Mérignac (33) : les stages de découverte de l'apesanteur font le plein.Les vols de découverte de l'apesanteur, à 6 000 euros, affichent déjà complet. Premier départ le 15 mars.
Lorsque le 4 décembre dernier, Jean-François Clervoy, président du conseil d'administration de Novespace, filiale du Centre national d'études spatiales (CNES), a annoncé la commercialisation des vols paraboliques au public, tout était surbooké dans les 24 heures qui ont suivi. « Nous avons même 100 personnes sur la liste d'attente », se réjouit l'astronaute.
Le premier vol de découverte de l'apesanteur décollera le 15 mars de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, le second suivra courant juin.
40 passagers par volPour chaque vol, l'Airbus A 300 Zero G emportera 40 passagers, dont 12 sont sélectionnés par le CNES, étudiants, enseignants ou personnels. Les particuliers devront débourser 6 000 euros pour avoir le plaisir de flotter librement dans l'habitacle de l'avion.
« Cette somme permettra de rembourser les frais fixes de carburant et d'équipage et le solde dégagé servira à réduire le coût des prochaines missions scientifiques et d'acheter le futur avion destiné à remplacer, fin 2014, l'A 300 », précise Jean-François Clervoy. L'astronaute français qui totalise 30 jours dans l'espace, avait lancé, voici 23 ans, les vols paraboliques destinés à offrir à la communauté scientifique un véritable laboratoire de recherche en apesanteur.
« Pour ce qui concerne les deux vols réservés au public, les passagers effectueront 15 paraboles : une martienne de 35 secondes, où ils pèsent un tiers de leurs poids, deux lunaires de 25 secondes, où ils pèsent un sixième de leur poids et 12 Zero G de 22 secondes chacune où l'apesanteur est totale. L'apesanteur ne signifie pas absence de poids mais absence de sensation de poids », insiste le spationaute.
Novespace a sous-traité ces vols privés à l'affréteur aérien Avico qui a reçu les candidatures des particuliers. « Mais ces vols de découverte ne remplaceront pas les missions scientifiques qui restent notre priorité. »
Comme un jet d'eauJean-François Clervoy détaille une séquence de vol : « À partir d'un vol en palier, ou en altitude constante, l'avion effectue une montagne russe. Il cabre pendant 20 secondes jusqu'à atteindre un angle de 55 degrés. Le pilote pousse sur le manche pour que l'appareil amorce une chute libre. La phase d'apesanteur se déroule au sommet de cette courbe, la parabole. Cela dure 22 secondes.
Puis, le pilote tire sur le manche et l'avion se remet progressivement en palier. Pour visualiser, il faut imaginer un jet d'eau pointé vers le ciel et les gouttelettes matérialisent la trajectoire. »
Les candidats à ce vol de découverte de l'apesanteur sont majoritairement français mais quelques Européens et Africains ont été retenus.
Ils passeront une visite médicale de type pilote privé auprès d'un docteur agréé aéronautique, puis Jean-François Clervoy leur parlera de son expérience personnelle : « Ces vols ouverts aux particuliers sont pour moi un excellent moyen de communiquer sur l'espace. »
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