Après avoir parlé de mon baptême de l'air puis de celui de ma fille, voici celui de mon fils. Cette fois-ci, j'étais le pilote, mais pas d'un Mercure ! Je suis juste pilote de planeur.
C'était le 29 décembre 1997. Jolie journée bien froide avec quelques averses de neige par-ci par-là . Il y avait même un village au centre d'un grand disque tout blanc. Étonnant !
Comme il était trop jeune pour enfiler un parachute, il avait 4 ans et demi, on a pris le SF28, motoplaneur en tandem, sans obligation d'avoir un parachute. Et pour qu'il voie bien le paysage et que le harnais soit tendu, il était assis sur son rehausseur à accoudoirs de voiture, avec un gros coussin dans le dos.
Nous voici au roulage puis au décollage. C'était un émerveillement pour lui. Comme les nuages étaient très espacés, je lui ai proposé de passer au-dessus. Il n'a pas voulu.
Puis je lui ai dit que j'allais couper le moteur, lui vantant le silence. Il a refusé.
Alors j'ai réduit à 1500 tours en lui expliquant que le moteur ne tirait pas le motoplaneur et que c'était comme s'il était coupé. Toujours pas !
Alors on a continué à faire quelques tours. Au bout d'un certain temps, je lui ai dit qu'on allait atterrir. Mais il voulait encore rester en l'air. Puis j'ai essayé de le convaincre. Alors il m'a dit : "Oui, mais tu arrêtes le moteur !"
On était encore à 400 mètres de hauteur.
Alors j'ai coupé le moteur, puis mis l'hélice en drapeau. On est descendu tranquillement en plané et on s'est posés dans le silence. Il a tellement apprécié cette phase, que je lui ai promis qu'on referait d'autres vols et sans moteur, sauf pour le décollage.
C'était la première fois que je posais un motoplaneur moteur coupé ! C'est vrai que normalement, ça ne nous vient pas à l'idée de le faire.