http://www.lemonde.fr/recherche/Il y a soixante-deux victimesCaracas (A.F.P., Reuter, U.P.I., A.P.). - Le Boeing-707 de la compagnie Air France " Château-de-Kerjan ", venant de Sanitago-du-Chili, via Lima, Quito et Bogota, s'est abîmé en mer mercredi soir, à 19 h. 15 (heure locale), quelques minutes après avoir décollé de l'aéroport de Caracas. Il n'y a aucun survivant parmi les soixante-deux personnes qui se trouvaient à bord (quarante et un passagers, onze membres d'équipage en service et dix autres membres de l'équipage de relève).
LE MONDE | 05.12.1969 à 00h00 • Mis à jour le 05.12.1969 à 00h00
L'appareil avait un retard de vingt-quatre heures sur l'horaire prévu : il avait dû repousser son départ de Santiago en raison de la grève du personnel navigant. Il devait faire escale à Pointe-à -Pitre et à Lisbonne avant d'arriver à Paris ce jeudi, à 11 h. 55. Air France assure la liaison Santiago-Caracas-Paris deux fois par semaine, le mardi et le samedi.
L'obscurité de la nuit tombante a rendu très difficile la tâche des sauveteurs qui se sont portés immédiatement sur les lieux de l'accident. Des hélicoptères, des vedettes, un contre-torpilleur de la marine vénézuélienne, de nombreuses embarcations, ont participé aux recherches. Les sauveteurs ont déclaré qu'ils avaient retrouvé des canots pneumatiques et des débris de l'appareil qui flottaient à la surface de l'eau. Quinze corps avaient été repêchés jeudi matin, mais ils n'ont...
LA LISTE DES VICTIMESLE MONDE | 05.12.1969 à 00h00 • Mis à jour le 05.12.1969 à 00h00
La compagnie Air France a publié la liste suivante des passagers qui se trouvaient dans l'avion :
• PASSAGERS EMBARQUES À SANTIAGO-DU-CHILI. - MM. Gene Uremont, Henri Tronquoy, Salvatore Italiano Trupia, Banidor Dolor.
• PASSAGERS EMBARQUES À LIMA. - M. Folke et Mme Margarita Claeson (Suédois), M. Oleg Gruneff et Mme Michèle Gruneff (Français), MM. Joseph Hondet (Français) Valinguy (Français), Jean Mraz (Tchécoslovaque), Mme
ou Mlle Gisèle Rey de Braum (Péruvienne), MM. Roger Monade (Français), Jean Coudert (Français), Alfonso Salbias (Colombien).
• PASSAGERS EMBARQUES À QUITO. - Mlle Martine Baudin, MM. Pierre Buschetto, N. Athamasoulas.
• PASSAGERS EMBARQUES A BOGOTA. - MM. G. Lyon, Nabilkaram, Mlle Diana Succar, M. James Corcoran.
• PASSAGERS EMBARQUES À CARACAS. - M. Felipe Olmo, Mme Theresa Olmo, Mme Maria...
L'hypothèse d'un acte de piraterie est pour le moment écartée par les expertsLE MONDE | 06.12.1969 à 00h00 • Mis à jour le 06.12.1969 à 00h00
Caracas (A.F.P.). - Le fuselage du Boeing-707 d'Air France, tombé en mer mercredi soir au large de l'aéroport de Caracas, a été localisé vendredi par les équipes d'hommes-grenouilles de l'armée vénézuélienne qui participent aux recherches. La récupération de ce fuselage permettra peut-être de connaître les causes de l'accident, car il contient la " boîte noire " (enregistreur de vol).
Jusqu'à présent, les corps de trente-deux personnes ont été retrouvés et ramenés à l'aéroport. Les experts écartent l'hypothèse - que certains avaient avancée - qu'un acte de piraterie pourrait être à l'origine de l'accident. Ils soulignent que l'appareil a explosé une minute quinze secondes après avoir décollé, au moment où il prenait de l'altitude, alors que l'équipage et les passagers étaient encore attachés par leur ceinture de sécurité.
M....
Les recherches pour retrouver le fuselage sont difficilesLE MONDE | 08.12.1969 à 00h00 • Mis à jour le 08.12.1969 à 00h00
Caracas (A.F.P.). - Contrairement à ce qui avait été annoncé vendredi, le fuselage du Boeing d'Air France tombé en mer mercredi soir au large de l'aéroport de Caracas n'a pas été localisé. L'erreur provient du fait qu'un navire de la marine vénézuélienne avait détecté, au moyen de son échosondeur, la présence d'un corps métallique de grande taille.
