Toulouse, plus que jamais capitale de l'aérospatiale ? Ces chiffres géants dévoilés par l'Insee"En 40 ans, l’aérospatiale est devenue dominante dans le milieu de l'industrie", analyse l'Insee dans une nouvelle étude parue jeudi 13 février 2025. Toulouse fait figure de pôle.
Des employés d’Airbus sur la ligne d’assemblage final de l’A321 à Toulouse (©Airbus)Par Marie Lamarque
Toulouse, capitale de l’aérospatiale. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, ce jeudi 13 février 2025, un rapport sur l’évolution de la filière au cours des 40 dernières années. Sans surprise, au sein de l’ex-région Midi-Pyrénées, le pôle toulousain est celui qui se développe le plus, piloté par son géant, Airbus.
Un nombre d’emplois multiplié par cinq
En 40 ans, le nombre de salariés travaillant dans le milieu de l’aérospatiale a pratiquement été multiplié par cinq au sein des départements de l’ex-Midi-Pyrénées (l’Ariège, l’Aveyron, la Haute-Garonne, le Gers, le Lot et les Hautes-Pyrénées, le Tarn et le Tarn-et-Garonne).
Un essor tellement fort qu’il « compense le déclin de l’emploi des autres industries », note l’Insee. Entre 1982 et 2022, tandis que l’ancienne région gagne 39 000 emplois industriels dédiés à l’aérospatiale, elle en perd 42 000 dans les autres branches industrielles », notamment dans les domaines du textile, du bois, du papier ou encore de l’imprimerie.
Toulouse s’est imposée, en 40 ans, comme pôle de la filière aérospatial. (©Lucie Jodot / Actu Toulouse)Toulouse, pôle de la filièreLa capitale occitane profite plus fortement de la dynamique, ainsi que les autres pôles historiques : Tarbes dans les Hautes-Pyrénées, Figeac dans le Lot et Pamiers dans l’Ariège. Depuis les premières usines Latécoère, Breguet et Dewoitine pour le milieu de l’aviation, les industries se sont peu à peu tournées vers le spatial en créant « tout un écosystème […] autour de Toulouse ».
En 2002, la Haute-Garonne concentre les 4/5ᵉ de l’emploi aéronautique et la quasi-totalité de l’emploi spatial de l’ex-région Midi-Pyrénées. « C’est également le département où la croissance de la filière est la plus prononcée. »
Le Lot est devenu « le deuxième département de l’ex-région Midi-Pyrénées pour l’emploi aérospatial avec 2 700 salariés en 2022″.
Une dynamique forte chez les sous-traitantsLe nombre d’emplois se développe particulièrement chez les sous-traitants, tandis que chez les constructeurs, en 2022, on n’employait plus que « la moitié de la filière ».
L’Insee note également que « la spécialisation s’accroît dans l’industrie, tandis que dans les établissements du tertiaire ont, au contraire, des activités plus diversifiées ».
Trois périodes fortes en 40 ansL’institut distingue trois périodes fortes dans le développement de l’aérospatiale. Malgré des crises économiques successives depuis les années 1980, la filière a poursuivi son essor avec :
. un développement technique autour de grands projets menés dans les années 80 et 90, notamment avec Ariane V qui effectue son premier vol en 1996 et le programme A320 ;
. une réorganisation de la filière dans les années 2000 : « Airbus et Boeing passent de constructeurs à architectes-intégrateurs » en accélérant la sous-traitance ;
. une production de masse entamée depuis 2010, poussée par la demande grandissante pour les satellites.
Toujours plus haut en 2025
En 2025, la dynamique est loin de s’éteindre, notamment dans la Ville rose où l’emploi est toujours fortement porté par l’aéronautique.
Le géant Airbus voit son carnet de commandes grossir, et de nouveaux projets se concrétiser : la production d’un nouveau modèle d’avions, le XLR, ou encore la construction d’un nouveau satellite lancé fin janvier depuis les États-Unis. Pour aller toujours plus haut !