Plein Badin
a écrit:
J’étais un fan des Soul Flyers et cet accident m’attriste. Mais ce sont les risques du métier et Vince devait en être conscient. C’est plus dur pour ses proches.
A gauche Yves Rossy, Ã droite Vincent Reffet.
Ce qui a valu aux « Soul flyers » une renommée mondiale est leur saut d’un sommet alpin pour rejoindre un avion en vol.
Voici quelques détails sur ce saut mémorable.
Le premier a être sorti d’un avion en vol et y être remonté en wingsuit a été Patrice de Gaillardon le 29 Juillet 1997.
C’est pour célébrer le 20éme anniversaire de cet exploit que Fred Fugen et Vincent Reffet ont décidé de rééditer l’exercice, à deux cette fois ci.
Pour cela ils ont fait appel à un pilote para, Philippe Bouvier, celui d’Empuria brava.
Les premiers essais ont révélés que les choses se passaient beaucoup mieux avec un pil tri pales, l’avion ne sort pas des limites de vol du constructeur et est beaucoup plus facile à ralentir qu’un quadri pales.
C’est semble t il Reffet qui a eu l’idée d’un départ en Base jump et non pas d’avion. Après quelques recherches le choix s’est porté sur la Jungfrau, en Suisse qui, avec un dénivelé de 3200 m laisse une marge confortable (500 m de plus que l’aiguille du midi). Pour un temps de vol de 3 minutes environ.
Après s’être assuré du concours d’Yves Rossy (Jetman) qui en tant qu’ex pilote de chasse Suisse connaît bien le vol en montagne et avoir obtenu l’aval de leur sponsor Redbull, l’entraînement a pu commencer en Espagne ou est basé normalement l’avion.
Les premiers essais ont révélés quelques surprises. Par exemple viser la porte n’est pas une bonne idée (à force de la viser on finit par la heurter) il est préférable de viser l’intérieur de l’avion et de voler jusqu’à ce que le corps soit rentré. Il faut garder un peu de vitesse pour passer la dépression, mais pas trop. Ne pas arriver trop au niveau mais plutôt par en dessous etc..
Au total ils ont réussi 24 sorties et remontées en Espagne. Ce qui les a conduit à quelques modifications du matériel. En Suisse, comme il était prévu utiliser un matériel de base jump (c.a.d un seul parachute) en raison d’un choc toujours possible avec la carlingue, il y avait un risque d’ouverture intempestive du parachute. Ils ont donc décidé de changer les aiguilles de fermeture du sac qui coulissent beaucoup trop facilement et de les remplacer par le jonc qui est utilisé habituellement pour les câbles de libération. De même le spandex du logement du hand deploy a été resserré.
Ensuite les essais en Suisse ont commencé. Les sauts était les mêmes qu’en Espagne (sortie et remontée dans l’avion mais dans un paysage de montagne). Le pilote cale la pente et la vitesse nécessaire et quand tout est au point ils sortent et rentrent dans l’avion. Yves Rossy de son côté gère la coordination et la localisation. Après, des répétitions du vol complet ont été effectuées (4 fois) par tout le monde dans l’avion (sans sauter donc) pour bien visualiser la trajectoire à suivre. Ensuite un premier saut a été effectué en partant du sommet* mais sans l’avion. Le pilote et Yves Rossi étant placés en observateur, à bord d’un hélicoptère en vol stationnaire, pour pouvoir prendre des repères. Après encore, un saut a été effectué avec départ du sommet et en coordination cette fois avec l’avion mais sans objectif d’entrer dedans. Dans un premier temps il y a le survol d’un glacier pendant 40 secondes puis l’arrivée se fait sur la gauche de l’avion, (ou le pilote les a en visuel) ils disposent alors de 10 à 15 secondes pour passer sur la droite de l’appareil et de se caler sur celui ci. Au signal radio du pilote « go for entry » ils ont environ une minute pour entrer à deux dans l’avion. Après un premier essais incomplet ou seul Reffet à réussi à entrer. Le second a été pleinement couronné de succès.
Comme on peut le constater tout cela n’a pas eu grand-chose à voir avec de l’improvisation.
* la dépose au sommet se faisant en hélicoptère accompagné d’un guide de haute montagne. Car il y a une crête d’environ 200 mètres à parcourir encordé et avec des crampons puis une descente en rappel de 30 mètres pour atteindre le point de départ.