L'utilisation d'une caméra de télévision, descendue au bout d'un filin, a permis plus tard de constater qu'il ne s'agissait que de la coque d'un vieux navire.
Vingt-huit corps seulement ont été repêchés jusqu'à présent.
A l'endroit où est englouti le Boeing-707, la mer est trop profonde pour que puissent plonger des hommes-grenouilles ou des scaphandriers. La profondeur dépasse en effet 120 mètres et les courants sont violents. Les recherches se poursuivent mais sont difficiles.
L'ACCIDENT DU BOEING D'AIR FRANCELE MONDE | 09.12.1969 à 00h00 • Mis à jour le 09.12.1969 à 00h00
" Le pilote n'a lancé aucun message de détresse ", affirme le directeur général de la Compagnie,
" Le pilote du Boeing d'Air France qui s'est abîmé en mer mercredi soir au décollage de Caracas n'a lancé aucun message de détresse ", a déclaré dimanche à Orly le directeur général de la compagnie Air France,
M. Pierre-Donatien Cot, qui s'était rendu dans la capitale vénézuélienne a la suite de l'accident.
" J'ai écouté l'enregistrement des messages échangés entre le second pilote du Boeing et la tour de contrôle au moment du décollage ", a dit encore M. Cot. " Incontestablement, aucune inquiétude ne régnait à bord. Après les messages habituels, le second pilote a annoncé, comme prévu, qu'il changeait de fréquence radio. Ce fut le dernier message de l'appareil.
" Cinq secondes plus tard, un autre avion, qui se trouvait au-dessus du Boeing, annonçait que celui-ci tombait en mer et qu'une gerbe de feu se produisait, probablement au moment où il touchait l'eau. La catastrophe a donc été soudaine. "
AIR FRANCE DÉCIDE D'INTERROMPRE LES RECHERCHES DES RESTES DU BOEING TOMBÉ PRÈS DE CARACAS.LE MONDE | 23.12.1969 à 00h00 • Mis à jour le 23.12.1969 à 00h00
Caracas (A.F.P.). - La Compagnie Air France a décidé d'Interrompre les recherches des restes du Boeing-707 qui s'était écrasé en mer le 3 décembre avec soixante-deux personnes à bord, après avoir décollé de
l'aérodrome de Caracas-Maiqueta à destination de Pointe-à -Pitre, Lisbonne et Paris.
En effet, la société américaine chargée de localiser et de récupérer les restes de l'appareil a affirmé qu'ils s'étaient éparpillés sur une très grande surface et à plus de 100 mètres de profondeur ou avaient été entraînés par les courants à près de 100 kilomètres des côtes.
Des techniciens du ministère vénézuélien des communications ont estimé de leur côté que la désintégration de l'avion rendait très improbable la découverte d'autres corps - on en a retrouvé trente seulement - ou de la boîte enregistreuse qui aurait sans doute permis d'éclaircir les causes de l'accident.
LES RECHERCHES DES RESTES DU BOEING TOMBÉ PRÈS DE CARACAS NE SONT PAS ABANDONNÉES.LE MONDE | 24.12.1969 à 00h00 • Mis à jour le 24.12.1969 à 00h00
Sur la foi d'une dépêche de l'agence France-Presse émanant de Caracas, nous avons annoncé dans " le Monde " daté du 23 décembre qu'Air France avait décidé d'interrompre les recherches des restes du Boeing-707 tombé en mer le 3 décembre dernier devant les côtes vénézuéliennes. En fait, c'est probablement la société américaine Ocean Systems, qui avait pensé un moment avoir obtenu - pour très cher - le marché de relevage de l'épave, qui est à l'origine de la nouvelle inexacte.
La compagnie Air France nous a d'ailleurs remis le communiqué suivant : " Une information est parue hier [lundi] indiquant que la compagnie Air France avait décidé d'interrompre les recherches de son avion tombé en mer peu après le décollage de Caracas. Cette information est inexacte. Les recherches continuent. Elles sont poursuivies par la société française Comex (Compagnie maritime d'expertises) dont le personnel est sur place depuis plusieurs jours et dispose d'importants moyens spécialisés dans cette tâche. "