertie compte plus que la force physique.
La pratique de l’Aéroplume limité à la salle nous affranchit des aléas météorologiques auxquels sont confrontés le parapente, le deltaplane et les autres pratiques aériennes qui requièrent de la part des pilotes un fort engagement et une certaine acceptation du risque.
Accessible aux enfants, l’Aéroplume offre une possibilité inédite d’éveil et de dépassement de soi ; relayé par le professeur, c’est un formidable outil pédagogique.
L’association a fait voler des personnes arrivées à nous en fauteuil roulant ainsi que des personnes non-voyantes. Une expérience aussi forte pour nous que pour ces audacieux pilotes.
AÉROPLUME
Plus d’informations sur
https://aeroplume.fr/infos@aeroplume.fr / +33 (0) 6 41 98 32 97