Toulouse. EasyJet annule tous les billets : "Ils m'ont proposé un vol de cinq heures au lieu d'une"Victimes de la suppression des lignes vers Lille ou Rennes, des passagers d'easyJet à Toulouse ont reçu, lundi 13 janvier, un mail les informant de l'annulation de leurs billets.
Après les turbulences chez easyJet, les passagers ont découvert la mauvaise nouvelle d’annulation de leurs billets par mail… (©Guillaume Laurens / Actu Toulouse)
Par Guillaume Laurens Publié le 15 janv. 2025 à 7h12
Coup de froid supplémentaire. Quelques jours après l’annonce de l’arrêt de plusieurs lignes d’easyJet au départ de Toulouse, après la suppression de sa base dans la Ville rose, plusieurs passagers indiquent à Actu Toulouse avoir reçu ce lundi 13 janvier 2025 un mail de la compagnie à bas coût les informant de l’annulation pure et simple de leurs billets d’avion, à destination de Lille ou encore de Rennes, deux des lignes qui vont disparaître sans crier gare.
Alain, désabusé : « J’utilisais régulièrement deux lignes, Lille et Rennes »
Parmi ces naufragés d’easyJet, Alain Laurent avait acheté un billet pour rentrer à Lille à l’occasion du week-end de l’Ascension. « Cela fait deux ans que je vis à Toulouse », raconte-t-il. « Je suis originaire du Nord et je remonte trois ou quatre fois par an ».
Concrètement, j’utilisais régulièrement deux lignes easyJet, vers Lille, mais aussi vers Rennes. Et j'ai découvert sur Actu Toulouse que les deux étaient supprimées...
Ces deux lignes feront à coup sûr partie de la dizaine qui sera supprimée par la compagnie britannique à compter du 1ᵉʳ avril 2025, avec aussi celles vers Marrakech (Maroc) et Porto (Portugal).
Reste Volotea et les « prix vont vite s’envoler »
« Pour Rennes, l’arrêt d’easyJet est bloquant », soupire Alain Laurent. « J’y vais régulièrement et c’est un coup dur, d’autant qu’il n’y a pas d’alternative (à l’exception de la compagnie d’aviation d’affaires TwinJet et ses vols onéreux, NDLR). La disparition de la ligne vers Lille va être très gênante aussi », poursuit ce passager. « Il reste une alternative avec Volotea, mais à quel prix ?
Cela va être compliqué de trouver des billets pour Lille, car les avions d'easyJet étaient déjà pleins tous les vendredis et dimanche soir... Désormais, tout le monde va se reporter sur Volotea, il n'y aura pas assez de places, sans parler des prix qui vont vite s’envoler.
Il y a peu, trois compagnies se disputaient le Toulouse-Lille !Jusqu’ici, easyJet assurait effectivement un à deux deux vols par jour pour Lille, mais à l’avenir, Volotea aura le monopole, à raison d’un vol quotidien, cinq à six jours par semaine.
Et dire qu’il y a quelques années encore, Air France était aussi de la partie… Non seulement les usagers avaient le choix entre trois compagnies, mais ils pouvaient aussi se tourner vers le train et la ligne directe Toulouse-Lille, qui a aussi disparu. Ou comment passer… du tout au rien.
« Avec deux compagnies, on avait encore le choix en matière de tarifs, de dates et d’horaires », observe Alain Laurent, qui s’attend à devoir payer « le prix fort » avec Volotea, faute de concurrence. Les avions d’easyJet étant basés à Toulouse, les créneaux horaires étaient très intéressants pour les usagers, qui doutent qu’il en soit de même avec la compagnie espagnole.
« On a choisi Toulouse pour l’aéroport »Pour cet usager, la disparition de cette ligne régulière est d’autant plus un crève-cœur que la bonne desserte de la Ville rose avait, confie-t-il, participé à son choix d’installation…
On a choisi de vivre Toulouse parce qu’il y avait cet aéroport qui proposait beaucoup de destinations. Et de s'installer dans le secteur de La Salvetat-Saint-Gilles, pas loin de l’aéroport, pour pouvoir remonter rapidement à Lille. Malheureusement, on se retrouve avec beaucoup moins d’offres.
Trois solutions proposées par easyJet à ses passagers
Ce lundi soir, easyJet a proposé à Alain trois solutions : changer de vol gratuitement, obtenir un avoir, ou faire une demande de remboursement. Il a choisi cette dernière option, afin de se faire restituer la cinquantaine d’euros dépensés pour l’achat de son billet.
Ils proposaient également un vol pour Lille avec une correspondance par Lyon le lendemain, soit cinq heures de transport au lieu d'une heure...
« Deux fois moins cher de prendre l’avion que le train »Quant à l’impact carbone, aux yeux d’Alain, « écologiquement, ces lignes aériennes se justifiaient, car ce sont des villes très éloignées et les liaisons ferroviaires ne sont pas au niveau ». Il pointe les freins qui l’empêchent de se tourner vers le train… à commencer par les temps de trajet : « Le jour où il y aura la LGV entre Toulouse et Paris, il n’y aura sans doute plus d’intérêt de prendre l’avion, mais en attendant, ce n’est pas pratique ». Surtout si dans la capitale, il faut changer de gare pour Rennes ou Lille…
Outre le temps de parcours, il soulève un autre gros bémol du rail : le prix parfois délirant des billets de train. « C’est souvent deux fois moins cher de prendre l’avion que le train, ce qui d’ailleurs est incompréhensible d’un point de vue écologique ».