La nuit à Orly, on vérifie, illumine, repeint et dégomme les pistes
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Il est 23h30, le dernier avion vient de décoller en direction de Casablanca, les pistes d'Orly sont désormais fermées aux vols commerciaux, et en moins de six heures les trois pistes de l'aéroport vont être vérifiées, repeintes, éclairées voire dégommées.
Une des pistes fermées ce soir-là aura droit à un \"dégommage\". Une lourde opération effectuée trois à quatre fois par an consistant à retirer la gomme laissée par les pneumatiques des avions à chaque atterrissage.
Les 3.350 mètres sur 45 mètres de la piste ne seront pas dégommés la même nuit. Seule \"la zone d'atterrissage\", soit environ 700 mètres sur 20 m, là où les avions se posent à 250 km/h et laissent le plus de gomme, aura droit à ce petit coup de jeune.
Ce \"lifting de piste\" est réalisé avec une \"hydrodégommeuse\", une machine qui projette de l'eau à 2.500 bars pour décoller la gomme qu'elle récupère immédiatement, ne laissant derrière elle qu'une piste propre et sèche.
\"Cette nuit, nous allons récupérer ainsi un mètre cube de gomme soit deux tonnes\", explique avec fierté Joël Couffignal, patron de l'entreprise sous-traitante, seule entreprise française à posséder ce type de machine.
Autre chantier tout aussi spectaculaire mais quotidien cette fois, la vérification des balisages des pistes. Chaque nuit, une équipe vérifie les 20.000 feux de balisage d'Orly et plus particulièrement les 1.300 feux de chaque piste d'atterrissage.
Georges et Pascal sont contrôleur-dépanneurs depuis respectivement 28 et 27 ans à Orly et ne s'en lassent pas. Chaque nuit, ils demandent à la tour de contrôle de lancer \"les quatre gammes différentes d'éclairage\". Les pistes s'illuminent alors avec une intensité grandissante.
\"Au quatrième niveau d'intensité, l'éclairage est visible à 50 kms par temps clair\", assure Stéphane Colbert, responsable de maintenance. Au moindre défaut, les contrôleurs-dépanneurs devront remplacer les feux défaillants. \"J'ai connu une époque où le moindre feu pesait 120 kgs, aujourd'hui ils ne pèsent que 3 kgs\", dit Georges en souriant.
Autre piste, autre chantier. La piste \"Nord-Sud\", seule grande piste orientée nord-sud de la région Ile-de-France, est utilisée moins de 200 fois par an, lorsque les vents ne permettent pas l'atterrissage sur les deux autres pistes.
Elle est pourtant entretenue exactement comme les deux autres et cette nuit-là , c'est atelier peinture. \"Une piste repeinte de A à Z, c'est 10 tonnes de peinture\", explique Robert Léon, adjoint au directeur d'Air Aéronautique chargé de l'entretien des pistes.
Mais les pistes ne sont pas les seules centres d'attention des équipes d'Air Aéronautique. En zone de stationnement, c'est \"ambiance brouette et béton\", s'amuse Stéphane Colbert.
Il est trois heures du matin, à quelques mètres d'un avion, une pelleteuse finit de creuser le trou où va être coulée une dalle de béton. La zone aéronautique d'Orly compte 50.000 dalles de béton. \"Le remplacement d'une dalle c'est 15.000 euros\", selon Stéphane Colbert.
Deux heures plus tard, à 05h15, les chantiers de la nuit ont disparu. Plus aucune trace des travaux, la peinture est sèche, la dalle est neuve, la piste dégommée et le trafic reprend avec ses 700 décollages ou atterrissages par jour.
© AFP 2008-07-29 14:10:14 AEROPORT D'ORLY (AFP)
Après la petite revue sur CDG qui nous avait été offerte par Flyrelax dans le dossier
http://www.crash-aerien.com/forum/cdg-tout-ce-que-je-voulais-savoir-sans-oser-demander-vt7103.html, je vous propose un petit éclairage (nocturne) sur l'autre grande plate-forme parisienne, l'aéroport d'Orly.
C'est ce petit article de l'AFP qui m'a donné cette idée de topic, je le livre tel à vos commentaires.