La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) émet des réserves au déploiement de la 5G à proximité des aéroports, provoquant le mécontentement des opérateurs de téléphonie mobile.
Les antennes 5G installées dans les aéroports risquent-elle de perturber les systèmes de guidage à l'intérieur des avions? C'est ce que soulève la DGAC (direction générale de l'aviation civile) en s'appuyant sur un rapport affirmant que la bande des 3,7-3,9 Gigaghertz utilisable pour la 5G pourrait créer un "risque majeur" pour les radioaltimètres des avions qui passent aussi par ces fréquences.
Cette réserve de l'aviation civile a provoqué la colère des opérateurs. En effet, elle risque de ne pas permettre d'installer des antennes non seulement dans les aéroports mais aussi dans les agglomérations qui se trouvent à proximité.
"Des analyses techniques complémentaires sont en cours pour s'assurer de la compatibilité de ces stations 5G avec les besoins de l'aviation civile", a précisé aux Echos Philippe Barnola, sous directeur à la DGAC. Cette annonce a d'autant plus heurté les quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecoms et Free) après les enchères de fréquences qui ont permis à l'Etat d'engranger 2,786 milliards d'euros.
"A la fin, c'est usant"
Il ont adressé une lettre à Cédric O, ministre chargé du Numérique et des Communications électroniques, pour l'informer de leur étonnement sur ce risque et prévenir des conséquences.
Selon Les Echos, SFR (groupe Altice, également propriétaire de BFM Business et BFMTV) menacerait "de ne pas verser les 118 millions d'euros dus à l'État tant que la situation n'est pas résolue". De son côté, Bouygues Telecom exigerait d'être indemnisé "à proportion de ces nouvelles contraintes".
Contactés par l'AFP, SFR n'a pas fait de commentaire, tandis que Bouygues Telecom a indiqué n'avoir demandé "aucune indemnisation", mais la "prise en compte de cette complexité" dans le cadre du déploiement de la 5G.
"Avoir des réserves, c'est légitime, mais 7 % du monde est déjà couvert en 5G. Il n'y a jamais eu le moindre problème avec les avions", a répondu un opérateur aux Echos. "A la fin, c'est usant. Le risque, avec cette histoire, c'est que les théories du complot sur la 5G ne repartent de plus belle". Les opérateurs disent aussi avoir été mis face cette situation tardivement. Ils ont soumis leurs premières demandes d'autorisation pour les antennes 5G dans la bande 3,5 GhZ quelques jours après la fin des enchères le 20 octobre et les premiers retours ont été faits jeudi aux opérateurs, précise la DGAC.
PS avec AFP
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