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Il y a 35 ans : le TU 144 s'écrasait à Goussainville
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Auteur:  Morgan [ Ven 07 Aoû 2015 19:40 ]
Sujet du message:  Re: Il y a 35 ans : le TU 144 s'écrasait à Goussainville

En considérant que la moustache se soit détachée durant la phase ascendante, elle aurait du être retrouvée à distance de l'épave non ?

Auteur:  Iceman 29 [ Ven 07 Aoû 2015 22:46 ]
Sujet du message:  Re: Il y a 35 ans : le TU 144 s'écrasait à Goussainville

Albatros68 a écrit:
Je connais les causes exactes de l'accident, et si ce qui est arrivé n'était pas aussi dramatique, on pourrait rire des théories développées ici;
J'étais présent ce jour là et j'ai tout vu, mais à l'oeil nu; un ami prenait des photos en rafale et ses photos ont permis aux enquêteurs de déterminer les causes réelles de ce drame;
Je précise ici qu'à l'époque j'avais déjà un certaine expérience aéronautique étant breveté pilote de planeur et avion et instructeur planeur.
Ce que j'ai vu:
Après le passage impressionnant de Concorde, place au Tu 144; Celui-ci comme Concorde fait un passage lent devant les tribunes, puis entame une montée fortement cabrée qui le conduit jusqu'au nuages ou ils disparaît ... pour reparaître en fort piqué; Aussitôt j'ai alerté ma jeune épouse qui regardait ailleurs, en lui disant "regarde, ce n'est pas possible, il ne va pas pouvoir redresser" ; La suite on la connaît, tentative de ressource par les pilotes, déformation des ailes, déchirure des réservoirs qui lâchent du carburant, explosion puis piqué de l'appareil jusqu'au sol;
Mais pourquoi cette mise en piqué ? Les photos de mon ami l'ont montré: Juste avant d'entrer dans les nuages, le Tupolef A PERDU une de ses moustache: on voit celà très nettement sur la photo, la moustache (droite si ma mémoire est bonne) est détachée de l'appareil et flotte à quelques mètres déjà; Conséquences immédiates déduites par toute personne connaissant l'aérodynamique, donc par les enquêteurs, Le TU144 A DECROCHE; en effet, pour les béotiens, il faut savoir que le rôle des moustaches du TU lui permettaient de voler à des incidences (donc de "cabrer") plus élevées (utile pour l'atterrissage ) et la montée à forte pente n'avait pu être effectuée que grâce à la présence de ces moustaches; Donc, ayant perdu une moustache, le TU a perdu instantanément toute portance, a continué quelques instant par inertie sur sa lancée puis s'est abattu en piqué dans le nuage dont il est ressorti condamné !! En effet la résistance de sa structure ne pouvait pas lui permettre de sortir d'un tel piqué, et les pilotes devaient le savoir; ils ont tenté le tout pour le tout, mais leur sort était "joué".
On peut se demander si ces moustaches n'avaient pas été ajoutées pour atteindre des performances que l'aile construite sur des plans imparfaits dont il est question dans ce forum ne lui permettait pas d'avoir.
Voilà, j'espère avoir éclairé la lanterne de tous ceux qui ici se demandaient quelle pouvait être la cause de ce drame.
Albatros


On parle ici d'un dé-réglage voulu à 10° de l'angle maxi du canard qui etait normalement de 5°, pour le show afin d'améliorer la manœuvrabilité pendant la démonstration au Bourget.
Lors de la prise d'altitude très abrupte, il y aurait eu un ou plusieurs flame out, canard rentré. L'avion aurait alors piqué. Pour redonner du control au pilote, le canard se serait alors déployé, il aurait tenté de tirer le manche causant un stress trop important à la cellule. Le canard gauche n'aurait pas résisté, se détachant, allant percuté l'aile et persant un réservoir de carburant... On connaît a suite.

