Les vols en jet privé au départ des Pays-Bas ont dépassé leur niveau d’avant la pandémie de Covid-19
En 2022, un vol sur trois partant de Schiphol ou de l’aéroport de Rotterdam-La Haye a été utilisé pour un trajet inférieur à 500 kilomètres. L’ONG Greenpeace plaide pour leur interdiction.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/10/20/les-vols-en-jets-prives-depuis-les-pays-bas-ont-depasse-leur-niveau-d-avant-le-covid-19_6146558_3244.htmlAu cours des neuf premiers mois de l’année 2022, 16 147 vols privés ont été effectués à partir et à destination des aéroports de Schiphol et Rotterdam, aux Pays-Bas, soit plus de vols privés que durant toute l’année 2019, avant la pandémie de Covid-19, a démontré, jeudi 20 octobre, une étude de l’organisation non gouvernementale Greenpeace.
L’utilisation de plus en plus fréquente de ce transport de luxe est responsable d’émissions de gaz à effet de serre équivalentes à celles de près de quarante mille voitures par an.
« Nous sommes choqués qu’en période de crise climatique un certain groupe ait commencé à voler non pas moins mais plus dans des jets privés, qui sont les plus polluants », a déclaré Dewi Zloch, experte en climat et énergie chez Greenpeace Pays-Bas. « Il faut arrêter ça, nous plaidons donc pour l’interdiction des vols privés », a-t-elle ajouté, citée dans un communiqué.
Des destinations « facilement accessibles en train »
L’étude menée par le groupe de réflexion environnemental néerlandais CE Delft a également montré qu’un vol privé sur trois au départ de Schiphol, à Amsterdam, ou de l’aéroport de Rotterdam-La Haye était utilisé pour des trajets inférieurs à 500 kilomètres.
« Les destinations populaires incluent Paris et même Anvers, des villes facilement accessibles en train, a dénoncé Greenpeace. Les vols les plus populaires sont vers des destinations comme Majorque, Ibiza et Cannes. »
Greenpeace a souligné que les vols privés n’étaient pas inclus dans les objectifs climatiques fixés par le gouvernement néerlandais ni dans le maximum de 440 000 vols par an fixé pour 2023 à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol.
« Cette exception pour les jets privés montre exactement ce qui ne va pas avec l’industrie aéronautique, a ajouté Mme Zloch. Nous voulons que l’industrie aéronautique arrête de polluer et ait enfin des objectifs climatiques. (…) La première étape consiste à supprimer les vols courts et les jets privés de luxe pour les riches. »
Les passagers voyageant en classe affaires occupent également beaucoup d’espace dans les avions. L’étude préconise ainsi de remplacer les classes affaires par des sièges réguliers, ce qui permettrait à plus de passagers de prendre place dans les appareils.