L'Airbus A380 a toujours plus de plomb dans l'aile L'A380 aurait dû devenir le navire amiral d'Airbus. Mais les scénarios les plus sombres entourent désormais l'avenir de l'avion géant. L'arrêt du programme ne serait plus un tabou.
Airbus a beaucoup misé sur son A380. Le géant des airs, capable de transporter plus de 500 passagers et même plus de 800 voyageurs avec une configuration en classe économique, suscite désormais de nombreuses interrogations, comme le résume le magazine allemand Spiegel.
A la direction du groupe, quand on parle d'un gros transporteur, on évoque désormais un appareil d'une capacité de plus de 300 places. Bien plus petit que l'A380 qui peine à s'imposer sur le marché. Le constructeur a certes vendu 318 appareils mais il aurait dû en vendre au moins 450, ce qui correspond au seuil de rentabilité, selon ses prévisions.
Commandes en berne
Depuis janvier, à peine 14 avions géants ont été commandés pour un objectif de 30. En termes de compagnies aériennes, seule Emirates a clairement affiché ses intentions avec des commandes pour une flotte atteignant 140 A380.
Mais ce client, essentiel pour le groupe, presse Airbus de moderniser son avion en l'équipant de nouveaux moteurs. Or le directeur général Tom Enders tergiverse sur un A380 neo. Il a en effet déclaré mercredi à Londres lors d'une réunion pour investisseurs que son groupe doit d'abord «avoir une base de clientèle convaincante».
Vers la fin de l'A380?
Les doutes entourant l'avion géant deviennent tels que certains n'hésitent plus à spéculer sur un arrêt du programme. Ces suspicions interviennent également alors que le groupe, dont le quartier général est basé à Toulouse, a annoncé qu'il allait ramener la production de l'A380 à 9 appareils par mois dès 2015 avant de la réduire encore en 2016.
En outre, Airbus ne livrera pas le premier A350 XWB à Qatar Airways ce week-end comme prévu. Il a bon espoir d'y parvenir d'ici à la fin de l'année. Il s'agit d'un marché-clé pour Airbus puisque cet appareil doit rivaliser avec Boeing 787 dans le segment des long-courriers.
Il n'en fallait pas plus pour remettre le titre sous pression. L'action qui a perdu la veille plus de 10%, recule ce jeudi de près de 5%
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