gil
a écrit:
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Des capteurs implantés un peu partout dans le monde enregistrent ces émissions.
En fonction de la station qui reçoit le signal, il serait possible de déterminer sur quel grand cercle se situe le signal. Avec plusieurs récepteurs, il serait possible de faire une sorte de triangulation.
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D'après ce que je comprends, voilà comment ça "marche" :
Diverses stations dans le monde émettent des signaux radio contenant des données permettant d'en connaître l'origine, la puissance et l'heure d'émission. Ces ondes partent dans toutes les directions et peuvent "rebondir" sur :
- l'ionosphère et atteindre ainsi, de rebond en rebond, des régions au-delà de l'horizon (jusqu'à faire plus de la moitié du tour de la Terre),
- des couches d'air ionisé localement, par exemple suite au passage d'une météorite,
- des objets conducteurs, par exemple la carlingue d'un avion.
Après un trajet plus ou moins long, ces signaux sont reçus, et éventuellement enregistrés, par certaines stations. Ces signaux ont voyagé depuis la station émettrice en se propageant soit en ligne droite (stations très rapprochées) soit en ayant "rebondi" sur des couches conductrices. La totalité du trajet est alors contenue dans un plan passant par le centre de la Terre et ce trajet est assimilable à un grand cercle : si on "déplie" le trajet sur un demi tour de la terre, tout le parcours est contenu dans un rectangle de 80 km de haut et de 20000 km de long, c'est-à -dire presque une ligne puisque contenu dans un rectangle très allongé comme le rectangle rouge ci-dessous :
Si un avion se trouve sur le parcours pendant la transmission, le signal peut "rebondir" sur l'avion et peut alors atteindre une station "sous" la trajectoire (c'est ce que montre la vidéo dont Gil a mis le lien) et, corrélativement, il est atténué vis-à -vis d'une station qui se trouve au-delà de l'horizon si elle le captait avant et après. Dans les deux cas, on dit qu'il y a une "anomalie de transmission".
Détecter une anomalie dans la transmission du signal est donc le signe que "quelque chose" s'est passé sur la trajectoire : passage d'un avion, météorite, ... Mais cela ne permet pas de savoir où cela s'est passé. Si un signal a traversé des zones très fréquentées, les possibilités sont nombreuses et il n'est pas certain de retrouver tous les avions en vol grâce aux enregistrements de l'ADS-B, donc d'éliminer comme origine possible ceux qui n'ont pas croisé le parcours de l'onde.
Les "rebonds" sur les couches inférieures de l'ionosphère dépendent de l'ionisation de ces dernières, laquelle dépend à son tour de l'activité solaire. En période de forte activité, l'ionisation est plus forte et les ondes "rebondissent" plus efficacement : les signaux "portent" donc plus loin, ce qui augmente les possibilités de réception à grande distance, donc augmente, à un moment donné, le nombre de détections, donc celles présentant une anomalie. Par chance, le début avril 2014 correspond à une telle période : d'après les recherches de Richard Godfrey*, la base de données des transmissions WSPR contient 91895 liaisons entre deux points pendant le vol MH-370 (c'est-à -dire entre le 7 mars 2014 à 16:42 UTC [décollage] et le 8 mars 00:22 UTC [fin de la dernière transmission avec le satellite]). Parmi ces 91895, 7708 ont été à grande distance (plus de 8000km entre la station émettrice et la station réceptrice) et 77 d'entre elles ont traversé le sud de l'Océan Indien par le chemin le plus direct, mais une seule présente une anomalie liée au MH-370. Cependant, certaines transmission dont le "chemin long" (= en faisant le tour de la Terre par l'autre côté) ont aussi traversé le SIO présentent des anomalies possiblement liées au MH-370 : elles sont au nombre de 8, et représentées sur la figure 17 du "papier" de Richard :
PL
* voir son "papier" et le post
https://www.mh370search.com/2021/04/03/ ... omment-563