Le Mont Sainte-Odile est à 763 mètres soit 2500 pieds. L'altitude, selon ce que tu me dis, devait être maintenue à 6000 pieds, soit 1828 mètres... le double de la hauteur du Mont... en clair j'en reviens toujours là : erreur de pilotage. Si un pilote ne sait pas respecter une altitude minimale de vol, pour moi il n'est pas pilote... et pour comprendre qu'"altitude = sécurité" il n'y a pas besoin d'avoir une qualif IFR, ou d'être apte à piloter un jet super rapide.
En fait quitte à sortir un peu des seuls faits, je reste persuadé que l'ensemble de l'affaire du crash de Sainte-Odile intentée par les parties civiles vise plus à tenter par tous les moyens de montrer que le crash était techniquement inéluctable, mais pas dû à une erreur humaine. Donc on montre par moult expertises que le VOR était mal calé. Curieux alors... parce que si les pilotes étaient si "habitués" que ça à fréquenter l'aéroport en question, pourquoi ce jour-là auraient-ils justement oublié qu'il fallait ajouter une différence de 5° ? Et puis même, comme tu l'as montré, même s'ils avaient été dans l'AXE de la piste ils se seraient probablement crashés. Ce n'est donc pas le cap qui pose problème, mais l'altitude, l'atitude, et la vitesse verticale de descente, données par deux instruments, et au besoin par les instruments de secours. Puis on cite l'erreur bien sûr du système automatique de l'A320, système qui était très novateur à l'époque... j'ai dû mal à croire qu'après avoir analysé les boîtes noires l'on "ne voie" pas une telle défaillance. D'autant qu'il y a trois ordinateurs de bord, dont l'un est programmé différemment... ça serait quand même bizarre qu'il y ait un tel incident. Et franchement la DGAC aurait-elle eu intérêt à cacher un défaut du système informatique, surtout suite au crash d'Ahbsheim plus que douteux, où tout avait été fait pour essayer de sauver la face (fallait bien vendre l'A320). Je me rappelle au procès, les éléments factuels ayant tous été passés au crible, la fille du Cdb, dont je comprends la douleur, disait que jamais son père n'aurait commis une faute de pilotage. C'est comme si demain j'emmenais un ami en ULM, que je me crashais. Jamais ma mère dirait "Oui c'est une faute de pilotage...". Je respecte la douleur, par contre il y a des faits indubitables. Un contrôleur qui fait à moitié son boulot (dsl il aurait dû comprendre clairement quelles étaient les intentions de l'équipage d'Air Inter, dès qu'il était entré en contact avec eux), un pilote qui un peu fatigué fait une faute typique de simulateur, un co-pilote qui oublie de vérifier, ou alors vérifie sans vérifier... des tâches mal planifiées... qui ont fait que tout s'est accéléré puissance 100 dans la phase d'approche... là encore erreur de simulateur ou de débutant. Après on peut trouver tous les arguments contre la société. Pourquoi d'abord la piste est-elle derrière le Mont Sainte-Odile ? Pourquoi la DGAC fait tout pour que les avions se crashent (c'est juste histoire de montrer que les gus qui travaillent là -bas sont pas plus incompétents qu'un pilote... la difficulté c'est qu'ils ne peuvent pas tout prévoir... ) ? Pourquoi même Airbus, et donc EADS qui à l'époque du procès avait une belle réputation et de l'argent, est-il encore autorisé à vendre des avions dangereux ? Après si on dépasse ce stade de la "bêtise", on peut commencer à discuter sérieusement. Le crash du Mont Sainte-Odile soulève de vraies questions, pas tant sur la cause, mais sur la gestion d'une situation inhabituelle, qu'il s'agisse pour le coup du constructeur qui n'a pas prévu une confusion, d'une instance d'inspection qui ne voit pas toujours les "lapins", de pilotes parfois trop "formatés" à répéter X fois la même procédure, au risque de ne pas savoir innover en cas de besoin, les proches des victimes qui ne comprendront jamais (il s'agit de post-traumatisme, phénomène que je connais bien). Et là ça devient TRES complexe. Comment fait-on pour anticiper ? Un avion même bourré d'automatismes, ça se pilote avec son cerveau et avec les tripes. Et c'est précisément ça qui manque souvent. Petit exemple : j'ai pris un vol sur Flyal, compagnie pas listée dans les noires, compagnie lituanienne, pas low cost, semblant à première vue respectable. Déjà j'ai commencé à avoir des doutes dans l'avion, mais au-delà , c'est le pilotage qui pose problème. Le pilote devait bouger tellement le manche qu'il a mis un certain moment pour accrocher une radiale VOR, pas très très longtemps avant l'approche sur CDG. Ok faisait mauvais, mais quand même. L'avion a fait un virage à gauche, puis à droite, puis à gauche, etc. pendant cinq minutes. Et quand je dis virage, c'est inclinaison 30°, enclenché d'un coup... désolé mais ce type ne devrait pas piloter un A320, même s'il a les qualif. Il est plus apte à rester sur Mirage, ou monomoteur en vol "loisirs". Je suis dur... je sais ;) Là avec Sainte-Odile ce sont deux pilotes "scolaires", mais qui ont du mal avec les VOR, au point que ça occupe tellement leur esprit qu'ils en oublient les fondamentaux "altitude, assiette de vol", laissant le système auto "vérifer" ça à leur place... et c'est là justement le souci, jamais les ingé d'Airbus n'ont imaginé qu'un Cdb et son co-pilote pouvaient entrer un chiffre dans l'autopilot et ne pas vérifier que l'avion avait bien le bon comportement. La DGAC quant à elle aurait pu mieux caler la VOR c'est sûr, mais comment aurait-elle pu supposer que des pilotes suivant une approche VOR en oublieraient de vérifier leur pente de descente, et de regarder l'altitude du relief autour de la VOR ? Ce crash m'a vraiment intrigué pendant longtemps. Mais en fait c'est bien une erreur de base qui y a conduit : ne pas regarder les six instruments de manière cyclique. Et ça c'est une faute de pilotage classique. Genre les gus en monomoteur qui mettent le GPS sans plus jamais préparer correctement leur NAV, ni vérifier l'atitude de leur appareil. En clair la question est : le crash de l'A320 à Sainte-Odile était-il inéluctable, à Sainte-Odile ou ailleurs, compte tenu de l'augmentation sans précédent du nombre d'automatismes dans un A320, automatismes qui font que les pilotes en oublient les vérifications de base ?
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