http://aviation-safety.net/database/rec ... 19730603-0
Citation:
During the second demonstration flight at the Paris Air Show '73 a low pass was made over runway 06. At the end of the runway the aircraft entered a steep climb. While the canards on the forward fuselage were being retracted, the Tu-144 entered a steep dive. The disturbed airflow may have caused one or more engines to flame out. In order to regain control the canards were deployed again. The crew tried to pull out of the dive, causing the overstressing of the airframe. The left canard-wing is reported to have separated, striking the wing and puncturing the fuel tank. The Tupolev broke up and crashed in flames into the small town of Goussainville.
It appears that, for safety reasons, the Tupolev factory had restricted the control surface deflection to a maximum of 5 degrees with canards extended. For the second day of the show Tupolev wanted a more impressive flight demonstration, certainly in comparison with the other supersonic transport (SST) at the air show: Concorde. Engineers thus disabled the 5-degree limitation. A latent erroneous set-up of the auto-stabilizer electronics now could have serious effects. After retraction of the canards the auto-stabiliser reacted by deflecting the elevons 10 degrees down. This caused the SST to enter a sudden dive.

Auteur:  Iceman 29 [ Lun 07 Déc 2015 01:03 ]
Sujet du message:  Re: Il y a 35 ans : le TU 144 s'écrasait à Goussainville

Un ancien reportage intéressant de Channel 4 en anglais, mais avec des interviews de français.

https://www.youtube.com/watch?v=XMlvXVJds4c


Il est question dans le reportage du nombre de personnes présentent dans le cockpit, dont une non attachée, ce qui permet d'expliquer la version avec la camera du mécanicien de vol qui vient bloquer les manches à balais.

Les pompiers interrogés parlent de trois corps retrouvés dans le cockpit dans le sous sol du pavillon. Le communiqué officiel en mentionne 4.

Dans cet extrait de ce doc "perdu" sur le site de l'OCDPC, il est fait mention de 4 corps également par une personne qui a écrit ce document mais qui ne signe pas, visiblement bien placé dans cette institution à l'époque.

http://www.ocdpc.com/accueil.html

Tout le document:
http://www.ocdpc.com/pdf/TUPOLEV__144.doc

Extrait:
Citation:
.....La coordination des secours qui m’a été spontanément confié par le Général n’a posé aucun problème malgré la diversité des origines et des moyens. Les puissants moyens mousse d’Aéroport de Paris ont effectué un travail remarquable pour l’extinction des différents foyers. En l’absence d’un SAMU, non encore créé , la responsabilité de la coordination des secours médicaux , confiée au Médecin Chef de la Brigade de Sapeurs pompiers de Paris, a été quant à elle déterminante dans la conduite des opération de tri et de coordination avec l’hôpital de Gonesse.

- Rapidement je reçois l’ordre, de la part des autorités, de ne déplacer sous aucun prétextes les débris de l’appareil avant l’arrivée des techniciens français et soviétiques. Les corps déchiquetés des membres de l’équipage du Tupolev, prisonniers du cockpit, encastré dans un pavillon situé au 83, rue Mozart, seront dégagés le lendemain.

- Le lendemain dés 08H30 les techniciens soviétiques sont sur place, nerveux, peu disposés à échanger avec les sauveteurs, parfois même désagréables pour des raisons que l’on peut facilement imaginer. L’ambiance n’est vraiment pas très bonne, elle s’envenime même lorsqu’il est procédé, à leur demande pourtant, à l’extraction les corps des deux pilotes. Cette opération est rendue particulièrement délicate du fait de l’enchevêtrement des débris de l’appareil et du pavillon et des corps disloqués. Les soviétiques ne veulent absolument pas concevoir que l’on touche aux appareillages du cockpit afin de pouvoir mener à bien notre mission. Il a fallu l’intervention opiniâtre des techniciens français pour pouvoir poursuivre ce travail.

Au total quatre corps sont reconstitués par les sapeurs pompiers sous le contrôle (de loin des autorités de police et judiciaires) et dirigés vers l’institut Médico-légal.

