afvap a écrit:
...pour phuket l'avion etait conduit par le tres jeune co pilote et non le pilote. Egalement absence de formation en situation de vents extremes..
Selon mes informateurs (EPL-ENAC et PL-AF), en France, de très jeunes pilotes (21-22 ans) volent à Air-France sur Airbus comme co-pilotes avec 250 à 300 heures de vol à leur actif... A leur 1er vol réel en place co-pi et une centaine de PAX derrière, ils ont zéro heure de vol sur cet avion... Ils ne sont même pas pilotes de ligne puisqu'ils n'ont pas encore les 1500 hdv requises.
Croyez-vous que ces "très jeunes pilotes" français ont une expérience suffisante - ou même eu une formation - "en situation de vents extrêmes", notamment sur le type d'avion qu'ils vont utiliser ?
Ces "très jeunes pilotes" français ont une formation sur simulateur de vol, au sol (situations virtuelles).
Les "très jeunes pilotes" thaïlandais et indonésiens ont généralement une formation sur le type d'avion sur lequel ils vont voler ensuite (situations réelles).
Ayant côtoyé la mort plus d'une fois (y-compris et notamment dans l'aéronautique, en France comme à l'Etranger), je n'ai de parti-pris ni pour les uns, ni pour les autres, mais je tente de convaincre qui peut l'être qu'il est plus objectif de revenir à une vue plus globale assise sur des constats, même si "je mets le doigt là où ça fait mal" (mon post du 27.08 : "Accepter le risque...").
J'ai eu l'occasion de travailler avec des Indonésiens très compétents et bien plus opérationnels que certains de nos Gaulois, qu'ils soient pilotes ou mécaniciens.
J'ai eu aussi à supporter l'incompétence d'autres Indonésiens, parfois corrompus aussi.
Mais... n'y a-t-il jamais d'affaires de pots de vin ou/et de passe-droits qui éclatent en France ?
Pour l'avoir vécu moi-même en d'autres lieux et circonstances, je suis bien placé pour comprendre la douleur d'un survivant ou celle d'un proche d'une personne décédée. Je sais aussi que le besoin d'exorciser ce genre de drame permet souvent d'arriver à supporter la douleur et de continuer... à vivre. Cela peut prendre du temps, beaucoup de temps. Parfois l'on vit avec ce traumatisme tout le restant de sa vie.
Mais il est désobligeant - et c'est bien peu de le dire - de descendre en flamme un "jeune (co-)pilote" que l'on a placé là le plus réglementairement du monde (selon la réglementation de son pays : la Thaïlande, ou... la France) et qui a risqué sa vie pour sauver son avion et ses passagers en restituant tout ce qu'il a appris, ce qu'il savait faire, et dans un contexte hors normes de "vent extrême" avec cisaillements donc, et suivant une approche en conditions tout aussi extrêmes c'est-à-dire au milieu des Cumulonimbus et des orages (turbulences, dégueulantes, coups de pompe, foudre, éclairs, tonnerre, averses, et peut-être même givrage, sans parler des incidents ou pannes éventuels)... et avec le trouillomètre à zéro!
Croyez-vous que ce gamin d'une vingtaine d'années - ce "jeune pilote" - est suffisament armé par l'expérience de la vie en général, et celle de sa vie de pilote en particulier, pour affronter une telle situation mortelle, qu'il soit Thaïlandais ou Français ?
C'est bien pour cela que l'on met un "Vieux chibane", un Ancien, un Captaine blanchi sous le harnais, pour améliorr les chances de réussir de telles approches et atterrissages.
Et pourtant, même avec un équipage expérimenté, il peut arriver que l'avion aille jusqu'au crash : Air-France au Canada il y-a quelques mois, par exemple... Ou la sortie de piste d'un autre avion d'Air-France au Canada, il y-a quelques jours...
Le co-pi thaïlandais aurait subi la pression de sa Cie et de son Captaine ? Manque de communication entre-eux ? Problème relationnel ?
Evidemment : comme dans 99% des Entreprises, et donc les Cies aériennes aussi !
Nous voici arrivés aux désormais célèbres "Facteurs Humains".
J'ai déjà relaté des exemples dans un autre post sur des cas déjà arrivés en France : le Fokker-27 d'Air-Inter qui se crashe dans le Vercors, un A-319 qui n'a eu les ailes dégivrées que parce-que le co-pi était en train de quitter le cockpit pour empêcher l'avion de décoller alors que le "Vieux" ne voulait pas de dégivrage au départ (les pax étaient à bord).
Nous, les Gaulois, ne sommes pas les meilleurs au monde, ni spécialement un modèle pour les autres. Continuons notre lutte pour tendre vers le risque zéro. Mais encore une fois, le risque zéro n'existe pas, le 100% sécurité est une utopie : nous vivons sur une planète, et il faudra bien redescendre les pieds sur terre, un jour ou l'autre.
Bien sûr que je compatis à votre douleur, et je ne peux que vous présenter mes sincères condoléances, d'autant plus sincères que j'ai vu mourir pas mal de gens autour de moi durant ma chienne de vie. Je m'en suis sorti jusque-là - comme vous pouvez le constater - mais justement, en s'appuyant sur des événements dramatiques semblables, on peut arriver à rebondir et à devenir encore plus fort.
Alors, courage !
La VIE continue...
"Au-dessus des nuages, il fait toujours beau" !