Bonjour amis phobiques, angoissés, spasmophiles à leurs heures perdues et fou amoureux de la vie, la vraie.
Pour taper dans l’originalité j’ai une phobie aigue (un peu comme barrière aérospatiale qui m’empêche de décoller les deux pieds du sol au même moment) et je suis, moi-même, déjà mort en avion plusieurs fois.
Pour l’exemple alors que je revenais de cette douce ville de Djerba, l’avion a complètement coupé les moteurs, effectué 1 ou 2 loopings (pas pu compter, j’étais déjà trop saoul, puis vous savez ce qu’on dit de l’altitude et de l’alcool) avant de faire un revirement exceptionnel digne d’une manœuvre à la Top Gun pour survoler la cité corse qui ne nous aurait, de toutes façons, pas accepté sur le territoire. Normal.
Bon j’amplifie un peu mes histoires hein, je viens du sud (vous savez ce qu’on dit sur les sudistes qui boivent en altitude), au final rien de grave, j’me suis même pas pissé dessus, c’est dire à quel point la gestion de l’incident a été bonne. Mais j’ai quand même gardé quelques souvenirs de ce voyage, une grosse otite qui a failli me rendre sourd premièrement, mais je préfère le silence alors ça gêne pas. Et une espèce de peur irrationnelle capable de me créer un ulcère en 3 minutes chrono, même Bruce Willis peut pas faire mieux.
Venant en aux faits. Dans le cadre de mes hautes études commerciales, je suis amené à partir (avec mon consentement, on parle pas ici d’un viol) vers Rio de Janeiro, son carnaval, son corcovado, ses plages de sable fin et de fesses exhibées. Je vais pas vous cacher que ça me ferait extrêmement chier de refuser cette destination sous prétexte qu’il y a 9 000 bornes d’avion dans l’océan Atlantique, sans escale, sans assistance, livrés à nous même quoi. Pour contrer un peu toutes vos hypothèses, j’ai moi-même effectué des tests scientifiques poussés, afin d’entamer une réflexion sur la sécurité dans l’avion.
Voici un extrait de mes conclusions :
- Comment, je vous le demande, comment un avion de ligne pesant plusieurs centaines de milliards de quintaux (parfois plus) peut voler, alors que je n’ai pas réussi à faire voler un avion en PAPIER (pas de bristol) du haut de mon balcon ??? J’suis pas plus <bip> qu’un autre quand même… - Les pannes, les turbulences, les serpents dans l’avion ou le pilote qui détourne lui-même sa propre machine, ça peut arriver. Mais c’est pas le problème, un avion ne se crashe pas (mon œil ouais) ça monte mieux que ce que ça descend (un angoissé a peur de descendre comme de monter, et j’veux pas finir cosmonaute, j’ai la phobie de la lune). - J’ai moi-même sauté du 10ème étage pour faire le test, et vaincre l’aviation moderne (et avoir quelques congés maladie aussi). Je me suis pété beaucoup trop d’os pour les compter. MAIS ! J’ai survécu, on peut pas en dire autant de tous les avions qui tombent. Et là , je gagne.
Voici mes questions, mes angoisses, ô toi mon journal intime d’angoissé social.
- Les avions sont fiables, ce n’est plus à démontrer, mais de ce fait, quelles sont les circonstances d’un crash ? A part bien sûr le Rio-Paris (oh bordel de bordel, c’est le mien bordel), on connait déjà les conclusions affreuses, AFFREUSES j’vous dis. - Certes, il n’y a pas de trajets plus dangereux que d’autres, mais il y en a sûrement des plus sûrs, et le Paris-Rio (celui-là il tombe pas je sais, mais une fois là -bas faut revenir) ne doit pas être très sûr entre l’Atlantique à perte de vue, le pot-au-noir (ça y est, j’ai des frissons), le triangle des bermudes et le chupacabra ?… Puis c’est putain de long ce trajet, faudrait que je chope une escale en Hollande pour me faire prescrire des antidépresseurs. - Je peux pas faire le stage Air France, faudrait que je prenne l’avion pour aller à Paris, c’est contradictoire… Pour finir, l’avion est-il localisé et contrôlé tout le long du trajet ? (ouaw, celle là elle est belle de question je le reconnais, mais je pourrais vous demander la couleur des chaussures du pilote, j’pourrai bien trouver un truc à redire dessus.)
Bref, je suis un poil en dépression, je pense même au suicide avant le décollage, solution efficace pour ne pas avoir peur du crash, voir à devenir complètement fou et prendre les commandes. J’suis sûr que les terroristes sont des angoissés de l’avion, Delarue aurait pu finir comme ça. Vous aurez compris mon pseudo, je suis un homme condamné, et personne ne se doute de la tragédie qui me frappe depuis quelques années, moi, être suprême n’ayant peur de rien, je suis tragiquement mort dans un accident d’avion terrible le 6 Mai 2013 !
C’est tout à fait rationnel comme raisonnement et vous autres, scientifiques, vous ne pouvez rien faire contre mon argumentaire en béton, c’est pourquoi j’ai écrit une lettre ouverte à Monsieur Hollande afin de demander la mise au musée de TOUS les avions. Il était enfin temps que quelqu’un monte au créneau.
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