- Le Préfet du Val d’Oise, monsieur BOURGIN, absent du territoire départemental au moment de l’impact, ne pourra, hélas, accompagner le Ministre des transports, arrivé très vite en hélicoptère du Bourget tout proche.

- Le bilan définitif s’établi à 7 morts parmi la population de Goussainville, 6 morts parmi les membres d’équipage du TU 144 , 26 blessés hospitalisés , 14 pavillons totalement détruits , 25 pavillons endommagés à 50% , 74 pavillons partiellement endommagés ainsi que 25 véhicules et 4 caravanes hors d’usage....


Étonnante, ces deux versions. 3 ou 4??

Je n'ai pas retrouvé le communiqué officiel complet du 18 juillet 1974 où il est fait cas du Mirage, on l'entr'aperçois rapidement (14 mn avant la fin) dans le reportage.

Image

http://www.sdis95.fr/Documents/4.%20Int ... fronts.pdf

Image

Auteur:  Francois [ Sam 30 Juil 2016 23:23 ]
Sujet du message:  Re: Il y a 35 ans : le TU 144 s'écrasait à Goussainville

M’intéressant aux supersoniques civils depuis quelques années maintenant, je suis surpris des qualificatifs que certains emploient pour parler du TU-144.
Déjà le concepteur du TU-144 n’était pas n’importe qui, et encore moins un débutant.
De plus, même si le TU-144 souffrait de quelques défauts que n’avait pas notre Concorde franco-anglais, il avait aussi quelques qualités que n’avait pas le Concorde.
Ceci étant dit, et de conception, ces 2 supersoniques sont TRES différents.
Il est donc totalement inopportun de vouloir les comparer et encore moins de croire que l’un serait une copie de l’autre, mal aboutie.
Pour ce qui concerne les raisons du crash du TU-144 durant le salon du Bourget, le plus intéressant à lire (J’entends par là, à disposition du grand public) se trouve dans des très anciens numéros Air & Cosmos…

Cordialement
François

Auteur:  SierraLima [ Dim 31 Juil 2016 16:00 ]
Sujet du message:  Re: Il y a 35 ans : le TU 144 s'écrasait à Goussainville

Francois a écrit:
M’intéressant aux supersoniques civils depuis quelques années maintenant, je suis surpris des qualificatifs que certains emploient pour parler du TU-144.
Déjà le concepteur du TU-144 n’était pas n’importe qui, et encore moins un débutant.
De plus, même si le TU-144 souffrait de quelques défauts que n’avait pas notre Concorde franco-anglais, il avait aussi quelques qualités que n’avait pas le Concorde.
Ceci étant dit, et de conception, ces 2 supersoniques sont TRES différents.
Il est donc totalement inopportun de vouloir les comparer et encore moins de croire que l’un serait une copie de l’autre, mal aboutie.
Pour ce qui concerne les raisons du crash du TU-144 durant le salon du Bourget, le plus intéressant à lire (J’entends par là, à disposition du grand public) se trouve dans des très anciens numéros Air & Cosmos…

Cordialement
François


Bonjour,

Ce qui serait intéressant c'est que vous expliquiez (ou donniez qq exemples) en quoi ces deux avions étaient TRES différents, et comment le Tupolev n'était pas une copie car, si ce n'était pas le cas, ça y ressemblait pas mal.
Mais je ne demande qu'à vous lire sur ce sujet car vos affirmations m'intriguent.
Merci

Auteur:  Argh.fr [ Dim 31 Juil 2016 17:14 ]
Sujet du message:  Re: Il y a 35 ans : le TU 144 s'écrasait à Goussainville

Une image vaut dix mille mots
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Auteur:  VALMY [ Dim 31 Juil 2016 18:06 ]
Sujet du message:  Re: Il y a 35 ans : le TU 144 s'écrasait à Goussainville

Oui. En même temps, un de mes professeurs disait que si, sur un projet avec un cahier des charges similaire, voire identique, on aboutit à des conceptions ultra différentes, c'est que quelqu'un s'est trompé.
Maintenant, beaucoup de monde, et particulièrement à Toulouse, sait que des informations sur tout un tas de choses concernant le Concorde sont parvenues chez Tupolev.

