Dans l'ensemble, je pense que tout a été dit par mes camarades.
Je voulais simplement rajouter :
-en ce qui concerne les contrats de travails: La différence est assez significative entre des low-cost type Ryanair ou une major type Air France. Les compagnies low-cost jouent sur les différences de contrats de travail entre état européen pour pouvoir faire du dumping social. Le coût d'une embauche est bien plus faible avec un contrat irlandais qu'un contrat français, même si tout deux sont basés en France. Car moins de charges, moins de congés payés, pas de majorations pour des horaires de nuits/travail les dimanches, et plus facile à licencier en cas de besoin. Les compagnies low cost sont majoritairement basées dans des endroits où la fiscalité et le flexibilité du travail sont les plus avantageuses pour les entreprises (Irlande pour Ryanair, R-U pour EasyJet, Espagne pour Volotea et Vueling, Hongrie pour Wizz Air). De plus, quasiment pas de syndicats, de toute façon s'il y a grève ils virerons les grévistes après.
La fiscalité sur les appareils est aussi avantageuses. Immatriculer un avion en Irlande (EI-xxx) coûte moins cher qu'en France (F-xxxx) par exemple. Même Volotea, une compagnie espagnole, immatricule ses avions en Irlande ! (Alitalia aussi, pourtant une major, mais l'Italie est le pire en terme de droits d'immatriculation)
En ce qui concerne la formation : C'est simple : là où la moitié des pilotes d'AF sortaient des cadets d'Air France, donc avec une formation de 100 000 € financée par la compagnie, les pilotes de Ryanair doivent payer tout de leur poche ! Egalement le qualification sur le type d'avion. (20 000 € environ).
Chose assez similaire pour les PNC, même si les sommes engagées sont les moins importantes. Les low cost embauche de plus beaucoup de personnel venu des pays de l'Est, ces derniers étant moins regardant sur le salaire. Je me souviens d'un reportage d'il y a quelques années sur M6, des PNC tchèques ou slovaques je ne sais plus basées à Beauvais. Elles touchaient l'équivalent d'un smic français, mais avec le coût de leur hébergement à Beauvais (des dortoirs proposés par Ryanair), la location de leur uniforme et les divers frais de déplacement à leur charge, il ne leur restait que 800 €/mois pour vivre.
Comme cela a déjà été dit, une low-cost utilise un seul type d'avion autant que possible afin de faire des économies d'échelle. En règle générale (valable pour Ryanair ou EasyJet, moins pour Volotea ou Vueling), les avions sont très récents, de sorte à ne pas pouvoir avoir trop de frais de maintenance. De plus, chaque avion vole le plus possible. Il n'y a quasiment jamais de correspondance sur une low-cost, donc les plannings ne sont pas élaborés dans ce but. un A320 d'Air France va faire 3 ou 4 vols par jour selon leur durée, un 737 de Ryanair va en faire 6 ou 7.
En ce qui concerne la sécurité, ce serait malhonnête d'accuser les low-cost de brader la maintenance de leurs avions, c'est faux. Dans l'ensemble, cela est bien fait, même si les mécaniciens n'échappent pas aux conditions de travail du reste des employés. La seule chose qui pourrait leur être reprochée, c'est que leurs pilotes perdent parfois l'habitude du vol sans pilote automatique, et que le volume de travail fait que la fatigue est plus forte dans ces compagnies. Cependant, aucune véritable low-cost européenne n'a connue d'accident mortel à ce jour. (Je fais fi du cas de la Germanwings qui est un peu particulier)
Et bien sûr, il faut aussi ajouter qu'en France (mais aussi cela était très vrai en Espagne), durant des années les barons locaux de la politique, principalement dans les conseils régionaux et départementaux, ont subventionné à tout va Ryanair avec de l'argent public afin qu'elle vienne se poser sur leur aéroport. Non seulement le personnel au sol, dans des aéroports comme Bergerac, Carcassone, Vatry, Dinard, Beauvais, et j'en passe, n'était pas payé par Ryanair, mais en plus celle-ci touchait des subventions (dont beaucoup on été considérées comme illégales par la justice), pour desservir ces liaisons. Nos élus se sont retrouvé complices du dumping social pratiqué par ces compagnies à l'échelle européenne, qui mettent pourtant en difficulté les entreprises françaises ! Vive le clientélisme ! On marche sur la tête...
Bon, et bien voilà , si tu as des questions n'hésites pas !