Photos © US NavyC’est un cap que l’US Navy espérait atteindre pour la fin de l’année, cela aura finalement été la fin de l’été. Ce jeudi 10 septembre 2020
le porte-avions USS Gerald R. Ford a réalisé son 4000e appontage et dans la foulée son 4000e catapultage. Particularité notable ce n’est pas du tout le même modèle d’avion entre la première et la seconde procédure. L’information a été révélée officiellement par l’US Department of Defense ce jeudi 17 septembre 2020, soit une semaine après.
Sur un porte-avions normal, comme l’USS Nimitz ou notre Charles de Gaulle français, l’accrochage de la perche sur les brins d’arrêt se fait grâce à un mécanisme hydraulique tandis que le catapultage est le fruit de la pression emmagasinée via la vapeur créée par les réacteurs nucléaires. Sur ce nouveau bâtiment qu’est l’USS Gerald R. Ford il n’en est rien puisque ces technologies efficaces mais anciennes n’y existent pas.
À bord de l’USS Gerald R. Ford tout repose sur la technologie dite de l’induction électromagnétique. Le catapultage d’abord utilise ce système ultramoderne mais également les brins d’arrêts. Si le Pentagone a pas mal communiqué sur les complications rencontrées dans la mise au point de l’EMALS, la catapulte électromagnétique, il en a été différemment des brins d’arrêt. Là aussi les ingénieurs de General Atomics qui l’ont conçu ont connu de vraies grosses galères mais la communication a été moins transparente, et pour cause.
L’arrêt des avions à l’appontage sur l’USS Gerald R. Ford fait appel à des brins reliés à un complexe équipement : un moteur électrique à induction couplé à des moteurs rotatifs actionnés par des turbines à eau permet un contrôle plus minutieux de la tension des brins d’arrêt. Celle-ci s’adapte ainsi au modèle d’avion en question. C’est donc une technologie particulièrement pointue, et selon certains experts assez fragile.
Or ce jeudi 10 septembre 2020 le 4000e appontage a eu lieu peu avant le 4000e catapultage. Et c’est un jet d’entraînement McDonnell-Douglas T-45C Goshawk participant à l’actuelle campagne de qualifications à bord qui l’a réalisé. Aux commandes se trouvait un instructeur du Training Air Wing 1 de l’US Navy.
Quelques minutes plus tard un avion de transport dit COD du modèle Grumman C-2A(R) Greyhound quittait le pont d’envol en réalisant le 4000e catapultage électromagnétique de l’USS Gerald R. Ford.
L’ironie veut que ces deux modèles d’avions ne devraient pas servir très longtemps à bord de ce porte-avions dernier cri. Leur remplacement respectif a été ordonné. Le successeur du C-2A(R) Greyhound est connu sous la forme du Bell-Boeing CMV-22B Osprey actuellement en phase finale de développement. De son côté celui du T-45C Goshawk demeure encore inconnu.
Avant la crise sanitaire du Covid19 le Pentagone entendait atteindre ce stade des 4000 appontages-catapultages pour le début de l’été mais avec ce maudit coronavirus cela fut reporté à décembre. Finalement les équipes de l’US Navy ont presque réussi à tenir leurs délais initiaux.