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La privatisation, qui sera encadrée par « un cahier des charges strict », doit permettre à l'Etat de passer « à une logique d'investissements dans l'avenir », a précisé Bruno Le Maire.
Les députés débloquent le cadre juridique pour la privatisation d'Aéroports de Paris. Dans la nuit de mercredi à jeudi et malgré la colère de l'opposition, la majorité a levé les contraintes légales obligeant l'Etat à détenir la majorité des parts d'ADP (50,6 % actuellement), mais aussi d'autres actifs, comme la Française des Jeux ou Engie.
L'Etat, qui veut vendre une partie de ses actifs dans le groupe aéroportuaire pour financer un Fonds d'innovation de rupture, pourrait récupérer 10 milliards d'euros sur l'opération. « Nous voulons passer d'une logique de dividendes à une logique d'investissements dans l'avenir », a réaffirmé Bruno Le Maire à l'ouverture des débats.
Le ministre de l'Economie a par ailleurs confirmé que la future privatisation du gestionnaire des plateformes aéroportuaires franciliennes prendra la forme d'une concession limitée à 70 ans . Une volonté, selon lui, de « ne pas conférer à un droit illimité à un acteur privé ».
Le repreneur des aéroports de Roissy et Orly sera en outre soumis à un « cahier des charges strict et contraignant », a précisé Bruno Le Maire.
« Faute d'accord entre l'Etat et ADP sur les redevances, l'Etat disposera d'un pouvoir de décision, c'est également l'Etat qui fixera les orientations sur le développement des aérodromes, c'est encore lui qui, faute d'accord, imposera la réalisation d'investissements nécessaires au service public aéroportuaire », a détaillé le ministre.
Comme attendu, l'examen du volet privatisation a réveillé les députés de l'opposition , à droite comme à gauche. « C'est un choix stupide, un non-sens, une vision court-termiste », ont dénoncé certains élus.
D'autres ont dénoncé le caractère « dogmatique » du projet, jugeant qu'ADP rapporte d'importants dividendes à l'Etat. Une privatisation entérinerait la perte de ces subsides, tout en privant l'Etat d'un de ses actifs stratégiques, pestent certains députés socialistes. « Si nous avons ce soir une coalition d'opposition entre la droite, la gauche, les insoumis et le PCF, c'est que nous avons tous le sentiment d'une grande braderie des biens de la nation », a notamment indiqué Philippe Gosselin (LR).
Source AFP
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