Aujourd'hui, cela fait malheureusement 40 ans que ce crash a eu lieu. Voici un petit résumé de corsematin.com, que j'ai trouvé assez bien de la part des journalistes, pour une fois qu'ils n'en rajoutent pas...
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Quarante ans plus tard, la cause du crash demeure aussi mystérieuse
Au quarantième anniversaire - commémoré à partir d'aujourd'hui - du crash de la Caravelle assurant la liaison Ajaccio-Nice, la cause de l'accident n'est toujours pas élucidée. L'avion transportant 89 passagers et 6 membres d'équipage - tous décédés dans la tragédie - s'était abîmé en mer, au large du Cap d'Antibes. À la suite, selon les autorités, d'un incendie qui s'était déclaré en cabine.
Dans quelles circonstances ? La commission d'enquête n'a pu les préciser, les boîtes noires étant trop endommagées pour livrer leurs secrets. Ce flou a renforcé les suspicions nées dès le début des investigations et évoquant un tir par erreur de missile non armé.
Démentie à plusieurs reprises par les autorités militaires, cette thèse continue cependant d'être avancée par des familles de victimes. Avec une obstination confinant à l'obsession ou avec raison ? Ce 11 septembre 1968 - une date définitivement sombre 33 ans plus tard avec l'attentat contre le World Trade Center - la météo est bonne sur la Côte d'Azur. En dépit d'un ciel nuageux, note un rapport des pompiers niçois, la visibilité est bonne, le vent nul et la mer très calme. La Caravelle F.BOHB effectue une rotation Marseille-Ajaccio-Nice. De la quasi-routine pour ce fleuron de l'industrie aéronautique française.
« On a le feu à bord »
À 10 h 05, l'appareil décolle de Corse. Mais dès 10 h 30, le commandant signale des « ennuis » et sollicite une « approche directe » sur Nice en expliquant laconiquement : « On a le feu ». 10 h 31, l'angoisse monte d'un cran : « Nous avons le feu à bord, demandons atterrissage d'urgence ». 10 h 32 « Nous sommes en vue du sol en bonne visibilité ». Puis l'ultime message 26 secondes plus tard avant un silence définitif : « On va se crasher si ça continue ».
La Caravelle disparaît des écrans radars, elle a explosé au contact de l'eau.
Parmi les victimes figurent un savant atomiste polonais et un compagnon d'armes du général De Gaulle. Quinze corps, la plupart mutilés, sont repêchés. De la Caravelle tombée dans une zone de grande profondeur, sont récupérés huit tonnes de débris, soit à peine 15 % de l'ensemble.
Un missile tiré par erreur ?
Des témoins affirment avoir vu « une boule de feu suivie d'une traînée de fumée plonger dans la mer ». L'oeuvre d'un engin militaire tiré à l'occasion de manoeuvres et ayant malencontreusement atteint la Caravelle ? « Je puis assurer qu'un missile français n'a pu être à l'origine de cette catastrophe », écrit dès 1969 Michel Debré, alors ministre de la Défense. Sans tuer dans l'oeuf une rumeur qui continue à prospérer. Afin de prouver « la bonne foi de l'État », Michèle Alliot-Marie lève en 2006 le secret défense.
Pas de nouvelle enquête judiciaire
Fin des doutes ? Pas vraiment. Car des familles de victimes saisissent la justice sur la base de témoignages inédits. Leur plainte pour « homicides involontaires » contre le ministère de la Défense est cependant classée sans suite, l'an dernier par le procureur de Nice, Éric de Montgolfier. Pour une incontournable question de forme, une prescription des faits acquise dès 1976, ce que confirme ultérieurement le parquet général d'Aix-en-Provence. De nouvelle enquête judiciaire, il n'y aura donc pas. Saura-t-on un jour ce qui s'est précisément passé sur le vol 1611 au large du Cap d'Antibes ?
Jean-paul Fronzes
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