Trouvé un article sur l'hydravion monstrueux à six réacteur que nous a trouvé l'ami Hydra. Au premier coup d'œil, je l'ai cru Russe, mais c'est bien d'un projet français qu'il s'agit, un truc à renvoyer l'A380 jouer dans la même catégorie que les DR400... :
Hydro 2000, le monstre des airs
http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /35539.htmLe transport du fret est-il à la veille d'une révolution ? Maurice Goutille, ingénieur et officier de marine à la retraite, en est convaincu. HYDRO 2000, l'incroyable projet qu'il a initié il y a déjà quelques années et dont il dirige aujourd'hui le développement, pourrait en effet, à terme, bouleverser cet important secteur. La solution ? Un hydravion hors du commun long de 108 mètres, d'une envergure de 110 mètres et haut de 25 mètres, soit l'équivalent d'un immeuble de 7 étages ! Masse au décollage de ce monstre des airs capable de franchir de 8.100 à 12.100 kilomètres, ceci à une vitesse de croisière d'environ 800 km/h : 1.000 tonnes ! Pour ce faire, cet appareil sera doté de 6 réacteurs développant chacun 30 tonnes de poussée. Les 3.530 mètres cubes de sa soute lui permettront ainsi d'acheminer notamment un lanceur Ariane 5 à Kourou, ceci dans la journée ! D'ores et déjà , plusieurs grands constructeurs aéronautiques s'intéressent vivement à ce projet, dont le premier prototype pourrait voler à l'horizon 2002-2003.
"L'idée de concevoir cet hydravion nous est venue il y a environ une trentaine d'années", explique Maurice Goutille. "Hélas, à cette époque, les motoristes n'étaient pas en mesure de fournir les réacteurs suffisants pour un tel appareil". Les travaux sont donc stoppés et le projet rangé dans un tiroir. "On va vous les faire vos moteurs", telle est la promesse faite alors par les ingénieurs de General Electric à Maurice Goutille. Et il ne s'agit pas d'une promesse en l'air puisque, quelques années plus tard, l'entreprise américaine reprend contact avec cet homme obstiné. Ces moteurs tournent désormais au banc. Et depuis, d'autres motoristes s'y sont mis également. Les réacteurs qui tournent actuellement au banc ont un diamètre de 3,12 mètres et développent une poussée de 30 tonnes. Dans deux ou trois ans, chacun de ces réacteurs devrait permettre de disposer de près de 50 tonnes de poussée, soit environ 300 tonnes au décollage pour ce futur hydravion qui sera doté de six réacteurs.
Des accords signés avec les plus grands constructeurs
"Nous avons donc décidé de reprendre le projet et de créer une petite association que nous avons baptisé HYDRO 2000; nous souhaitions alors être prêt pour l'an 2000", précise Maurice Goutille. Mais le lancement d'un projet, qui plus est de cette envergure, n'est pas évident. Beaucoup de temps a été en effet nécessaire pour tout mettre en place. "Par ailleurs, il a fallu se faire admettre par la communauté aéronautique, ce qui n'a pas été une chose facile". Il faut dire que le projet HYDRO 2000 a de quoi rendre perplexe même les plus audacieux ingénieurs du secteur aéronautique.
Imaginez ! Un hydravion d'un poids total au décollage de 1.000 tonnes ayant une capacité de 400 tonnes de fret, soit trois fois le tonnage fret d'un Boeing 747 F-400, ceci sur une distance de plus de 8.000 km. Dès lors, on comprend pourquoi Maurice Goutille a vite été considéré par certains comme un "doux rêveur", pour ne pas dire plus. Mais face à l'obstination de cet homme, les plus grands noms de l'aéronautique n'ont pas tardé à s'intéresser à cet étonnant projet. D'ores et déjà , plusieurs accords ont été signés ou sont en cours de négociation avec les GM. BERIEV et LENINETZ HOLDING en Russie, LOCKHEED MARTIN aux Etats-Unis, CANADAIR BOMBARDIER INC. au Canada, CHINESE AERONAUTICAL ESTABLISHMENT en Chine, DAEWOO en Corée et AEROSPATIALE en France. De son côté, l'ONERA (Office National d'Etudes et de Recherches Aérospatiales) est prêt à "souffler" un pareil "monstre".
Une solution face à la saturation des aéroports
"On se rabat de plus en plus sur le transport aérien pour acheminer du fret", constate cet homme qui a sillonné les mers durant des décennies. S'il y a dix ans, le trafic fret aérien des 50 premières compagnies de l'IATA atteignait 26,922 milliards de tonnes au kilomètre, aujourd'hui les 50 premiers transporteurs totalisent 67,736 milliards de tonnes au kilomètre, soit une augmentation de 151,6%. Les prévisions de l'IATA font état d'une progression cumulative d'ici 1999 de 80% pour l'Asie et 45% pour l'Europe. D'ici à 2005/2010, on estime que cette activité devrait être multipliée par trois.
"Moins cher au départ, le bateau coûte vraiment plus cher à terme", ajoute-t-il. Il y a en effet la traversée en elle-même, mais également les escales. Or pendant tout ce temps, les marchandises sont immobilisées. Et au bout du compte, cette immobilisation se traduit par des dépenses, à la charge soit de l'acheteur soit du vendeur. Sachant que l'immobilisation des produits transportés est génératrice d'intérêt au taux de 10% l'an, cela représente donc 2,5% sur 90 jours, la durée moyenne (escales comprises) que met un navire pour effectuer un transport Europe/Asie.
Reste que les aéroports sont aujourd'hui de plus en plus saturés. D'où l'idée de faire appel à l'hydravion. "Grâce à sa rapidité et à son volume disponible, l'appareil que nous développons permettra de quasiment supprimer la durée d'immobilisation des frets et d'abaisser considérablement les coûts de transports", indique Maurice Goutille. Soulignons que cette solution permettra en outre de libérer les aéroports des grands trafics internationaux du fret qui pourront ainsi se concentrer sur les passagers et le fret domestique, deux secteurs également en pleine expansion.
Le Havre : première hydrobase au monde
Pour décoller ou se poser, cet hydravion géant, qui rappelle un autre grand projet (celui du milliardaire américain Howard Hughes), devra disposer d'hydrobases. La première de celle-ci, qui sera aussi la première au monde, devrait voir le jour près du Havre, en Normandie. C'est en effet au port du Cap Antifer, construit pour la réception des pétroliers géants qui disposent ainsi d'un chenal de 550 mètres de large sur 25 mètres de profondeur et 25 kilomètres de long, que celle-ci sera édifiée. "Le Havre jouit d'une position maritime exceptionnelle et d'une situation géographique remarquable permettant de rayonner sur toute l'Europe de l'ouest par le chemin de fer et l'autoroute", explique Maurice Goutille.
C'est également au Havre, au Port Autonome, sur des terrains d'une superficie de 282.500 m2, que devrait être assemblé cet appareil futuriste dont les éléments seront construits par les différents partenaires du projet. "Les meilleurs équipes du monde sont désormais prêtes à nous suivre dans cette extraordinaire aventure", s'enthousiasme ce "jeune homme" de 76 ans. Prochaine étape : la création d'une société au cours des prochains mois. "Avec un peu de chance et beaucoup de volonté, nous volerons à l'horizon 2002-2003", conclut-il.
Passionnant, la philatélie. Merci Bougain d'avoir réveillé cette idée !