Auteur:  Litan [ Dim 31 Juil 2016 18:21 ]
Sujet du message:  Re: Il y a 35 ans : le TU 144 s'écrasait à Goussainville

C'est même confirmé par un média on ne peut plus sérieux !

https://www.radiocockpit.fr/2014/10/02/le-concorde-vole-en-1971-a-ete-retrouve-dans-le-jardin-dun-particulier-a-toulouse

Auteur:  Francois [ Dim 31 Juil 2016 19:49 ]
Sujet du message:  Re: Il y a 35 ans : le TU 144 s'écrasait à Goussainville

Tout le monde sait que le rendement d’une aile est meilleure (nombre de Reynolds) pour une aile plus grande.
Le Tu-144, sur le papier, part donc avantagé car nettement plus grand.
Sauf qu’en supersonique ce n’est pas un avantage, la dilatation n’étant pas négligeable du tout c’est à prendre en compte pour conserver les formes ou arriver à des déformations allant dans le bon sens en supersonique, idem d’un point de vue de la tenue structurelle.
La forme des ailes des 2 supersoniques, bien que delta, n'est pas la même retenue.
Dès le départ pour le Tu-144 on a pris en compte la panne possible d’un réacteur en les rapprochant le plus possible de l’axe longitudinal.
Pour Concorde on a surtout pensé dès le départ à des commandes de vol électriques et la gestion de ce genre de panne en correction automatique.
La rentrée du train (train, très pénalisant en terme de trainée) sur Concorde a été voulu la plus rapide possible.
Sur un Tu-144 la rentrée du train est très lente, mais en contrepartie il est nettement plus court et costaud.
Il y a 2 fois plus de roues sur le train principal d’un Tu-144, la probabilité de crevaison est donc 2 fois plus grande, (c’est faux…) par contre en cas de crevaison d’un pneu sur un Tu-144 le % de charge répartie sur les autres pneumatiques restants est nettement plus faible que pour un Concorde, qui je le redis a 2 fois moins de roues pour ces trains principaux.
Le Tu-144 est un avion entièrement autonome car disposant d’un APU, le Concorde nécessite impérativement une aide externe pour lancer au moins 1 réacteur pour chaque demi-aile pour ensuite finir tout seul.
Tout ce qui est « superflu » a été retiré d’un Concorde, alors que pour le Tu-144 ce principe général n’a pas été jusqu’au même degré de subtilité, pour au final gagner de la masse et de la simplification des équipements, par ailleurs dupliqués à l’extrême pour la sécurité.
Le Concorde est un avion techniquement fantastique à étudier, aujourd’hui, à l’identique, il ne serait plus certifié.
Dixit la pub Air France, c’était l’avion civil de transport supersonique civil le PLUS sûr du monde, ce n’est pas faux, mais logique car c’était surtout le seul…

Etc… car la liste est longue.
François

Auteur:  Glenan07 [ Dim 17 Fév 2019 12:05 ]
Sujet du message:  Re: Il y a 35 ans : le TU 144 s'écrasait à Goussainville

[quote="Argh.fr"]Une image vaut dix mille mots

Pour info, je conserve précieusement depuis 46 ans des pièces du Tupolev.
Je les ai ramassé moi-même sur le site que j'ai visité entièrement quelques jours (?) après le crash.
Mon père était policier, et à l'époque, en montrant sa carte de police, on faisait ce qu'on voulait.
J'avais 14 ans, c'était très impressionant, je m'en souviens comme si c'était hier.

<a href='https://www.casimages.com/i/190217121035621705.jpg.html' title='Mon image'>Lien vers mon image</a>

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