Juste un exemple de personne âgée, pilote de loisirs: mon père (84 ans cette année) a un anévrisme de l'aorte dont il ne souffre pas (enfin disons que ça ne l'a pas trop gêné jusqu'ici). Cet anévrisme a été découvert tardivement il y a 3 ans environ et à la visite annuelle suivante, son cardiologue -agréé médecine aéronautique- a refusé de lui délivrer le sésame pour renouveler sa licence. Pas d'opération en vue, je crois que vu son âge et sa gêne relative, les médecins préfèrent le laisser vivre et mourir "à son rythme".
Mon père a eu du mal à accepter cette décision, même s'il ne volait plus tant que ça, juste les 2h/mois pour garder "le niveau". Il s'y est cependant plié, mais pense encore de temps à autre à prendre une licence pour piloter un ULM, puisque la règlementation diffère visiblement pour ces engins-là (un peu difficile à comprendre mais bon
).
J'ai remarqué moi, que passé 80 ans et bien qu'il soit très alerte, dynamique -bien que pas sportif du tout-, parfaitement "présent" dans sa tête, il y a eu un ralentissement de pas mal de fonctions, d'automatismes: il réagit moins vite à certaines situations, il prend plus de temps pour réfléchir, il a du mal à se projeter loin dans le futur, il marche moins vite et chaque effort devient plus pénible s'il est soutenu. Autrement dit, il y a un petit décalage entre l'action (ou la réflexion) et la réaction (si possible appropriée). Mon père lui, ne s'en est pas vraiment rendu compte, lui il continue à vivre sa vie comme s'il avait 50 ans, par exemple creuser une tranchée à la pelle et à la pioche en plein mois de novembre pour raccorder les WC au tout-à -l'égout, no problem (enfin qu'il croit!)..............
La chose qui lui a un peu fait prendre conscience qu'il devait ralentir, c'est qu'il met plus de temps à récupérer; et il a fait une méga phlébite avec 1 mois d'hosto à la clef l'an dernier, il a eu du mal à remonter la pente.
Je pense donc qu'à partir d'un certain âge, il est effectivement logique de (devoir) renoncer à des activités qui peuvent devenir plus risquées en fonction de nos capacités, vieillissantes elles aussi. Mais on ne se voit pas vieillir, ce sont souvent les autres qui nous le font remarquer..... Et ces capacités ne baissent pas de la même façon pour chacun, alors où mettre la barrière? La visite est déjà annuelle, doit-on la renouveler plus souvent? Doit-on y inclure d'autres tests avant validation et lesquels? C'est sans doute faisable, mais peut-être pas si évident à déterminer!
Perso je suis -en un sens- heureuse qu'il ne puisse plus voler seul, même si je me dis que conduire une voiture vu le monde qu'on croise sur les routes n'est guère plus "sécurisant" et qu'il peut avoir les mêmes causes d'accident finalement (et causer pas mal de dégâts aussi!).........