Je ne savais pas trop où en causer, alors je pose ça là ...
Né en 60 à DAX donc pas tout jeune. DAX, yep l'Alat. Ben oui papa était mécano Alouette 2 et PPL (c'est comme ça qu'on dit, hein?) à l'aéro-club en face.
Mon baptême de l'air, je n'en ai aucun souvenir, il parait que c'était en Alouette 2, sur les genoux de ma mère lors d'une porte ouverte de l'ALAT.
Ouah, le gamin, la chance qu'il a d'avoir un papa qui te permet ça, me direz vous... Mouais, sauf quand les conneries faites dans le jardin étaient vues par le paternel depuis là -haut.... Quand tu vois l'Alouette descendre et que tu comprends vite que tes fesses vont rougir le soir... (en fait non, ça gueulait juste).
Je me souviens avoir voler en Piper, Rallye, peut être aussi en Ambassadeur ou Jodel. En Piper, t'adore, t'es devant, c'est toi le pilote.
Avec un oncle sur Vautour et un autre PPL, il semble que l'avion c'est dans le sang.
Tu parles Charles.... On y viendra après.
Bon, je crois en mon sang et à 18 ans me voila dans l'armée de l'air pour 4 ans. Et jamais foutu les pieds dans un coucou militaire. J'ai donc trainé mes guêtres à Houssen. Alors là le pied, un pilote me propose une balade. Génial, petit vol au dessus des Vosges, les plumes qui sautillent dans les trous d'air m'amusent, la vue est magnifique.
Et puis, sans savoir pourquoi, j'ai commencé à avoir peur en avion....
Arrivé à St-Malo, vol avec un copain en Rallye. Pilote appliqué pourtant, mais moi, la trouille... En plus déçu. Survoler la coté d'émeraude contraste avec le vol en montagne. Ici, c'est plat, tu as l'impression de marcher sur une grande photo aérienne.
L'aviation me rattrape, je trouve du boulot à LAB à Dinard (société du groupe TAT en charge de l'entretien d'avions). Chouette je revole et en gratis pax en plus. Fairchild 227 et Foker 28 en cockpit, la classe pour un terrien, mais bon Diou, j'ai la frousse. Bien sur, je ne montre rien, faut pas déconner. Des aller retour sur Paris autant comme autant: Une heure et quart de vol et parfois 3/4 d'heure à attendre là -haut que les longs courriers se posent. Une fois posé, tu attends ton bagage autant car les longs courriers sont prioritaires. J'aurai pris ma Panda, je serai plus vite arrivé...
Ah un vol super... Un matin j'arrive à Orly: "bonjour madame de la TAT, vous avez quoi en gratis pax?- Annecy en F28, ça vous tente? - Ben oui, tu parles.....". Un vol superbe, un temps magnifique, tout ça en place instructeur, c'est pas cool ça?
Les années passent, je m’intéresse toujours aux avions mais toujours les chocottes. Je fais les musées, Le Bourget, Dax, Rochefort, Angers.
Angers, c'est là que je vois un truc digne d'une fête foraine, le décollage au treuil des planeurs. L'accélération, l'angle de montée m'ahurissent. P..., pas un truc pour moi ça....
Ben si, je me dis qu'il faut que j'essaie. Et je l'ai fait à Loyat (merci aux planeurs de Brocéliande). Un instructeur très cool. Je ne vais pas entrer dans des considérations techniques que je ne maîtrise pas, mais au contraire de ce que j'attendais, l'accélération est progressive donc douce. Quand à l'angle de montée, ben c'est tout <bip>, mais j'ai eu l'impression que c'était la terre qui penchait en avant (on parle de désorientation spatiale n'est ce pas?). Et le plaisir est là et ne fait que commencer. Après avoir coupé le cordon ombilical, voler en planeur est une sensation tout autre du fait de l'absence des bruits de moteur(s). On se parle sans micro. Juste le vent et le biiiiiii uiuiuiui de cet appareil que l'on ne va pas tarder à me parler.
Bon, je ne vais pas m'arrêter lÃ
Ma peur de l'avion? Alors là préparez vos mouchoirs, vous allez en pleurer de rire. Le ridicule ne tue pas fort heureusement pour moi. Je dois être un cas (si certains sont comme moi, on monte un club), ce n'est pas la chute ou la désintégration de l'avion dont j'ai peur, mais que le plancher s'ouvre et que je tombe avec mon siège...
Vous avez fini de rigoler, je continue.
Enfin si y a encore du monde dans la salle
Bon, la mauvaise expérience de l'avion je l'ai eu.... Au sol. Je m'offre une séance de simulateur de vol sur petit avion disons afin de ne pas faire trop de tort à l'aéroclub. L'instructeur m'arrachait les commandes des mains. J'ai failli lui dire qu'en simulateur on ne craint rien. Oh, man, je suis un terrien, je n'ai pas compensé le couple moteur au roulé, je prends trop d'angle ou pas assez, je ne garde pas une altitude constante et toutes les conneries possibles. Mais c'est normal, je ne suis pas pilote...
Allez je saute un pas. Direction Dinan. M'sieur, je veux faire un vol d'initiation. Prévu au départ sur Cesnna ce sera en fait sur Cherokee (cool, c'est celui que j'aime sur FSW). 30 minutes de théorie fortes intéressantes, puis en route vers le pépère qui attend dans le hanger. Visite pré vol. Jusque là ça va. Moteur, roulage (les pros compléteront les étapes que j'ai oublié). Bout de piste et là : Trouillometre à zéro. vibrations de partout, barrouf d'enfer, décollage. J'en mène pas large et ça doit se voir mon instructeur me propose de se reposer. T'es fou mec, je suis pas venu jusque là pour redescendre si vite.... Doucement, il me confie les commandes. Enfin, c'est ce qu'il me dit. J'ai bien un guidon dans les mains mais il a le même aussi. Merveilleux vol partagé entre frousse et plaisir de mettre en pratique le peu que j'ai appris sur l'art du pilotage. Je ne vois même pas le paysage tellement je suis dans mes instruments et mes retours de sensations, mais de sensations aéronautiques si je puis employer le terme. A priori le plancher tient bien. St Cast dessous. Ah un DR400 serait à notre droite, dessous d'après le contrôle de Dinard. Je cherche l'oiseau, pas de visuel (t'as remarqué que j'emploie le bon terme, hein...). Retour à Dinan. Merde qu'est ce que j'ai aimé. Jai pas vaincu ma peur, je l'ai juste surmonté. Merci à mon instructeur (Jean-Pierre si mes souvenirs sont bons).
Prochaine étape: retournez aux sources et voler en J3, ça va vibrer, trembler, je vais mettre une couche....
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