Beaucoup de choses ont été publiées à propos des 2 crashs d'Air India au Mont-Blanc en 1950 et 1966 (livres-enquête,récits, romans, BD, articles de presse, articles de blogs, films documentaires, et même
film tout court).
Parmi toute cette "littérature" en vrac,
Françoise Rey qui apparait dans le film documentaire mentionné ci-dessus a écrit 2 livres "d'enquêtes" à 24 ans d'intervalle à propos de ce crash en 1966 et celui du Constellation "Malabar Princess" en 1950 :
- "Crash au Mont-Blanc: Les fantômes du Malabar Princess", 1991, éditions Glénat
- "Crashs au Mont-Blanc, La fin des secrets ?", 2015, éditions Glénat
Je ne les ai pas lu, à part quelques extraits (Google Book...) et
ses articles à leurs propos, mais il est a noter que Françoise Rey n'est pas une experte aéronautique, ni du domaine des analyses des accidents aériens. Ses connaissances à ce sujet semblent limitées.
Intriguée par ces 2 accidents sur le Mont-Blanc, et celui du B707 "
Kangchenjunga" en particulier, elle a choisi d'enquêter sous l'angle de la présence à bord de l'éminent scientifique indien
Homi J. Bhabha, le père des sciences nucléaires en Inde, celui qui allait offrir la bombe atomique à son pays...
Wikipédia a écrit:
Avec le premier ministre indien Lal Bahadur Shastri, il militait pour la non prolifération nucléaire à fins militaires mais ce dernier décède brutalement d'une attaque cardiaque le 11 janvier 1966. Bhabha, lui, disparaîtra moins de 2 semaines plus tard dans le crash du Boeing 707 Kangchenjunga d'Air India (vol 101 Air India) sur les pentes du Mont Blanc (Glacier des Bossons), alors qu'il se rendait à deux conférences pacifistes : l'une à Vienne (de l'Agence internationale de l'énergie atomique), l'autre quelques jours plus tard à Genève. Dans son livre "Crash au Mont-Blanc" publié en 1991 (Glénat), Françoise Rey révèle la polémique qui a suivi le crash, une équipe de journalistes menée par l'alpiniste René Desmaison ayant accédé aux lieux du drame sans autorisation pour chercher les preuves d'une collision. Sur la base de nouveaux témoignages et documents déclassifiés, Françoise Rey a écrit un nouveau livre paru en novembre 2015 "Crashs au Mont-Blanc, la fin des secrets ?" qui apporte un nouvel éclairage sur la disparition du physicien prêt à doter l'Inde de la bombe atomique.
C'est vrai,
Homi Bhabha était un scientifique de la plus grande importance pour le programme nucléaire de l'Inde, à l'époque.
Alors un accident d'avion avec à son bord une personne de très haut-rang, de très haute importance stratégique ?
Voilà de quoi alimenter la rumeur, les "théories du complot" (conspiracy) et écrire des tas de bouquins sur le sujet...
Collision en vol, attentat (bombe), missile, bavure d'un chasseur italien F 104-G Starfighter de l'OTAN en exercice ? ...
Car "ce n'est pas possible", n'est-ce pas ?
L'avion n'a pas pu si bêtement percuter le Mont-Blanc encore une fois (après le Malabar Princess) dans un malheureux
CFIT, avec une si importante personnalité à son bord !
Il faut donc enquêter, en partant non pas des infos du rapport officiel du BEA et des faits, mais de son éminent passager embarqué à son bord et malheureusement décédé dans l'accident...
Une célébrité à bord de l'avion accidenté, et c'est parti pour les théories du complot !
Mais le rapport final des enquêteurs du BEA est formel : 5 miles et seulement 1 minute
avant d'avoir survolé le sommet du Mont-Blanc, l'équipage signale par radio aux contrôleurs aériens de Genève avoir déjà dépassé le sommet (alors qu'il n'en est rien ! Ils en sont encore à 9 km !) et qu'ils débutent leur descente (Aïe !)...
Les contrôleurs tentent alors d'avertir les pilotes de leur erreur de position estimée :
"You have 5 miles to the Mont Blanc"... "Roger !"Le B707 percute la crête sommitale ouest du Mont-Blanc à 4.750 mètres, entre l'abri Vallot et le sommet, presque exactement au même endroit que le Constellation "
Malabar Princess" en 1950, près du rocher de la Tournette, pile sur la frontière franco-italienne.
Les débris de l'avion ainsi que les corps des passagers et membres d'équipage sont répartis sur les 2 versants de la montagne (italien et français).
Deux moteurs côté français, et 2 moteurs côtés italiens... (la boite noire non encore récupérée est supposée être tombée plutôt du côté italien, sur le glacier du Miage, en Italie)
Alors, pour percuter ou abattre un avion volant à 650 km/h, ou faire exploser une bombe ou tirer un missile exactement
"pile-poil" au dessus de la crête franco-italienne du Mont-Blanc (au point que les débris soient retrouvés des 2 côtés de la montagne), moi je vous dis qu'il faut quand même
une sacrée précision et synchronisation, tout de même !!! Chapeau !
Surtout en 1966...
La fameuse
"Opération Chabert", si mystérieuse (et montée par et pour les médias !) est du pipeau, et ne mène à rien.
Les relations diplomatiques et avec l'OTAN étaient tendues à l'époque...
René Demaison (avide des médias !) et ses compagnons ne s'y connaissaient rien en débris d'avion (1), et ils étaient incapables d'identifier ces débris retrouvés à l'époque, dans des conditions météo très difficiles, ces débris confisqués par les autorités italiennes...
Aucun débris d'un Starfighter n'a été ramené lors de cette rocambolesque expédition.
Une chose qui semble avoir un peu "échappé" à
Françoise Rey, qui a déjà écrit 2 livres sur le sujet...
Un troisième livre à venir ?
(1) Et le très médiatisé "récupérateur de débris du glacier des Bossons" Daniel Roche (si souvent cité parmi tant d'autres découvreurs de débris, il y en a plein !) ne s'y connait pas plus en identification de pièces d'avions !
En tout cas bien moins que VALMY et Iceman29 ... (je peux vous le confirmer, je l'ai eu au téléphone très récemment).