Le programme Scaf remis en marche. Dassault Aviation et Airbus Defence and Space seraient sur la voie d'un accord pour relancer le programme qui patine depuis un an.
Le programme Scaf (Système de combat aérien du futur) remet les gaz. Selon Les Echos, les différents entre Dassault et Airbus seraient en passe d'être résolus. Les deux groupes partenaires chargés de créer l'avion de chasse européen ont relancé les négociations et "seraient enfin proches d'un accord pour se partager la charge de travail".
"Dans les jours ou les semaines à venir"
Il y a quelques jours, lors d'un déplacement au salon de l'aviation d'affaires d'Orlando, Eric Trappier a dévoilé qu'un accord avec Airbus était sur la bonne voie pour le démarrage de la Phase 1B. Les négociations sont toujours en cours mais devraient être achevées "dans les jours ou les semaines à venir".
Chez Airbus, le ton affiche également un réel optimisme sur l'avancé du programme.
"Le leadership de Dassault sur le NGF n’est en aucun cas remis en cause. Les discussions, qui d’ailleurs avancent de façon constructive, portent sur le type de coopération que les 3 Etats demandent aux industriels de mettre en place, que ce soit sur le NGF ou sur toutes les sous-parties (appelés "piliers") du Scaf : combat cloud, moteur, drone, capteurs…", a expliqué à BFM Business un porte-parole d'Airbus.
En septembre, sur BFM Business, Emmanuel Chiva, directeur général pour l'armement confirmait l'avancée des discussions entre les deux industriels.
"Ce que je peux vous dire, c'est que Dassault et Airbus sont en train aujourd'hui de discuter. Nous avons bon espoir qu'ils entrent dans la phase de démonstration et bien évidemment il y aura un futur de l'avion de chasse français dont le Scaf fera partie", affirmait Emmanuel Chiva.
Les Scaf face au Tempest
Un proche du dossier a en effet confirmé aux Echos qu'Airbus "aurait obtenu des garanties sur l'avenir du projet au-delà de la phase 1B pour s'assurer qu'il ne sera pas en reste sur le partage des tâches dans la phase de production". De son côté, Dassault pourrait avoir un "droit de regard plus important sur certains chapitres du Scaf dont il était absent".
Lancé en 2017, le programme Scaf auquel participent la France, l'Allemagne et l'Espagne est au point mort depuis plus d'un an à cause d'un désaccord entre Dassault Aviation et Airbus Defence and Space sur la répartition des tâches pour le NGF (New generation fighter), l'avion furtif au coeur du système. Les dirigeants des deux groupes aéronautiques, Eric Trappier et Michael Schoellhorn, s'affrontent depuis de longs mois sur le volet des commandes de vol, de la furtivité de l'appareil et la propriété intellectuelle des technologies mises en oeuvre.
"Un projet prioritaire"
Ces dernières semaines, malgré des points de frictions plusieurs, des responsables française et allemands ont réaffirmé leur volonté de mener à son terme ce programme au coeur de la défense européenne. Ce projet porté par Paris, Berlin et Madrid "se fera", avait assuré le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu lors d'un voyage en Allemagne.
"Beaucoup de choses ont été dites ou écrites ces dernières semaines, je crois que d'une phrase, nous allons y couper court en disant que le Scaf est un projet prioritaire", avait déclaré le ministre français lors d'une conférence de presse avec son homologue allemande, Christine Lambrecht.
Il reste désormais à mettre au point un démonstrateur pour 2027. Le temps presse d'autant plus que le programme concurrent, le Tempest, porté par le Royaume-Uni avec la Suède, l'Italie et le Japon avance vite. En juillet dernier, lors du salon aéronautique de Farnborough, le Royaume-Uni a annoncé le renforcement du programme d'avion du futur, le Future Combat Air System (FCAS). Selon le ministère britannique de la défense, il équipera la Royal Air Force dès 2035.
https://www.bfmtv.com/economie/entrepri ... 70208.html